Je ne sais pas si comme moi vous avez eu l’occasion de voir la collision au marbre qui a eu lieu entre le voltigeur des Rockies du Colorado, Scott Cousins, et Buster Posey, le receveur étoile des Giants de San Francisco. Le genre d’incident qui donne des frissons dans le dos.
Rappelons les faits. C’est la 11e manche à San Francisco. Les Rockies sont au bâton. Il y a un retrait. Au troisième but se trouve Scott Cousins. Le frappeur retrousse un ballon dans la droite. Aussitôt la balle captée par le voltigeur des Giants, Cousins décampe du troisième but en route vers le marbre avec une seule intention en tête : marquer le point de la victoire. Le problème, c’est que le relais du voltigeur arrive au marbre quelques secondes seulement avant que Cousins ne s’y pointe. La collision entre lui et le receveur des Giants est imminente, le choc, très violent.
Immédiatement, Buster Posey se tord de douleur. Il rampe en grimaçant. Pas surprenant, il vient de se faire casser la jambe. Cousins, visiblement ébranlé, demeure quelques instants à ses côtés. Il sait que ce dernier vient de se faire très mal. Cousins a cependant réussi à accomplir ce qu’il voulait faire lorsqu’il s’est élancé du troisième but, c’est-à -dire marquer.
Les collisions au marbre ne datent pas d’hier dans le baseball majeur. L’incident Cousins-Posey ramène un débat vieux comme la terre sur la table : doit-on interdire les collisions au marbre?
Pour certains, il faut éliminer les contacts au marbre. Après tout, si on peut être retiré en tentant de nuire à un joueur de deuxième but lorsqu’on glisse au coussin, pourquoi a-t-on le droit de foncer comme un char d’assaut sur un receveur qui tente de bloquer le marbre et se trouve dans une position vulnérable?
Pour d’autres, changer le règlement équivaudrait à briser une vieille tradition du baseball qui dit qu’au marbre, tout peut arriver.
Assister à des contacts violents dans un sport où les joueurs portent des équipements qui les protègent, c’est une chose. Lorsque deux êtres humains entrent en collision à pleine vitesse sans équipement, c’est une autre chose.