Un nouveau départ
Ce nouvel album est un peu une révolution dans l’histoire de la série. En effet, il s’agit du premier titre signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin). Les auteurs n’ont tout de même pas été laissés seuls avec ce projet colossal puisqu’ils ont été épaulés en quelque sorte par le cocréateur de la série, Albert Uderzo.
Faire une nouvelle aventure avec les Gaulois les plus populaires du monde n’est pas une mince affaire. Tous ont des attentes et cela varie d’une personne à l’autre. Pour ce premier essai, Ferri a voulu jouer la carte du traditionalisme en proposant une histoire classique qui ne risque de pas choquer trop de fans.
Respect des traditions
L’histoire de Astérix chez les Pictes commence dans le fameux village gaulois. C’est l’hiver : il fait froid et il y a de la neige partout. Alors qu'Astérix et Obélix se promènent sur le bord de la plage, pour récolter des huitres (il est encore trop tôt pour la chasse au sanglier), ils font une étrange découverte. En effet, le fameux duo découvre un homme congelé dans un gros bloc de glace.
Ils se dépêchent de l’apporter au village pour le confier aux bons soins du druide Panoramix. Heureusement, après quelques jours, son état s’améliore. Cependant, il semble avoir perdu l’usage de la parole. Finalement, on découvre qu’il s’agit d’un Picte qui répond au nom de Mac Oloch et qui aurait été pris en embuscade par un homme d’un clan rival, Mac Abbeh.
Nos deux Gaulois préférés prennent alors la décision de l’accompagner jusqu’en Calédonie (l’Écosse actuelle) pour l’aider à récupérer sa fiancée, ce qui n’est pas sans causer le désarroi des femmes du village qui semblaient toutes être amoureuses de lui. Mais comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres et les hommes sont bien contents de voir ce Picte retourner chez lui.
Dans la continuité des autres albums
Du point de vue visuel, Astérix chez les Pictes reste grosso modo dans la tradition de la série, que ce soit les personnages ou encore les environnements. Les couleurs semblent peut-être un peu plus vives, mais rien qui risque de causer la frustration des fans. Il est évident que certains vont préférer l’« ancien » style, mais, personnellement, je pense que Conrad a fait du bon travail à ce niveau-là.
Dans un album de 48 pages, on ne peut intégrer tous les personnages de la série ou leur donner la place qu’il mérite. Les premières planches, qui se déroulent au village gaulois, mettent en scène, par exemple, les amis les plus connus de notre fabuleux tandem. En revanche, je dois avouer avoir eu un pincement au cœur lorsque Obélix a décidé de ne pas partir à l’aventure avec son fameux chien Idéfix. Pour ma part, il s’agit d’un l’un des personnages les plus importants de la série et le mettre de côté n’était peut-être pas la meilleure idée.
Gags modernes
Bien sûr, quand on lit un album décrivant les aventures de Astérix, on peut trouver plusieurs gags qui nous feront rire. Si Astérix chez les Pictes n’est pas l’album le plus drôle de tous les temps, plusieurs blagues sont bien pensées et provoquent des sourires pendant notre lecture. Il y a beaucoup de jeux de mots (certains sont plus évidents à comprendre que d’autres). Les plus utilisés dans ce tome concernent les noms des Pictes qui commencent tous par le préfixe « Mac ».
Puisque ce volume se déroule en Écosse, les auteurs ont eu l’idée d’ajouter quelques références historiques ou, encore, aux légendes. On tente ainsi d’expliquer l’apparition du monstre du Loch Ness ou la construction du mur d'Hadrien (mur construit en Angleterre par les Romains pour empêcher le sud de l’île de subir les attaques des tribus calédoniennes).
Verdict
Sans dire qu’il est le meilleur album de la série, Astérix chez les Pictes est une première tentative réussie pour Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Les fans seront assurément heureux de retrouver leurs Gaulois préférés. Et si vous ne connaissez pas la série, voilà une belle occasion pour la découvrir.
Cote : 4 étoiles sur 5.
Sources image : http://www.asterix35.com