Les symptômes de la sciatique
Le symptôme le plus commun de la sciatique est une douleur qui part du bas du dos et qui s'étend dans la région fessière. La douleur n’affecte souvent qu’un seul membre, mais cela peut varier, et les symptômes s’intensifient généralement lorsque vous vous assoyez, toussez, éternuez ou que vous restez debout ou immobile pour une longue période de temps. Ceux-ci peuvent se traduire par des engourdissements dans la jambe, une faiblesse, des fourmillements ou une sensation de brûlure aiguë. Quoique les symptômes de la sciatique aient tendance à apparaître soudainement et qu'ils puissent durer des jours ou des semaines, ils sont souvent le résultat d’une accumulation progressive d’un ou de plusieurs facteurs de risque.
La sciatique et les autres maux de dos
Les douleurs lombaires n’impliquent pas toujours le nerf sciatique. Dans de nombreux cas, le mal de dos est le résultat de tensions musculaires jumelées à un manque de mobilité des membres inférieurs et de la région du tronc, ce qui fait que les gens vont se blesser en se penchant ou en tournant. C’est d’ailleurs pourquoi les gens qui entreprennent un programme d’activité physique adapté observent une diminution des symptômes presque automatique. Les exercices d’étirement sont le meilleur remède contre le mal de dos commun. Ce qui distingue la sciatique est la douleur spécifique qui irradie vers le bas de la jambe et parfois jusqu’au pied.
La plupart des gens qui souffrent de douleur sciatique sont âgés de 30 à 50 ans. Les femmes sont peut-être plus susceptibles de développer le problème pendant la grossesse en raison du changement de la courbure de la colonne et de positionnement du bassin. En effet, le développement de l'utérus déplace le centre de gravité vers l’avant, ce qui a tendance à encourager la lordose lombaire (creux dans le bas du dos) et l’antéversion du bassin (sortir les fesses). Ce positionnement applique une tension constante sur les muscles du bas du dos et sur les pelvi-trochantériens, qui se trouvent sous le muscle grand fessier et qui côtoient le nerf sciatique, pouvant ainsi le comprimer. Les autres causes fréquentes incluent l’hernie discale et l’arthrose de la vertébrale. Vous comprenez ici que le fait d’avoir un ventre protubérant chez l’homme peut avoir les mêmes conséquences.
L’hernie discale
Les disques agissent comme des coussins entre les vertèbres de votre colonne vertébrale. Ces structures s'affaiblissent avec l'âge et deviennent plus vulnérables aux blessures. Sous la pression, il peut arriver que le disque sorte de son revêtement extérieur et appuie sur les racines du nerf. Environ 1 personne sur 50 souffrira d’une hernie discale à un certain moment dans sa vie. Seulement environ un quart d'entre eux auront des symptômes qui dureront plus de 6 semaines.
La sténose spinale
Une usure, même naturelle, des vertèbres peut conduire à un rétrécissement du canal dans lequel passe le nerf. Ce rétrécissement, qu’on appelle sténose, peut donc appliquer de la pression sur les racines du nerf sciatique et ainsi causer de la douleur. La sténose spinale est surtout fréquente chez les personnes âgées ou sujettes à l’ankylose, et peut facilement être prévenue par le maintien d’une activité physique régulière.
Le syndrome du piriforme
Le piriforme est un muscle situé en profondeur dans la région fessière qui relie le sacrum à la partie supérieure du fémur. Il joue un rôle très important dans la stabilisation du bassin et exerce une contrainte directe sur le nerf sciatique. Cela signifie que dès qu’il y a maintien d’une mauvaise posture ou présence d’une contracture musculaire, ce dernier applique une certaine pression sur le nerf, ce qui déclenche les symptômes de la sciatique. Le syndrome du piriforme est probablement le plus fréquemment rencontré, en particulier chez les femmes. Par exemple, le simple fait de s’assoir en gardant votre portefeuille dans une de vos poches arrière ou sur quelque chose de dur peut entraîner des douleurs, comme toute situation appliquant une pression chronique sur le muscle en question. Vous pouvez éviter ce problème en portant une attention particulière à votre posture, tant debout qu’assise. Si vous souffrez déjà de douleurs de ce genre, les étirements spécifiques des muscles de la région du bassin restent encore votre meilleure arme. Je vous recommande fortement le livre Les exercices qui vous soignent pour des exemples de ces exercices.
Les autres causes et le diagnostic médical
Les autres causes de sciatalgie comprennent l'inflammation de structures environnantes, les infections et les blessures aiguës (chute, fracture, etc). Pour déterminer si vous avez une sciatalgie, votre médecin vous demandera comment votre douleur a commencé et où elle se trouve exactement. Il se peut également qu’il vous demande de vous accroupir, de marcher sur les talons et les orteils, ou encore de lever la jambe sans plier le genou. Ces tests aident le médecin à déterminer si le nerf sciatique est atteint ou irrité. Si nécessaire, votre médecin peut demander des examens d'imagerie pour obtenir plus d'informations sur le lieu et la cause du nerf irrité. L’IRM et le scan sont intéressants, car ils donnent des informations utiles que la simple radiographie ne peut offrir. En effet, le rayon X aide surtout à identifier les anomalies osseuses, car il ne peut détecter les problèmes nerveux.
Les complications liées à une sciatique
Heureusement, les cas de complication sont rares. La plupart des cas de sciatalgie sont plus incommodants que dangereux et sont intermittents (partent et reviennent). Il faut donc prendre la situation en main dès que vous ressentez des signes douloureux pour éviter de chroniciser la situation. Ne négligez jamais les signes que vous envoie votre corps.
Le soulagement de la sciatique
Il existe des mesures que vous pouvez prendre à la maison pour soulager vos douleurs. Un coussin chauffant dans les cas de contractures musculaires ou de la glace dans les cas inflammatoires peuvent être d’une certaine utilité à court terme. Évidemment, la prise de médicaments est également une option qui peut dépanner à court terme, mais si vous avez lu mon article sur la mise en garde contre le bourrage de pilules, vous savez qu’il y a d’autres options plus saines à votre disposition. Parmi ces options, on compte celles-ci :
- Adopter de saines habitudes de vie.
- Rester actif.
- Faire régulièrement des exercices d’étirement.
- Maintenir de bonnes postures.
- Bien utiliser le bassin dans les mouvements de flexion et de rotation (ex. : lors de levers de charge).
Les thérapies complémentaires
Certaines techniques comme l’acupuncture, le massage, le yoga, la physiothérapie (en aigu), la kinésithérapie et la chiropractie (en chronique) peuvent aider à soulager les symptômes et la douleur, mais la prise en charge du patient doit tout de même être incluse dans le plan de traitement.
Pour plus d’informations sur certains sujets abordés ici, je vous suggère de lire mes articles « Aux grands maux les grands moyens », « Santé : gérer et vivre avec la douleur chronique », « Est-ce une douleur aiguë ou une douleur chronique? » et « Santé : douleurs neurologiques ».