Qui de nous ne s'est jamais « viré » une cheville? En fait, les blessures aux chevilles comptent pour 10 à 30 % des blessures sportives. La plus commune est l'entorse à la cheville, soit dans environ 77 % des cas. Une entorse est une blessure à un ligament, généralement produite par son étirement au-delà de ses capacités. Il en résulte de l'enflure et surtout de la douleur, tout dépendant de la sévérité de l'incident.
Le principal mécanisme de blessure est l'inversion extrême de la cheville, alors que le côté extérieur du pied vient toucher le sol. Cela arrive souvent au soccer et dans d'autres sports où il y a des changements brusques de direction ainsi que des mauvais atterrissages à la suite de sauts.
C'est ce qui est arrivé au no 1 mondial de tennis, Novak Djokovic, le 8 mars dernier à la Coupe Davis. Lors d'un changement de direction brusque, sa cheville droite s'est tordue (voir la vidéo). Le joueur serbe a dû recevoir quelques traitements et heureusement, il a pu reprendre la partie. Le thérapeute Thomas Glass a mentionné que cela était causé par la grande laxité de la cheville de l'athlète. Ses ligaments ont agi comme un élastique au lieu de déchirer.
La sévérité de l'entorse à la cheville est cotée selon trois grades :
– Le grade 1 est un étirement modéré des ligaments sans instabilité.
– Le grade 2 est une rupture partielle des ligaments avec une instabilité modérée.
– Le grade 3 est une déchirure complète avec instabilité. Cette instabilité fait en sorte que les récidives dans les trois ans après la blessure initiale sont de 3 à 34 %.
Le traitement devient donc important. Dans les premiers temps, une contention rigide à lacets semble plus efficace pour une guérison rapide qu'un bandage élastique. Pour l'enflure, la glace et le repos sont de mise. Par la suite, lorsqu'il est possible de mettre son poids sur sa cheville, des contractions isométriques (contractions des muscles sans mouvement) peuvent commencer ainsi que des amplitudes de mouvements répétées sans douleur. Selon la sévérité, cela peut prendre jusqu'à six semaines avant de pouvoir marcher relativement à l'aise. Pour éviter le risque de récidive, même après la reprise des activités sportives, des exercices proprioceptifs (exemple : tenir debout sur la cheville sur une surface instable) devraient être exécutés.
– http://www.sports.fr/tennis/atp/articles/coupe-davis-djokovic-blesse-584853/
– http://www.rtbf.be/video/detail_djokovic-se-blesse-a-la-cheville-face-aux-usa?id=1813638
– Richard Seah et Sivanadian Mani-Babu. « Managing ankle sprains in primary care : what is the best? A systematic review of the last 10 years of evidence », Br Med Bull, 2011, 97(1) : 105-135.
– Ellen Kemler, et al. « A systematic review on the treatment of acute ankle sprain », Sports Med, 2011, 41(3) : 185-197.