Je suis désolé de briser vos petites illusions, mais c'est la vérité. On en connaît tous, des larves. Ces êtres amorphes qui ne font qu'écouter la télévision, jouer à l'ordinateur et travailler. Ils sont tellement assommés par l'ennui qu'ils n'ont même plus l'énergie nécessaire pour sortir au restaurant ou aller à un spectacle. Lorsqu'ils sortent, c'est pour aller « virer une brosse » les vendredis soirs; comme pour se donner l'illusion qu'ils font quelque chose d'autre de leur vie que de rester assis sur leurs grosses fesses. Ils ne boivent même pas parce qu'ils aiment le goût du breuvage, mais parce que, grâce à l'alcool, ils sont plus dynamiques; grâce à ce lubrifiant social, ils sont capables de ne plus penser à leur pathétique existence et ils ont l'impression qu'ils ont une vie.
Là, il va falloir que ça s'arrête. Si vous vous reconnaissez ne serait-ce qu'un peu dans ce que je viens de dire, il va falloir que vous changiez quelque chose si vous voulez être heureux, si vous voulez avoir le moindre plaisir dans votre vie ou si vous voulez, enfin, rencontrer quelqu'une. Je suis dur, mais là, il est temps de vous botter le cul, parce qu'une petite soirée de faux plaisir contre six jours d'« amorphisme » et de platitude, ce n'est pas un bon ratio du tout. C'est la promesse d'une vie lente, de masturbation solitaire et d'ennui généralisé.
C'est ça que vous voulez pour votre vie?
La routine? L'ennui? Vous lever, réveillé par l'alarme, vous traîner sans joie jusqu'à la salle de bain, partir travailler sans enthousiasme, revenir chez vous, manger la même bouffe que d'habitude et aller vous asseoir devant la télévision? Sortir le vendredi pour boire (si vous ne buvez pas déjà seul chez vous), pour vous donner l'illusion que tout va bien, que vous n'êtes pas en train de gaspiller votre vie? Être couché, le soir, seul, dans votre lit, en regardant le plafond et en vous demandant ce que vous faites de votre vie, où est passée votre jeunesse et ne pas être capable de dire à quelqu'un quelle est votre passion?
Pensez à ces gens qui apprennent qu'ils ont le cancer et qu'il leur reste un mois à vivre. Ils se lèvent un matin avec un mal de dos et le soir, ils apprennent qu'ils ont une tumeur inopérable à la colonne et qu'ils vont mourir. PAF!
Eh! les gars, on a juste UNE CHANCE ici! On ne sait JAMAIS quand la ride va se terminer. Alors pourquoi agir comme si on vivait pour toujours?
Arrêtez de flâner dans votre propre vie. Inscrivez-vous à ce cours de guitare dont vous rêvez depuis des années, appelez ce vieil ami dont vous n'avez pas eu de nouvelles depuis l'école, allez voir ce fameux spectacle qui vient d'arriver en ville, arrêtez de voir en la foutue alcool une quelconque solution. Elle ne l'est pas. Lisez le journal, intéressez-vous à ce qu'il se passe autour de vous. Allez vous inscrire à un cours de karaté, allez dans des vernissages, faites ce que vous voulez, mais sortez de chez vous! Essayez de nouvelles choses, trouvez-vous une passion! Trouvez quelque chose qui vous passionnera, qui vous donnera le feu sacré. Cette étincelle brûlante qui brille dans les yeux des gens heureux. Cette flamme qui pousse les athlètes à presque se tuer pour se rendre aux Olympiques. Cette étincelle qui brille, même dans les yeux de ce sans-abri qui vous bénit, le sourire aux lèvres, au bord du métro. Cette chaleur qui émane des enfants alors qu'ils rient en regardant un oiseau s'envoler.
Arrêtez d'être cette personne ennuyeuse à mourir qui se contente de sa vie de merde. Vous méritez plus, vous pouvez avoir plus; arrêtez de survivre, et commencez à vivre.
Ouvrez-vous à la vie. Allez prendre une marche dans le quartier, rencontrez des gens, partagez avec eux. Dites « oui » à la vie, au lieu de lui dire « à demain ».
Évidemment, si vous aimez les jeux vidéo, gâtez-vous. Mais faites-le parce que vous en avez VRAIMENT envie, et non parce que vous n'avez RIEN d'autre à faire, parce que ça vous distrait un moment de votre ennui.
Je ne vous ferai pas la métaphore classique de la larve qui devient un joli papillon rose. Moi, ce que je vous dis, c'est d'écraser la larve d'un bon coup de pied. Qu'il n'en reste plus rien. Maintenant, trouvez-vous un briquet et allumez-moi ce feu!