En 1991, je considérais le marché de la typographie traditionnelle dans un état de morbidité avancé. J’utilisais alors un Mac SE30 avec PageMaker et FreeHand. Je voyais le marché accepter les nouveaux moyens de produire un imprimé et je sentais la force de ce courant. Le marché de la production graphique était prêt à embrasser ce nouveau mode de production. En quelques mois, c’était chose faite. Les ayatollahs des vieux paradigmes de la production graphique se sont battus en vain pour faire vivre cet art, mais le marché n’en voulait plus. Le mouvement était amorcé et ne ralentira jamais. À peine deux ans plus tard, les systèmes de typographie s’empoussièrent. Plus personne ne veut utiliser ce modèle de production.
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Vingt ans plus tard, en allant souper avec des amis, je passe devant la boutique MéloMag. Cette boutique, une icône dans le domaine de la revente de magazines à Québec, vend aussi de la musique. Le choix de titres y est plus qu’abondant. Sur la vitrine se trouve une affiche « VENTE DE FERMETURE ». MéloMag avait déjà été durement frappé par l’arrivée de la distribution de la musique par les AppleStore de ce monde. Le coup de grâce a été l’acceptation par le marché de la lecture de magazines sur les tablettes du type iPad.
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Je ne croyais pas que le mouvement de conversion des magazines imprimés en magazines virtuels serait aussi rapide. C’est un autre pan complet du marché des communications qui entre en mutation accélérée. Le marché de la distribution se réinvente. Aussitôt complété, aussitôt distribué aux abonnés. Pas de frontière, pas de taxe, pas de sac en plastique. Le nombre d’intermédiaires impliqué dans la production et la distribution est réduit à son minimum. Une portion importante du marché «magazine version papier» est appelée à disparaître à court terme. Avis aux imprimeurs qui en font leur pain et leur beurre!