Cet hiver, Manny Ramirez, le frappeur étoile de 37 ans, qui a évolué pour les Indians de Cleveland, les Red Sox de Boston et plus récemment les Dodgers de Los Angeles, a signé une entente de deux ans avec les Rays de Tampa Bay.
Lors de la première semaine d’activité de la saison, la nouvelle tombait : Manny Ramirez venait de se faire épingler une deuxième fois pour abus de substances interdites. Depuis quelques années, et à la suite des scandales de dopage dans le baseball majeur, la ligue a resserré ses règlements et punit désormais avec férocité les délinquants. Pour une première offense, un joueur reçoit une suspension de 50 matchs. Cette dernière passe à 100 matchs pour une deuxième infraction. Manny Ramirez n’avait, de toute évidence, rien compris lors de sa première suspension de 50 parties.
Mais attendez un instant. On parle ici d’un joueur qui n’a plus rien à prouver, qui a son billet d’entrée pour le Temple de la renommée du baseball à Cooperstown et qui a plus d’argent dans son compte en banque que n’importe qui rêve d’en avoir. Et pourtant, ce joueur trouve le moyen d’être pris en défaut pas une, mais deux fois. Non, mais à quel point faut-il être imbécile?
À moins que ce ne soit autre chose. Manny Ramirez est peut-être simplement… innocent. Non pas dans le sens le plus commun du mot, mais bien dans l’autre sens, vous savez, celui qui désigne les simples d’esprit…
La question mérite d’être posée. Au cours de sa carrière, Manny Ramirez a été décrit par ses coéquipiers comme un gars jovial, amusant, drôle et agréable à côtoyer dans un vestiaire. Ces mêmes coéquipiers l’ont aussi décrit comme un gars à l’intelligence limitée, dont le jugement faisait souvent défaut. De toute évidence, il a fait gravement défaut en début de saison.
Ce qui me fascine et me fascinera toujours dans ce genre d’histoire, c’est d’imaginer comment une personne au sommet de la gloire peut poser des gestes aussi stupides et imaginer qu’il n’y aura pas de conséquences. Pourquoi risquer de tout perdre?
Peut-être est-ce que Manny Ramirez se croyait au-dessus des lois? Peut-être est-il incapable de comprendre la notion de responsabilité? Peut-être s’en fout-il éperdument?
En fin de compte, je n’ai aucune pitié pour l’homme. En fin de compte, c’est l’amateur de baseball qui en sort gagnant.
Un autre grand joueur qu’on ne risque pas de voir au Temple de la renommée.
Comme dirait l’autre : « Bonsoir, il est parti. »