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« Carrie » : Est-il aussi bon que l’original?

Une adolescente pas comme les autres

Carrie White (Chloë Moretz) est une adolescente qui vit seule avec sa mère (Julianne Moore), laquelle aime un peu trop la religion. À l’école, elle est la risée de ses collègues qui la trouvent étrange. Après le cours d’éducation physique, elle a ses premières menstruations dans la douche. Ne sachant pas ce que c’est (sa mère ne lui en a jamais parlé), elle panique en voyant le sang couler le long de ses cuisses. Au lieu de lui porter secours, ses compagnons de classe la ridiculisent.

Parallèlement à cela, elle commence à découvrir qu’elle a des pouvoirs de télékinésie. Elle semble avoir le don de pouvoir faire lever les objets avec sa pensée. Puis, elle se fait inviter au bal de fin d’année par Tommy Ross (Ansel Elgort), le gars populaire de l’école. D’abord réticente, elle finit par accepter. Le soir du bal, tout se déroule bien jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle est l’objet d’un coup monté qui a comme résultat de l’humilier profondément. Elle ne souhaite pas en rester là et va utiliser ses pouvoirs pour se venger.

Une autre vision

Bien que cette version soit présentée comme une nouvelle adaptation et non pas un remake du film de 1976, il est difficile de ne pas établir de comparaisons entre les deux productions. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de lire le roman, mais le scénario ressemble dans les grandes lignes au film de De Palma. Évidemment, on l’a remis au goût du jour en ajoutant des éléments « technologiques ». Par exemple, lorsque Carrie se fait humilier dans le vestiaire, ses collègues la filment avec un téléphone intelligent et publient la vidéo sur You Tube, comme ça peut être le cas dans des situations réelles d’intimidation.

Dans le rôle-titre, Chloë Moretz est compétente, même si les inconditionnels de Sissy Spacek, celle qui a joué la première Carrie au grand écran, diront qu’aucune actrice ne pourra jamais l’égaler. L’actrice de Kick-Ass 2 interprète une héroïne certes naïve, mais pas non plus complètement idiote. Et même lorsqu’elle fait le mal, on sent qu'au fond, elle est quelqu’un de bien. Ce qui est bien également, c’est que la réalisatrice a voulu nous montrer l’apprentissage des pouvoirs spéciaux de l’héroïne. Avant de commettre son massacre lors du bal de finissants, elle va tranquillement apprendre à soulever des objets et va même aller jusqu’à se renseigner en empruntant des livres à la bibliothèque.

De son côté, Julianne Moore est particulière douée pour ce rôle. Elle apporte de la profondeur à ce personnage de fanatique religieuse. Adepte de l’automutilation, elle n’hésite pas à se donner des claques au visage ou à se faire des blessures à la jambe ou au bras avec des objets pointus.

La scène de la revanche lors du bal de finissants est l’apothéose du long métrage. Elle est difficile à regarder, mais peut-être moins violente que ce que l’on pourrait croire. On est par ailleurs content de constater que Kimberly Peirce n’a pas voulu dénaturaliser l’œuvre de Stephen King en mettant trop de séquences où le sang coule à flots. Bien sûr, il y a plusieurs moments sanglants (quelques-uns sont assez originaux), mais le scénario demeure au centre du long métrage, la violence n'étant qu'accessoire pour faire progresser l'intrigue.

Verdict

Ce nouveau Carrie ne surpasse peut-être pas l’adaptation de 1976, mais demeure tout de même un bon drame fantastique qui traite de sujets toujours d’actualité : l’intimidation à l’école et, accessoirement, la vengeance.

Cote : 3,5 étoiles sur 5

Suivez Philippe Michaud sur Twitter via @Micph

Source image : Sony Pictures

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