« Aspic, détectives de l’étrange : Deux ch’tis Indiens » : une nouvelle enquête divertissante!
Auteur: Philippe MichaudUne nouvelle enquête
La toute nouvelle agence Aspic, formée de Hugo Beyle et Flora Vernet, a été récemment contactée par Ours-espiègle, un Amérindien travaillant au cirque de Lille. Son frère jumeau vient de disparaître. Le seul problème, c’est que ce dernier, mort depuis des années, vivait dans un bâton-totem. On ignore ce qu’a pu devenir le spectre, mais une chose est sûre, les deux détectives devront le retrouver rapidement avant que celui-ci se mette à faire du mal à lui-même et aux humains.
Hugo et Flora ne sont cependant pas les seuls à enquêter. L’inspecteur Nimber et le consultant privé Dupin mènent leur petite enquête sur un probable tueur en série qui sévit aux quatre coins de la France et qui s'attaque aux belles jeunes femmes.
Deux fronts
Comme on peut le voir, Deux ch'tis Indiens comporte deux enquêtes distinctes. Elles n’ont toutefois pas le même poids dans l’intrigue. L’enquête de Hugo et Flora a le rôle principal et est, à l’occasion, interrompue par la seconde qui, au final, n’occupe que quelques pages. Si vous lisez un peu de bandes dessinées, vous savez que ce procédé est souvent utilisé. Parfois, c’est bien fait et d’autres fois un peu moins.
Par bonheur, Thierry Gloris maîtrise bien cette technique scénaristique. Le contraire m’aurait d’ailleurs étonné, sachant qu’il compte quelques ouvrages bien reçus par la critique comme Le Codex angélique.
Pendant notre lecture, il est cependant difficile de déterminer si chacune des deux enquêtes a des liens avec l’autre. Quelquefois, on croit qu’elles sont indépendantes, alors qu’à d’autres moments, on présume le contraire. Il faut dire que l’on est souvent amené sur de fausses pistes, ce qui permet d’ajouter de l’imprévisibilité à l’œuvre.
Le dénouement est à ce titre brillamment mis en scène. Il conclut de façon efficace l’enquête de Hugo et Flora, et laisse en suspens la seconde. Tout porte donc à croire que la porte est ouverte à un quatrième tome, qui va probablement porter sur la seconde enquête.
Évidemment, après avoir refermé Deux ch'tis Indiens, on a plusieurs questions en tête. C'est normal. En revanche, on n'a pas non plus l'impression d'être resté sur notre faim.
Un duo efficace
Encore une fois, la chimie opère entre Hugo et Flora, des personnages qui n’ont pourtant, à la base, rien en commun. Si le premier est froussard et adore rigoler, la jolie femme, elle, est souvent plus sérieuse et fait passer le travail avant tout. Ce troisième tome sera l’occasion pour le drôle de duo de s’apprivoiser et de tisser de nouveaux liens. Notons aussi que les auteurs respectent beaucoup leurs personnages et ne vont jamais exploiter leur nudité.
Il est difficile de ne pas tomber amoureux de l’univers de Aspic, détectives de l'étrange, surtout avec le magnifique travail artistique qui a été réalisé par Jacques Lamontagne. Ici, l’artiste québécois nous montre toute l’étendue de son talent en se plongeant dans le monde de la foire du 19e siècle. Les personnages, même les plus originaux, sont dotés d’une rare élégance (même si certains ont des traits un peu caricaturaux, surtout au niveau du nez). On peut aussi voir plusieurs références, notamment avec le cinéma. Et si vous avez des doutes sur son talent de dessinateur, vous n'avez qu'à admirer la page couverture de l'album, l'une des plus belles de l'année!
Verdict
En somme, on ne peut reprocher à ce nouveau tome de « sentir le réchauffé ». Nous sommes plus qu’heureux de retrouver nos deux détectives favoris dans cette nouvelle enquête passionnante mélangeant paranormal, humour et action.
Cote : 4,5 étoiles sur 5
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