Critique du jeu « Giana Sisters: Twisted Dreams »: un conte de fées pas toujours jojo
Auteur: Daniel CarosellaTesté sur: Xbox 360
Aussi disponible sur: PlayStation 3, PC
Un jeu de plates-formes plutôt classique
Comme son nom l’indique, Giana Sisters : Twisted Dreams met en scène les sÅ“urs Giana, qui sont mystérieusement catapultées dans un monde digne d’un conté de fées. L’une d’elles étant capturée par un dragon obèse, ce sera à sa jumelle d’affronter les périples de cet univers dont on ne sait rien afin de la ramener vers leur monde d’origine. Le scénario ne va pas plus loin que cela et on n’explique que très peu d’éléments afin de nous orienter dans ce monde plutôt étrange. On ne sait pas vraiment qui on incarne, qui on affronte et pourquoi on parcourt de multiples niveaux. L’accent n’a clairement pas été mis sur l’histoire et j’aurais bien aimé qu’on instaure au moins un cadre à ce périple afin que l’on sache pourquoi on l’a entamé.
Giana Sisters est un jeu de plates-formes en 2D présenté dans des décors en 3D. Dans la plus pure tradition des jeux de ce style, vous devrez parcourir plus d’une vingtaine de niveaux en partant d’un point A pour atteindre un point B. Au fil des tableaux, vous aurez à faire face à toutes sortes d’obstacles, dont divers types d’ennemis, des lacs empoisonnés et des cristaux très pointus que vous devrez éviter à tout prix. De plus, vous aurez à récolter des dizaines, voire des centaines de cristaux dans chaque niveau, ces derniers servant notamment à octroyer des étoiles à la fin de chaque tableau. Le total d’étoiles combiné au nombre de fois où vous aurez trouvé la mort dans un tableau servira à débloquer le niveau de l’un des trois boss du jeu.
En somme, l’essence du jeu est assez simple. Or, là où il devient plus intéressant est que votre personnage pourra changer de personnalité à tout moment grâce à un bouton de votre manette. Vous pourrez donc passer de Giana la petite blonde toute mignonne à Giana la punk aux cheveux rouges. Lorsque vous changerez de personnalité, le monde se modifiera aussi en temps réel, reflétant une dimension diamétralement opposée à celle de la Giana que vous incarnerez. De même, certains cristaux ne pourront être récoltés que par chacune des Giana tandis que certains pièges et éléments apparaîtront ou disparaîtront lorsque vous changerez de personnalité. Cela m’a beaucoup fait penser à un jeu comme Outland où il faut constamment alterner entre nos personnages pour progresser. Le tout donne droit à des casse-tête simples, mais de bon goût ainsi qu’à un jeu requérant des réflexes aiguisés.
Frustrations à prévoir
Autant ai-je apprécié Giana Sisters en tout début de parcours, autant plus j’avançais, plus je pestais contre lui. Voyez-vous, le jeu est très coriace. Il faut alterner entre nos deux personnalités d’héroïnes très rapidement au fil des niveaux et le jeu pardonne très peu. Plusieurs obstacles demandent à ce que nos mouvements soient très précis, ce qui n’est pas toujours évident avec des contrôles qui ne répondent pas toujours aussi bien qu’on le voudrait. Par ailleurs, les combats contre les boss sont rageants et pas très divertissants. Bref, les frustrations sont nombreuses au sein de Giana Sisters, à un point tel qu’il faut parfois être sadique ou avoir une haute tolérance à la frustration pour terminer l’aventure.
Un jeu répétitif, mais quand même fourni
Giana Sisters demeure un jeu très simple et, surtout, répétitif à la longue. Même si on a tenté d’injecter une dose de variété à travers l’aventure en proposant des ennemis différents à affronter et quelques casse-tête plus diversifiés au sein des derniers niveaux du jeu, tout demeure très simpliste. Les mouvements de Giana sont très limités et les mêmes obstacles reviennent encore, encore et encore, à l’instar des modèles des adversaires d’ailleurs. De plus, le fait que notre seul objectif tout au long des niveaux soit de récolter des cristaux devient lassant. Certes, on prend plaisir à découvrir les passages secrets de chaque niveau et à dénicher des cristaux un peu partout, mais le fait qu’il ne s’agisse que du seul objet sur lequel mettre la main tend à amoindrir notre enthousiasme afin d’explorer les niveaux de fond en comble.
Ceci dit, Giana Sisters n’est pas un jeu dépourvu de contenu, bien au contraire. En plus du mode Aventure, vous retrouverez les modes Score Attack et Time Attack. Bien que classiques, ils sont divertissants, surtout le mode Score Attack où notre score augmente à mesure qu’on récolte des cristaux et qu’on élimine des monstres. Des classements en ligne sont évidemment offerts afin que vous puissiez vous comparer au monde entier. D’autre part, il est possible de débloquer les modes Hardcore et Super Hardcore, ce dernier étant quasiment impossible puisqu’une seule mort et votre partie sera terminée. C’est tout de même un défi intéressant pour ceux voulant triompher d’un mode très ardu, bien qu’il soit dommage que nous devions amasser un certain nombre d’étoiles dans les tableaux ennuyeux des boss du mode Aventure pour débloquer le mode Hardcore et, subséquemment, le mode Super Hardcore.
Visuellement attrayant, mais horrible côté sonore
Côté visuel, Giana Sisters est un jeu attrayant, mais comportant tout de même certaines lacunes. En outre, l’univers du jeu est léché et regorge de couleurs vibrantes. On se sent réellement dans un univers où les dimensions féérique et diabolique se côtoient. Par contre, j’ai observé un manque au niveau de la finition des modèles de personnages, certains traits étant moins définis que d’autres. Cela donne droit à des personnages quelque peu flous et disproportionnés à l’écran. À cela, il faut ajouter un nombre de modèles d’adversaires très limité.
Au niveau sonore, sérieusement, cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu une trame musicale aussi dépassée ! Vous rappelez-vous de certains films cultes des années 80 comme Labyrinthe, où les instruments synthétiques étaient audibles à outrance ? On retrouve ce même genre musicale dans Giana Sisters et en toute honnêteté, soit on aime ou bien on déteste. Pour ma part, j’ai eu une surdose de cette orgie de synthétique à tel point où la trame musicale m’a paru « quétaine » à certains moments, surtout lorsqu’on incarne la jolie Giana. Lorsqu’on personnifie la Giana punk, la musique devient plus rythmée, avec des tempos plus rock. Elle est plus agréable à écouter, mais n’en demeure pas moins répétitive. Du reste, les effets sonores demeurent minimes et redondants.
Giana Sisters : Twisted Dreams est un jeu de plates-formes intéressant et alléchant à première vue, mais dont le plaisir qu’on peut en retirer se dilue graduellement au fil de l’aventure qu’il propose. Ce n’est pas un mauvais jeu, mais sa simplicité de même que la frustration qu’il peut engendrer finissent par amoindrir de façon considérable l’amusement de ses premiers moments. À cela, il faut rajouter des temps de chargement plutôt longs à chaque fois que l’on entre dans un tableau. Bref, pas un mauvais jeu, mais un titre qui ne parvient pas à rivaliser avec d’autres jeux bien meilleurs sur Xbox 360 et Xbox Live Arcade, et ce à prix moindre.
Points forts:
– Style de jeu accrocheur
– Plusieurs modes
– Visuellement attrayant
Points faibles:
– Le jeu est plutôt simpliste
– Beaucoup de frustrations à prévoir
– Une bande sonore digne des années ’80 !