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Histoire : La guerre des boutons

On n’a pas idée de tout l’impact que peuvent avoir, dans notre quotidien, des choses que l’on croit bien insignifiantes. Il en va ainsi pour le bouton. Objet remarquable par sa simplicité, mais aussi par son apparence, son côté pratique et sa polyvalence, le bouton fait partie intégrante de nos vies. On a tendance à croire que les boutons comme on les connaît ont toujours existé. Faisons un voyage dans le temps dans le discret monde des boutons.

Des objets de luxe

Il semble que les boutons soient aussi anciens que les vêtements eux-mêmes. On a retrouvé des exemples de boutons qui remontent à la préhistoire. Ceux-ci étaient confectionnés avec les matériaux disponibles à l’époque : os, pierre, coquille, bois de cerf, cuir, etc. Mais leur fonction n’était pas de tenir des pièces de vêtement ensemble comme un fermoir; ils avaient une fonction plutôt esthétique. En fait, les boutons servaient à ce moment d’élément décoratif pour les vêtements d’apparat.

La fonction du bouton ne changea pas et garda une vocation décorative dans l’Antiquité. Les rois avaient des boutons qui rivalisaient en luxe. On en retrouvait en verre, en or, en argent et en bien d’autres matières coûteuses. Les femmes contribuèrent notamment à faire de cet objet une véritable Å“uvre d’art, que ce soit chez les Romains, les Gaulois ou les Mérovingiens.

Mais qu’utilisaient donc les gens de cette époque pour fermer leurs vêtements? Jusqu’au XIIe siècle environ, on utilisait des lacets, des ceintures ou des agrafes pour maintenir les vêtements en place ou fermés. Les grandes épingles, comme chez les Vikings, furent aussi utilisées pour faire tenir les capes.

Du bijou à l’outil

C’est vers le XVIIe siècle que le bouton va prendre son rôle qu’on lui connaît aujourd’hui. Les boutons, bien que toujours ornementaux, servirent aussi à « boutonner Â» les morceaux de vêtement entre eux. Du moins chez les hommes, car chez la femme, on continua à utiliser lacets, rubans et crochets. Chez ces messieurs, des boutons, il y en avait « pour les fous et les fins Â» comme on dit. En France, le bouton se répandit sous le règne de Louis XIV.

Selon la condition sociale de l’individu, on retrouvait une grande variété de boutons. Mais avec l’industrialisation au XIXe siècle, on vit apparaître des boutons plus commerciaux, faits en grandes quantités, mais dont la qualité était inférieure. Le bouton connut aussi de notables améliorations. Du bouton à queue au bouton à deux trous, d’autres types de boutons furent développés. Le bouton à quatre trous fut inventé par le Français Alexandre Massé. Après avoir acquis une usine de boutons en 1854, il pensa à ajouter deux trous aux boutons afin qu’ils soient plus solides et moins enclins à tomber facilement. Il fit fortune avec cette idée. Aussi, il y eut le bouton-pressoir (plusieurs formes). Ces avancées technologiques des boutons amenèrent à d’autres inventions que l’on connaît bien aujourd’hui encore : la fermeture éclair vers 1890 et le VelcroMC (contraction de velours et crochet) au début des années 50.

En toute simplicité

Invention plusieurs fois millénaire, le bouton a quand même pris du temps afin d’en arriver à sa fonction finale, soit d’attacher. Il fallait y penser, tout simplement. Ça nous semble si évident aujourd’hui… tellement qu’il existe une expression au Québec pour dire que quelqu’un est stupide et qui va comme suit : « il n’a pas inventé le bouton à quatre trous certain! Â».

Liens :
http://www.antiquebuttons.nl/index_fr.php?p0=histoire_du_bouton
http://www.bretagne.com/fr/culture_bretonne/histoire_de_bretagne/les_temps_modernes/1854_alexandre_masse
 

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