Les circonstances de la vie ont fait en sorte que depuis deux mois, je travaille comme coordonnateur pour une association de personnes handicapées. Pourtant, le domaine des personnes vivant avec des limitations physiques ou intellectuelles m’était totalement inconnu avant cette expérience. Ce qui fait qu’aujourd’hui je suis confronté à mes propres limitations : celles de connaissances de leur réalité, mes limitations d’expériences de vie auprès de personnes vivant avec des handicaps, mes limitations de connaissances de tout le milieu entourant cette réalité. Être confronté à mes propres limites m’amène à vivre de la frustration et beaucoup de désorganisation. Cela m’oblige à respecter un rythme d’apprentissage beaucoup plus lent que ce que mon orgueil aurait souhaité. Devant ces limitations, je suis confronté à mon orgueil de mâle. Ces limitations, je les ai d’abord refusées au lieu de les accueillir et d’accepter ce nouveau rythme qu’elles m’imposent. Ce passage difficile aura sûrement un effet bénéfique sur moi et ma façon de voir la vie.
En fait, je vis ce que peut-être plusieurs personnes vivant avec un handicap peuvent vivre, mais jamais à la hauteur de ce que la majorité d’entre elles vit. Moi, je peux choisir de fuir cette situation ou de prendre le temps de mieux le connaître. Se retrouver du jour au lendemain avec un corps ou un esprit handicapé par un accident est sûrement très difficile à accepter. Faire le deuil de capacités qu’on avait jadis, faire le deuil de gestes qui, auparavant, nous semblaient simples et naturels doit amener son lot de frustrations et de colère.
Côtoyer et œuvrer auprès de personnes vivant avec des limitations m’apprend beaucoup. Merci à tous ces gens qui croisent ma route pour ce précieux apprentissage de vie.