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Critique de « Mario & Luigi: Dream Team »: quand les rêves de Luigi sont plus amusants que le monde réel

À la découverte des rêves de Luigi

La princesse Peach se fait-elle encore une fois kidnappée ? Oui, mais seulement momentanément et sans que cela ne soit au cÅ“ur de l’histoire proposée dans Mario & Luigi : Dream Team. Voyez-vous, la délégation du Royaume des Champignons se rend sur l’île Koussinos afin de forger des liens diplomatiques avec ses habitants. Dirigée par M. Dubloc (que l’on a connu dans Mario & Luigi : Bowser’s Inside Story), on raconte que cette île était autrefois la demeure du peuple Koussinos, mystérieusement disparu. Or, très rapidement, Mario et Luigi devront secourir cette race que l’on croyait éteinte alors qu’un ennemi du passé revient à travers les rêves dans le but de plonger le monde dans le chaos.

Voilà en gros la mise en scène de ce nouveau Mario & Luigi et ce qui explique pourquoi vous devrez voyager entre le monde réel et celui des rêves du plus grand des deux frères. En découvrant des oreilles magiques à certains endroits, Luigi pourra y reposer sa tête tandis que Mario plongera dans le monde onirique de son frangin pour sauver le peuple Koussinos. Comme par le passé, le jeu est truffé d’humour et de jeux de mots, mais je n’ai pas autant accroché à l’univers de Dream Team qu’à celui des autres opus, spécialement le monde de Bowser’s Inside Story. Les blagues ne font pas autant sourire et le jeu comporte beaucoup trop de dialogues inutiles, ce qui fait en sorte qu’on a davantage envie d’appuyer sur A pour passer par-dessus les textes que de les lire au complet.

Un style de jeu classique

Si vous avez déjà joué à un Mario & Luigi par le passé, alors vous savez ce que vous retrouverez dans Dream Team tout simplement parce que celui-ci reprend les mêmes concepts, voire même les mêmes casse-tête que les volets précédents. En outre, il n’y a rien de bien nouveau au sein de ce jeu, du moins lorsqu’on se retrouve dans le monde réel. Il faut encore une fois effectuer des actions avec A pour Mario et B avec Luigi. De plus, les mêmes techniques pour virevolter, plonger dans le sol ou rapetisser Mario sont encore présentes.

Même au niveau des combats, le studio Alpha Dream ne s’est pas vraiment creusé la tête et a repris le même système d’affront que par le passé. En fait, les seules grandes différences que j’ai notées sont au niveau du marteau et de certaines techniques qui tirent avantage de la vue en profondeur 3D. En outre, le jeu pardonne beaucoup plus quant à la précision avec laquelle il faut frapper ou contre-attaquer avec le marteau. Quant aux techniques spéciales ou encore à certaines attaques de nos ennemis, si elles demeurent identiques voire même calquées sur celles des anciens Mario & Luigi, quelques-unes font en sorte que l’on attaque de bas en haut et non de gauche à droite. C’est une variante simple, mais amusante tirant bien profit du 3D de la 3DS.

Il n’en demeure pas moins que tout cela fait en sorte qu’on a un sentiment de déjà-vu en parcourant l’univers de Mario & Luigi : Dream Team. Là où Bowser’s Inside Story avait réussi à surprendre parce que le jeu rafraîchissait la franchise de belle façon, on sent un manque d’originalité au sein de Dream Team faisant en sorte que l’on accroche moins à son univers. Ne vous méprenez pas, le jeu est amusant et vous fera passer une trentaine d’heures que vous ne regretterez pas d’avoir investies. Cependant, on n’a tout simplement pas le même désir d’y retourner lorsqu’on ferme sa console que l’on avait dans Bowser’s Inside Story.

L’univers particulier des rêves de Luigi

Si le monde réel est classique et peu original, il en va autrement lorsqu’on entre dans le monde onirique de Luigi. Dans ce dernier, vous retrouverez un style de jeu de plates-formes à l’horizontal et aurez à compléter des casse-tête uniques utilisant les deux écrans. Effectivement, en interagissant de différentes façons avec le visage de Luigi dans l’écran du bas, cela aura des répercussions sur l’univers des rêves dans l’écran du haut. Par exemple, vous pourrez créer des bourrasques en grattant le nez de Luigi pour le faire éternuer ou bien activer des ascenseurs tournoyants en effectuant des rotations avec le pif du frère aimant le vert. Si les casse-tête sont assez simples et les tableaux des rêves assez petits, l’univers onirique de Luigi n’en demeure pas moins comique et plus original que celui du monde réel de Dream Team.

Par ailleurs, j’ai bien aimé que l’on puisse explorer certains coins plus reculés du subconscient de Luigi en certaines occasions, ce qui permet de mettre en lumière la vision du monde de celui restant dans l’ombre de Mario. Par exemple, à un moment dans votre aventure, vous verrez des pensées de Luigi défiler en arrière-plan, ce qui permet de réaliser comment Luigi perçoit le monde et, surtout, son frère. On voit que Luigi a en haute estime Mario et qu’il voudrait partir à l’aventure pour être aussi célèbre que son frère malgré la peur l’envahissant rapidement. Mon seul regret est que ce concept n’ait pas été assez poussé et qu’on n’ait pas été confronté à des pensées plus sombres de Luigi. Tout demeure un peu trop léger et il m’est d’avis qu’en ayant approfondi davantage l’idée, Alpha Dream aurait pu lever le rideau sur une dimension inexploitée de l’univers de Mario. Luigi avait l’occasion parfaite de vraiment montrer à son frère qu’il est aussi bon que lui, mais il l’a encore une fois quelque peu ratée.

Les combats sont également plus intéressants dans l’univers des rêves en raison du rôle qu’y joue Luigi. Puisqu’il est la grande vedette de ce monde, Luigi se renommera OniLuigi et attaquera en supportant Mario. De ce fait, Luigi deviendra une partie de Mario, ce qui augmentera ses statistiques de même que sa puissance d’attaque. En outre, vous aurez à faire face à plus d’adversaires lors des combats, mais lorsque vous attaquerez, de nombreux Luigi tomberont du ciel afin de blesser vos ennemis. De plus, les techniques spéciales seront plus originales dans le monde onirique de telle sorte que vous aurez, par exemple, l’occasion de réunir plein de Luigi dans une boule en penchant votre console vers la gauche ou la droite avant de frapper ce gros ballon vers vos adversaires. C’est à la fois drôle et original et le tout diminue l’impression de déjà-vu du monde réel.

Une touche graphique rehaussée

En terminant, je ne pouvais passer sous silence les améliorations graphiques apportées par Alpha Dream. Ainsi, vous remarquerez dès les premiers instants la touche visuelle améliorée de Dream Team par rapport aux autres opus. Je ne parle pas simplement de l’ajout de la 3D, mais réellement de l’ambiance visuelle bien plus belle que les autres opus. Les développeurs ne se sont pas contentés d’utiliser le même engin graphique, mais ont plutôt développé le jeu sur un nouvel engin ayant permis de créer de superbes environnements ainsi que de très beaux modèles de personnages se rapprochant beaucoup plus des illustrations de la série que l’on voit sur les boîtes des jeux. Qui plus est, la fluidité des animations est excellente peu importe l’action à l’écran, faisant de Mario & Luigi : Dream Team un charme pour les yeux !

Verdict

Mario & Luigi : Dream Team n’est pas le meilleur jeu de cette série, mais il n’en demeure pas moins un jeu de rôle léger divertissant. J’ai apprécié les heures que j’ai investies dans cette aventure en raison de son charme, sa touche visuelle et certains éléments visant à nous accrocher davantage que dans les autres volets (je pense notamment aux Défis Experts qui vous récompenseront si vous atteignez certains objectifs en combat). Malgré tout, l’ensemble manque quelque peu d’originalité et certaines idées n’ont pas été assez poussées. Si Dream Team n’est pas un incontournable sur 3DS, je vous invite quand même à y jeter un Å“il si vous recherchez un jeu de rôle léger et amusant afin de passer un bon moment !

Ce que vous aimerez :

– L’univers original des rêves de Luigi
– Le nouvel engin visuel du jeu
– Certains éléments qui accrochent, dont les Défis Experts et les Koussinos à sauver

Ce que vous n’aimerez pas :

– La quantité de dialogues inutiles à l’aventure
– Le manque d’originalité dans l’univers réel
– Le fait que certaines idées du monde onirique n’aient pas été plus poussées

Note : 8 sur 10

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