Testé sur: PlayStation 3
Aussi disponible sur: Xbox 360, Wii U, Wii
Un ensemble de départ tout de même bien garni
Tout comme les jeux de la franchise Skylanders, Disney Infinity n’est pas un jeu typique. Pour y jouer, vous devrez tout d’abord vous acheter l’ensemble de départ à 79,99$ (quoiqu’il soit possible de le trouver un peu moins cher dans certaines boutiques). Pour ce prix, vous aurez droit à trois figurines (Sully, Jack Sparrow et M. Incroyable), une plate-forme s’illuminant, un cube vous permettant de jouer à l’une des aventures et un petit disque octroyant un boni à vos personnages. Pour jouer à Disney Infinity, il vous faudra placer l’une des figurines sur la surface appropriée de la plate-forme et hop, comme par magie, votre jouet deviendra un personnage animé dans votre écran !
Le principe rappelle beaucoup celui de Skylanders et on pourrait croire que Disney a inclus le minimum dans l’ensemble de départ pour nous forcer à acheter des figurines supplémentaires afin de jouir du jeu complet. Or, l’offre de départ n’est pas mauvaise, bien loin de là . En plus de l’éditeur (sur lequel je reviendrai plus tard), le jeu propose dès le début trois aventures mettant évidemment en vedette chacune des figurines proposées. De ce fait, vous pourrez jouer dans l’univers des Incroyables, Pirates des Caraïbes et l’Université des Monstres à l’aide des jouets fournis, chaque aventure étant d’une durée approximative de 6 heures.
Celle que j’ai préférée fut sans aucun doute l’aventure de Pirates des Caraïbes. Avec Jack Sparrow, j’ai pris plaisir à explorer différentes îles afin de trouver des trésors dans le but de mettre un terme aux activités de Davy Jones. Oh, et que dire des batailles entre navires, qui n’ont rien à envier à celles d’Assassin’s Creed III !
Les univers des Incroyables et de l’Université des Monstres sont également intéressants, mais moins divertissants. En fait, dans les Incroyables, vous vous retrouverez dans un monde ouvert au sein duquel vous aurez différentes tâches à accomplir, dont l’arrestation de criminels et la reconstruction de votre base de héros. C’est bien, mais la navigation tend à être frustrante tant on peut mettre du temps inutile pour passer d’un point à un autre. Dans l’Université des Monstres, il vous faudra nuire à une fraternité ennemie de diverses façons. En plusieurs occasions, vous devrez vous faufiler derrière des cibles pour leur faire peur. C’est rigolo et sympathique, mais le système de furtivité est tout simplement trop simple, du moins si on a plus de 10 ans.
Un jeu qui peut devenir très coûteux
Comme je l’ai mentionné, l’ensemble de départ est quand même fourni. Avec 3 aventures ainsi que l’éditeur, vous en avez pour au moins une bonne vingtaine d’heures avec ce que vous achèterez à la base. Or, c’est quand on en veut plus que le jeu peut devenir dispendieux. Voyez-vous, chaque figurine coûte pas moins de 12,99$. Je dois avouer qu’elles sont d’excellente qualité, mais ça n’en demeure pas moins de simples objets servant à matérialiser des personnages à l’écran.
Bien entendu, différents éléments vous encourageront à acheter des jouets supplémentaires. Même si cela est purement accessoire, certains coffres et défis ne pourront être déverouillés que si vous avez un personnage et donc une figurine particulière en votre possession. Qui plus est, le jeu comporte ce qu’on appelle le Hall des Héros, une sorte de sanctuaire qui gagnera en beauté à mesure que vous progresserez. Vous y verrez notamment des statues de vos figurines qui passeront graduellement du bronze à l’or selon vos actions.
Ça semble anodin, mais ce simple fait en plus de niveaux à gagner et d’étoiles d’or à amasser dans chaque aventure nous rendent de plus en plus accroc. En bout de ligne, on a envie de se procurer des jouets supplémentaires simplement pour avoir une statue d’or supplémentaire ou pour ouvrir d’autres défis. Si j’ai eu cette envie, imaginez pour un enfant voyant qu’il est possible de matérialiser certains de ses personnages préférés de films tels que Les Bagnoles, Lone Ranger et Histoire de Jouets !
Un éditeur complexe à utiliser
L’un des gros attraits de Disney Infinity est son éditeur ou, comme il se nomme dans le jeu, la Toy Box. Dans celle-ci, vous aurez le loisir d’intégrer ce qui vous plaira de l’univers de Disney afin de créer votre propre terrain de jeu. En fait, vous devez voir la Toy Box comme un immense terrain où vous pouvez intégrer ce que vous aurez débloqué de l’univers de Disney. En récoltant des jouets dans les aventures de même que des cartes de tirage en faisant progresser vos personnages en niveaux ou en complétant certains défis, vous débloquerez des centaines d’items à l’effigie de séries de Disney et que vous pourrez inclure dans votre terrain de jeu.
Si l’idée est excellente en soi, sa réalisation l’est beaucoup moins. Pourquoi ? Parce que l’éditeur est difficile à utiliser. En outre, les contrôles sont inutilement complexes de telle sorte que placer des objets et créer un univers fonctionnel est plus ardu qu’aisé. J’ai eu de la difficulté à bien placer mes objets et jouets selon différentes hauteurs ou obstacles. Si, à 29 ans, j’ai trouvé cela difficile, je n’imagine pas un enfant. Parents, prévoyez donner un coup de main à votre progéniture…si vous arrivez vous-même à construire un univers fonctionnel !
À noter que débloquer des jouets est frustrant, du moins dans la Toy Box. En échangeant des cartes, vous enclencherez une machine qui sélectionnera au hasard un jouet parmi une pré-sélection. Obtenir l’objet que l’on convoite peut donc être aussi long qu’ennuyeux et fastidieux. Étrange décision de design de la part des développeurs d’Avalanche Studios, quoique je me doute que ce fut fait dans l’optique de pousser les joueurs à jouer davantage et à acheter des figurines supplémentaires afin d’obtenir davantage de cartes à échanger.
Par ailleurs, j’en suis venu à me demander quelle est l’utilité de créer nos mondes dans Disney Infinity. Oui, c’est sympathique et on peut partager nos créations en ligne, mais y a-t-il un but à cela ? Je prends en exemple les univers déjà créés par Disney que j’ai téléchargés et dans lesquels je n’ai passé que quelques minutes avant d’en sortir. Il n’y avait tout simplement rien pour m’inciter à y rester, idem pour les créations d’autres joueurs. On peut avoir du plaisir entre amis, mais en solo, oubliez ça, vous n’y verrez rien d’attrayant.
Disney Infinity est un jeu sympathique, ça ne fait aucun doute. Or, même si on cible une jeune clientèle, je me suis souvent demandé si on n’a pas tourné les coins ronds en le développant. En fait, vous remarquerez que d’un point de vue visuel, le jeu est simpliste et pas particulièrement attrayant. On a voulu recréer une ambiance où les jouets de plastique seraient mis en vedette, mais grosso modo, on se retrouve devant des décors et personnages fades. C’est dommage puisque la superbe séquence d’introduction laisse entrevoir un magnifique jeu qui, au final, s’avère terne.
D’autre part, j’ai noté plusieurs répétitions entre les aventures. En outre, les mêmes et uniques défis reviennent de sorte que vous devrez souvent récolter de grosses sphères, que vous jouiez dans l’univers de Pirates des Caraïbes, les Incroyables ou l’Université des Monstres. En plus de cela, divers problèmes de caméra, des commentaires hyper répétitifs et lassants à écouter ainsi que des contrôles plus ou moins précis (surtout au niveau des sauts) viennent assombrir le portrait général. Je sais pertinemment qu’il s’agit d’un jeu visant les enfants, mais il me semble qu’en de multiples occasions, on n’a fait qu’un peu plus que le minimum pour leur plaire.
Que dire de Disney Infinity sinon qu’il s’agit d’un jeu en quête d’un public. D’un côté, vous avez un univers très sympathique qui attirera jeunes et moins jeunes. De l’autre, vous avez aussi un jeu avec lequel il est difficile d’interagir, surtout au niveau de son éditeur. Du coup, à qui convient-il ? C’est un jeu comportant son lot d’éléments à la fois accrocheurs et divertissants, mais qui compte sur le support de la communauté afin d’assurer sa survie à long terme, notamment par la création d’univers uniques. Devant les lacunes qu’il contient, j’ignore si cela se réalisera, quoique le nom Disney et les séries lui étant associées devraient suffire pour lui assurer un minimum de succès !
Ce que vous aimerez :
– La panoplie d’éléments à trouver et à débloquer
– Les batailles en mer de l’aventure Pirates des Caraïbes
– L’offre tout de même raisonnable de l’ensemble de départ
Ce que vous n’aimerez pas :
– Le coût de chaque figurine supplémentaire
– Les difficultés de manipulation de l’éditeur
– La simplicité de plusieurs aspects des aventures
Note : 7 sur 10