Celui qui a le plus popularisé la nouvelle psychologie différentielle des sexes est certainement le psychologue américain John Gray avec son livre publié en 1994 L'homme vient de Mars, la femme vient de Vénus. Ce livre a été très contesté par les féministes et les partisans de la psychologie culturaliste, ce qui ne l'a pas empêché d'en écrire d'autres sur le même sujet.
Gray explique que les valeurs primordiales du Martien sont le pouvoir, la compétence, l'efficacité et l'accomplissement de soi, qu'il s'intéresse davantage aux choses et aux objets, qu'il est important pour lui d'avoir des défis et d'atteindre ses objectifs par lui-même, que demander de l'aide est un signe de faiblesse, qu'il est honoré lorsqu'on fait appel à ses compétences. Pour se sentir mieux, le Martien s'isole; la Vénusienne, quant à elle, téléphone. Le Martien veut faire l'amour pour régler une dispute, la Vénusienne veut régler la dispute (en parler) avant de faire l'amour. Le Martien offre 24 roses pour prouver son amour, la Vénusienne préfère recevoir 24 fois une rose. Le Martien achète la paix par le silence, ne sachant pas qu'il provoque la guerre pour la Vénusienne, qui elle, ne sait pas que de le forcer à parler avant qu'il ne soit prêt à le faire est une déclaration de guerre qui amène le Martien à se retirer davantage ou à exploser si la Vénusienne continue de vouloir communiquer à tout prix.
Le Martien a besoin d'une raison pour parler, la Vénusienne parle en plus pour le plaisir. Le Martien a besoin d'espace, la Vénusienne a besoin de fusion. Le Martien a besoin de confiance, d'appréciation, d'approbation, d'admiration et d'encouragement; la Vénusienne a besoin d'attention, de compréhension, de respect, de dévotion et de valorisation de ses sentiments. Le Martien essaie à tort « d'arranger » la Vénusienne, qui elle, veut « perfectionner » son Martien. Pour la Vénusienne, les petites choses font une grande différence, alors que le Martien concentre ses énergies sur une affaire importante et minimise les petites choses. Ainsi de suite pendant 320 pages et plusieurs autres livres.
D'après Joe Tanenbaum, « …l'homme le plus féminin est encore plus masculin que la femme la plus masculine…» disait-il pour contrecarrer la croyance qu'un homme pouvait réellement comprendre le « style » féminin et empêcher la négation de nos différences psychologiques. Ces différences sont réelles et, même si elles peuvent se révéler malsaines pour l'autre sexe, elles sont naturelles et saines pour le sexe qui les possède. Alors, cessons de percevoir négativement nos différences et percevons-les simplement comme des différences. Seules les femmes peuvent bien comprendre les femmes, tout comme seuls les hommes peuvent bien se comprendre entre eux, sans mot dire. L'homme sait mieux que sa partenaire ce qu'il est et ce qui est le mieux pour lui, pour assurer son bien-être. Encore faut-il qu'il soit capable de se tenir debout devant cette partenaire pour affirmer ses spécificités.
Tanenbaum répond aux hommes qui se reconnaissent davantage dans le portrait de la femme qu'ils ont été principalement élevés par des femmes (mères, institutrices, gardiennes…) et qu'ils ont ainsi été obligés d'adapter leurs comportements à ceux de ces femmes. Pour ce faire, ils ont dû réprimer leurs comportements spontanément masculins pour plaire à ces femmes qui n'appréciaient pas les comportements mâles et ne valorisaient que les comportements féminins. Ces garçons devenus hommes ont généralement de la difficulté à communiquer avec les autres hommes et à se faire des amis hommes.
Soyez hommes, et fiers de l'être.
GRAY, John. Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, Éd. Logiques, Montréal, 1994, 327 p. TANENBAUM, Joe. Découvrir nos différences entre la femme et l'homme, Éd. Québécor, Québec, 1992, p. 30. Pour lui, même l'homosexuel le plus efféminé est plus près de l'homme que de la femme.