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Aurons-nous une autre guerre de Corée?

Les actualités des dernières semaines nous ont rapporté une escalade inquiétante des tensions entre les deux Corées, et la perspective du déclenchement d’un conflit armé entre la Corée du Nord et la Corée du Sud est tout à fait palpable. Ce qui inquiète tant la communauté internationale, c’est le durcissement des propos belliqueux du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qui multiplie les déclarations incendiaires face à son voisin du sud et son allié américain. Soixante ans après la fin de la guerre de Corée en 1953, le monde a les yeux rivés sur cette poudrière qui risque à tout moment d’exploser. Voyons comment cette guerre fratricide a vu le jour et a mené à la situation actuelle.

Séquelles de la Deuxième Guerre mondiale

Il faut remonter aux derniers mois de la Seconde Guerre mondiale pour trouver les origines de cette division au pays du Matin calme, comme on appelait alors la Corée. Lors de la Conférence de Yalta en février 1945, les Alliés avaient prévu que l’Union soviétique déclarerait la guerre au Japon trois mois après la capitulation allemande afin d’accélérer la reddition du Japon. Il fut aussi décidé que les forces japonaises qui occupaient la Corée au Nord du 38e parallèle se rendraient aux Soviétiques alors qu’au sud, elles le feraient aux Américains, un peu comme cela s’était fait en Europe de l’Est. Cela devait permettre d’équilibrer les zones d’influence de chacun des deux camps alliés (les Soviétiques communistes d’une part et les Américains (appuyés par les Britanniques) d’autre part.

La guerre froide

Mais les tensions toujours grandissantes entre le bloc communiste et les Occidentaux ruinèrent les efforts faits pour redonner la Corée aux Coréens. L’ONU, à la demande des Américains, organisa des élections libres en Corée en 1948, mais les Soviétiques refusèrent de reconnaître la légitimité de celles-ci, prétextant que l’ONU n’était qu’un organe contrôlé par les États-Unis. Aussi, des élections furent organisées en parallèle dans la partie nord de la Corée la même année, établissant du même coup un régime communiste dans cette région et faisant de Pyongyang sa capitale. La table était mise pour un des premiers épisodes de la guerre froide.

La guerre de Corée

Jugeant que la Corée du Nord n’était pas prête à envahir la Corée du Sud en 1949, Staline retarda le plus longtemps possible les plans du président de la République populaire démocratique de Corée d’envahir la Corée du Sud, Kim Il-sung, dans le but de réunifier les deux entités. Cela permit entre autres à l’armée nord-coréenne de s’équiper davantage grâce au soutien de l’URSS qui ne voulait toutefois pas s’engager trop dans le conflit. La Chine prendra le relais à ce chapitre en envoyant des centaines de milliers de soldats plus tard. Au matin du 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne franchit la frontière artificielle du 38e parallèle. L’armée sud-coréenne réussit à stopper tant bien que mal l’offensive en attendant des secours. L’ONU vota une résolution qui donnait le commandement d’une force internationale d’intervention pour porter secours à la Corée du Sud. Parmi les pays qui s’impliquèrent dans ce conflit, il y avait le Canada qui fournit, à l’époque, des destroyers et des forces terrestres, dont le Royal 22e Régiment.

Après des avancées et des replis de part et d’autre, les deux camps mirent fin au conflit et ce fut le retour à la frontière du 38e parallèle en juillet 1953. Retour à la case départ! Mais ce conflit faillit avoir des conséquences désastreuses dans le monde entier puisque des forces américaines, britanniques, canadiennes, australiennes, chinoises, russes, coréennes et bien d’autres croisèrent le fer dans cette péninsule. On évita le pire…

La situation actuelle

Si on revient en 2013, on constate que tout peut encore dégénérer. La Russie veut restaurer son autorité dans le monde, la Chine s’affirme comme une puissance mondiale montante, les États-Unis sont encore bien implantés en Corée du Sud et comble de malheur, Kim Jong-un (petit-fils du premier président de la Corée du Nord) jette de l’huile sur le feu en poussant son programme d’armement nucléaire et en menaçant les États-Unis. Il semble que son régime totalitaire, voulant se maintenir au pouvoir par n’importe quel moyen, utilise la plus pure propagande en montrant à son peuple que la planète veut sa peau. Ce qui fait croire cependant que le nord n’ira pas plus loin dans ses menaces, c’est que son économie est inexistante et l’état lamentable de désuétude de ses forces armées, bien qu’impressionnantes en termes de quantité sur papier, ne ferait pas le poids face aux troupes américaines postées là-bas et à la très moderne armée sud-coréenne. Souhaitons que la Chine retienne ce fou, ce dont elle a tout intérêt si elle veut asseoir son influence dans le monde et continuer à rentrer son « stock Â» dans nos magasins.

Liens :
http://www.kvacanada.com/cankor_fr.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9e_du_Nord
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/guerre-de-coree

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