L’amitié, diront certains spécialistes des sentiments est un idéal, une tension « désintéressée » vers l’autre. Tandis que pour d’autres analystes de ce même sentiment, trouvent néanmoins que la beauté, la spécificité de ce sentiment est qu’avec lui, il n’y a ni barrières, ni langues, ni distances, ni pays, ni tribus, ni couleurs, ni mesquins calculs, ni jour, ni nuit, ni fatigue, ni, ni…
L’amitié est un rapport privilégié entre deux êtres qui pousse sans se plaindre l’un des êtres en relation d’amitié à se réveiller à minuit pour rendre service et prendre les nouvelles ou bien à demander à l’autre, « ah oui, cela t’es vraiment arrivé? Que puis-je faire pour toi? » Ou alors dire à l’autre par temps froid (hiver), de pluie, de famine ou de spleen: « viens mon ami-e, c’est petit chez moi, mais viens te mettre au chaud… » Ou bien d’autres paroles et gestes de réconfort du même genre.
L’amitié c’est donner, mieux offrir à l’autre : « cuire le dernier repas avec le peu de farine et d’huile » qu’on a sans compter; sans attendre une récompense en retour, excepté le plaisir d’être utile à l’autre. Et lorsqu’un ami nous annonce une triste nouvelle: « nous marchons triste et accablé …»
L’amitié, c’est rêver d’être autre chose, vivre autre chose, sentir autre chose pour soi-même et surtout avec l’autre. C’est véritablement aspirer à quelque chose de différent, le faire sentir et le partager avec l’autre. L’amitié, ce sont tous ces petits gestes d’attention, de sympathie, de compassion et disponibilité du quotidien générés par une relation simple et sincère qui ne se vise qu’elle-même : autotélique. C’est la beauté de ce noble sentiment qui, malheureusement aujourd’hui, de plus en plus, hélas se perd à cause des intérêts des calculs égoïstes, matérialistes, des meurtrissures et des vicissitudes de la vie!
Nous sommes, désormais, tellement à la défensive que nous perdons toute ou presqu’envie de vivre dans les conditions actuelles l’amitié! En définitive, l’amitié est surtout une fusion virtuelle mais pratique, une envie de partager sans calcul, mis à part l’intérêt de préserver l’amitié. L’amitié c’est non seulement pardonner, mais aussi par-donner, c’est à -dire donner au-dessus de ce que le commun des Hommes donne. C’est s’offrir soi-même, s’abaisser, savoir refuser, diminuer pour que l’autre grandisse!