Une relation taboue?
Caroline (Fanny Ardant) est une nouvelle retraitée. Pour une raison plus ou moins obscure, elle a décidé de ne plus exercer comme dentiste. Pour la désennuyer, ses filles lui ont offert un abonnement « découverte » au club de retraités Les beaux jours. Il s’agit en fait d’un centre où les retraités peuvent apprendre à faire de la poterie, du théâtre et même de l’informatique.
D’ailleurs, Caroline semble être attirée par son professeur d’informatique, Julien (Laurent Lafitte). Rapidement, ils ont une liaison. Le seul problème, c’est que la nouvelle retraitée est encore mariée à Philippe (Patrick Chesnais), un dentiste, qui lui, n’a pas encore accroché définitivement son sarrau. Mais ce n’est pas tout. Caroline va rapidement découvrir qu’elle n’est peut-être pas la seule femme que fréquente Julien. Ce dernier serait-il un coureur de jupons?
Cougar ou pas?
Les beaux jours n’est pas, par définition, un film de cougar. Dès le début, on comprend que Caroline ne semble pas entretenir habituellement des relations avec des hommes beaucoup plus jeunes qu’elle. Son mari, soit le père de ses deux filles qui sont au début de la trentaine, semble d’ailleurs avoir le même âge ou presque qu’elle.
C’est tout bonnement qu’elle semble éprouver du désir pour ce jeune homme qui est à peine plus vieux que ses filles. Par ailleurs, la période précédant le premier baiser – la séduction – est somme toute assez courte. Les choses semblent aller d’elles-mêmes, naturellement. Les deux amants s’embrassent sans trop se poser de questions.
En fait, dans la majorité du long métrage, l’héroïne se pose bien peu de questions. C’est comme si elle était guidée par l’impulsivité. Elle n’agit pas par méchanceté ou pour se venger de son mari qui travaille trop. Caroline a une relation avec Julien parce qu’elle devait avoir une relation avec lui, un point c’est tout.
Évidemment, cette relation secrète va lui permettre de se désennuyer et de prendre conscience qu’elle peut encore plaire comme femme. Accessoirement, cette liaison risque de la rapprocher de son mari avec qui elle ne fait plus l’amour depuis longtemps.
Tout en douceur
Contrairement à beaucoup de films du genre, Les beaux jours privilégie une approche en douceur. Les scènes de sexualité ne sont pas difficiles à regarder (rien à voir avec La Vie d'Adèle chapitres 1 et 2!) et les séquences de disputes éclatantes sont inexistantes.
En fait, toute la production semble être envahie par cette douceur, à commencer par les deux interprètes principaux : Fanny Ardant et Laurent Lafitte. Malgré (surtout) leur différence d’âge notable, ils forment un couple crédible et complice qui vit sa passion sans artifice.
Lorsque le générique apparaît, on n’a pas le cœur gros. On ne juge pas l’héroïne (quoiqu’on n’approuve pas tous ses actes non plus). Si vous cherchiez un vrai drame qui se termine dans le sang et les larmes, il est clair que vous allez être déçu.
Toutefois, je n’irais pas jusqu’à dire que Les beaux jours est une comédie romantique. On ne rit pas souvent. Il s’agit en fait d’une œuvre que l’on a de la difficulté à classer dans une catégorie précise. Et je vous dirais que c’est une bonne chose!
Verdict
Au final, avec Les beaux jours, Marion Vernoux arrive prodigieusement à briser les tabous reliés à l’amour. La réalisatrice française bouscule également le public qui s’attendait à quelque chose d’assurément plus dramatique.
Cote : 3,5 étoiles sur 5