La dernière mission de l’astronaute canadien Chris Hadfield a atteint des sommets inégalés de popularité et de couverture médiatique au terme de son commandement de la Station spatiale internationale (SSI). Grâce à son charisme et à sa judicieuse utilisation des gadgets in comme les Tweet et Skype, il a réussi comme pas un à démocratiser la présence des astronautes en orbite et leurs missions. L’Agence spatiale canadienne et tout le pays ont toutes les raisons d’être fiers de notre « héros de l’espace ». Et nous, en tant que Canadiens, nous avons aussi raison d’être fiers de nos réalisations dans la conquête de l’espace, et ce, depuis plus de 50 ans. Voici un survol de ce que le Canada a réalisé dans son programme spatial.
Les fusées Black Brant
Sans conteste l’un des plus grands succès canadiens dans le domaine spatial pour ce qui est de la longévité du projet, mais probablement aussi le plus méconnu, la fusée-sonde Black Brant est une fusée suborbitale d’étude de la ionosphère. La première fusée Black Brant a été lancée en septembre 1959 à Fort Churchill au Manitoba. C’est l’ingénieur albertain Albert Fia qui la développa pour Bristol Aerospace (qui la produit toujours).
L’idée de créer ce lanceur est venue par la nécessité pour le gouvernement canadien, en pleine guerre froide, d’améliorer les télécommunications liées à la défense du territoire. En effet, les aurores boréales nuisent à celles-ci et l’étude de l’ionosphère est primordiale. Bien que les ballons-sondes puissent atteindre les mêmes altitudes, ils n’ont pas la même précision que les fusées, car ils sont portés au gré du vent. Au fil des versions ultérieures, toujours plus perfectionnées, la fusée est passée de 225 km d’altitude pour la version Black Brant I à 1500 km pour la Black Brant XII (à son apogée). Pas mal quand on sait que les navettes spatiales à l’époque et la SSI évoluaient à environ 300 km d’altitude!
À ce jour, des équipes de scientifiques de partout dans le monde utilisent encore aujourd’hui la fusée canadienne Black Brant XII (dernière version) après plus de 800 fusées produites au total. Il s’agit manifestement d’un succès scientifique et commercial, bien qu’inconnu du public. Malgré cela, il fut rapidement convenu que le programme spatial canadien ne développerait pas de lanceur plus gros pour mettre des hommes ou des satellites en orbite, en laissant ça aux Américains, et que l’on mettrait plutôt nos énergies et nos moyens pour le développement de technologies connexes à titre de partenaire de la NASA.
Le bras canadien
Beaucoup plus connu celui-là , le Canadarm (ou bras canadien) est aussi un succès de la technologie spatiale canadienne. Il a même été développé ici chez Spar de Longueuil et représente précisément le genre de contribution que l’on apporterait au programme spatial américain. Le télémanipulateur robotique devait permettre aux navettes spatiales alors en construction de saisir des objets lourds, comme des satellites, et de les amener à portée de la navette ou dans sa soute. Les Canadarms performèrent sans problème à chacune des 90 missions des navettes, arborant fièrement l’unifolié sur leur « manche ».
Le projet de la SSI fut un autre défi pour l’Agence spatiale canadienne puisqu’il lui fallait un autre bras télémanipulateur propre à la station. C’est ainsi que fut développé ce que l’on appela le Canadarm 2. Ces bras robots ont constitué une contribution cruciale pour la conquête de l’espace telle qu’on la connaît actuellement.
Encore plus…
Dans mon prochain article, il sera question de nos satellites canadiens et de nos astronautes. Comme vous le voyez, le sujet est aussi vaste que l’espace lui-même, et il mérite d’être parcouru.
Liens :
http://www.astronautix.com/fam/blabrant.htm
http://www.asc-csa.gc.ca/fra/default.asp