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Histoire : L’effort de guerre de Bombardier

Cette semaine, des commémorations entourant le débarquement de Normandie ont eu lieu un peu partout dans les pays ayant participé à cette bataille en 1944. Mais la guerre ne tient pas qu’à des opérations militaires sur le terrain, elle se fait aussi dans les usines des pays impliqués et le Canada y a justement livré une de ses plus grandes batailles. Un de ces acteurs de l’ombre de chez-nous est assez inconnu de la population en général, car il est davantage connu pour ses inventions liées au divertissement : Joseph-Armand Bombardier. En effet, cet inventeur de talent a mis son savoir et sa créativité au service de son pays. Voici comment.

La Snowmobile

Bien avant le début de la Seconde Guerre mondiale, J.-A. Bombardier avait commencé à développer des véhicules destinés à se déplacer sur la neige dans toutes les conditions climatiques. Les déplacements routiers étaient en effet hasardeux l’hiver pour les régions n’offrant pas le déneigement. En 1936, il mit au point le B7 dans ses installations de Valcourt dans les Cantons de l’Est, une autoneige à sept passagers qui offrait des possibilités commerciales intéressantes.

La guerre vint mettre un frein à ses projets du moment. Le gouvernement réquisitionna les installations industrielles du pays pour soutenir l’effort de guerre. Cela ne découragea pas Bombardier qui plancha sur un nouveau prototype de véhicules blindés chenillés et fit une offre de service au ministère des Munitions et des Approvisionnements afin que l’armée achète celui-ci. Le B12 était né et l’armée passa une commande de 130 véhicules pour servir dans les zones d’opération enneigées de Norvège occupées par les Allemands, mais ils devaient être produits… à Montréal! En effet, les installations de Valcourt étaient trop petites pour remplir cette commande dans les temps. Voulant préserver les emplois de son personnel, Bombardier passa une entente par laquelle il usinerait les pièces à Valcourt et assemblerait les véhicules à Montréal.

Le véhicule blindé Kaki

Une fois sa crédibilité établie avec ce contrat pour l’armée, que lui réserva l’avenir? En 1943, ce sont les autorités canadiennes qui demandèrent à Bombardier de lui fournir encore une fois un véhicule blindé sur chenilles. Bombardier propose le Kaki mark I, puis le mark II. Cette version et la finale (mark III) est aussi appelée Penguin en anglais. En tout, la compagnie L’Auto-Neige Bombardier produira 1600 véhicules de type Kaki pour le compte de l’armée canadienne, ce qui est considérable. Ce remarquable effort de guerre de compagnie profita à Bombardier, mais la fin de la guerre amena la reconversion de l’économie de guerre en économie de paix. Il s’adapta en diversifiant ses produits.
 
L’après-guerre

Beaucoup d’entreprises souffrirent de la fin de la guerre qui avait fait tourner l’économie à fond pendant au moins cinq ans. Certaines usines ont tout simplement fermé. Il faut cependant avouer que la guerre a été un levier incroyable pour l’entrepreneur et sa compagnie. Mais pour Bombardier, on en a profité pour diversifier la production d’après-guerre. On a vu apparaître la C12, un transporteur scolaire dérivé de la B12, la motoneige Ski-Doo, etc. Bien plus tard, Bombardier achètera des avionneurs, des constructeurs de trains, obtiendra des contrats encore une fois avec l’armée… Encore aujourd’hui, Bombardier, sous toutes ses formes, n’a pas fini de nous étonner!

Liens :
http://www.museebombardier.com/fr/content/jab/biographie1939_1945.htm
http://www.unusuallocomotion.com/pages/industrial/j-a-bombardier-travel-on-snow.html
http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Bombardier_Produits_R%C3%A9cr%C3%A9atifs_BPR_-_Recreational_Products_BRP_(entreprise_industrielle)
 

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