Critique de « The Legend of Zelda: A Link Between Worlds » : Un grand classique revisité de grande façon!
Auteur: Daniel CarosellaRetour dans un monde connu
Dans la chronologie pas très évidente de la série Zelda, A Link Between Worlds prend place suite aux événements de A Link to the Past. Un démoniaque et très narcissique serviteur des ténèbres du nom de Yuga, qui ne se gêne aucunement pour parler de lui à la troisième personne, envahit le monde d’Hyrule en transformant la garde royale de même que les 7 descendants des sages protégeant la Triforce en portraits. Évidemment, un héros aux grandes oreilles et en habit vert se lèvera afin de sauver non seulement Hyrule, mais aussi Lorule, un monde parallèle dévasté par Yuga que vous serez amené à explorer.
Pour les fans de A Link to the Past, A Link Between Worlds sera très familier, et ce, dès les premiers instants. Plusieurs événements, décors et même ennemis des deux jeux sont similaires, incluant le début de l’aventure alors que Link se réveille dans sa maison de façon brutale. Les deux univers du jeu à travers lesquels vous voyagerez seront aussi semblables, voire identiques en plusieurs points à ceux de A Link to the Past. Attendez-vous donc à retrouver le désert, le château d’Hyrule, le Mont de la Mort et autres endroits bien connus de A Link to the Past aux mêmes endroits.
Pour les nostalgiques comme moi ayant été bercés dans la magie de A Link to the Past, A Link Between Worlds est un merveilleux cadeau en ce sens que le jeu est un hommage à un classique brillamment conçu. Certes, les deux jeux sont très similaires, mais Nintendo a si bien développé cette nouvelle aventure de Link qu’il convient autant aux fans de A Link to the Past qu’aux néophytes de la série Zelda. Par ailleurs, les amateurs des périples de Link trouveront plusieurs références à d’autres titres de la franchise, dont Majora’s Mask et Ocarina of Time. Bref, c’est un superbe univers que l’on vous invite à explorer et que vous aurez le goût de découvrir ou de redécouvrir malgré les similarités avec le classique de la Super Nintendo.
Style de jeu d'autrefois
Nintendo n’a pas révolutionné le style de jeu de A Link to the Past de sorte que vous aurez droit au même type d’aventure avec vue au-dessus de votre personnage. Vous retrouverez une majorité d’objets classiques à la série Zelda et, plus spécifiquement, à A Link to the Past. En outre, les palmes Zora, les bottes de Pégase, les baguettes de feu et de glace, le boomerang, l’arc, etc. sont tous présents.
Qui plus est, plusieurs d’entre eux peuvent être retrouvés aux mêmes endroits que dans A Link to the Past si ce n’est qu’ils seront acquis en complétant des événements différents. Les fans de A Link to the Past auront donc un avantage sur ceux n’y ayant pas joué non seulement dans la découverte d’objets, mais aussi en raison du fait que les deux jeux suivent une ligne narratrice similaire. Si les non-initiés seront parfois perdus, les vétérans sauront exactement où aller et où trouver les objets en raison des ressemblances entre les deux jeux. À noter qu'il y a quand même quelques nouveautés, dont la baguette des Vents qui permet de se propulser dans les airs momentanément et une clochette appelant une sorcière qui peut vous emmener aux girouettes (points de repère) que vous trouverez durant votre exploration.
Le standard des donjons brisé
Avec A Link Between Worlds, Nintendo a brisé un standard de la franchise Zelda, à savoir que les principaux objets de notre inventaire ne sont plus acquis dans les donjons. Ils peuvent plutôt être achetés chez un marchand assez comique du nom de Lavio et, une fois chez ce dernier, vous pourrez vous en procurer autant que vous le voudrez selon votre nombre de rubis.
En premier, vous pourrez les louer, mais vous pourrez éventuellement les acheter. Or, ils demeureront en votre possession tant que vous ne succomberez pas aux coups ennemis de telle sorte que si vous ne mourez pas, vous pourrez très bien les louer une seule et unique fois sans les perdre ! À noter que les objets fonctionnant à l’aide de munitions (arc, bombes, etc.) ne sont plus limités par nombres. En effet, plutôt que d’avoir un certain nombre de bombes et de flèches, chaque fois que vous utiliserez un objet de votre inventaire, votre jauge d’endurance diminuera de telle sorte que vous pouvez employer un objet un nombre illimité de fois pourvu que vous surveilliez votre jauge d’endurance, cette dernière se remplissant progressivement et automatiquement.
Ces nouveautés peuvent faire peur à tout amateur de Zelda, mais elles permettent d’ouvrir une nouvelle dimension à la franchise qui s’avère rafraîchissante. Au lieu de patienter et de devoir récolter un objet après l’autre dans des donjons distincts, Nintendo propose de pouvoir tout acheter afin d’explorer le monde environnant à notre guise et de compléter les donjons dans l’ordre voulu. De plus, jamais nous ne sommes limités par un nombre de munitions. De ce fait, un sentiment de liberté aucunement retrouvé dans un autre Zelda nous est offert, ce qui s’avère aussi surprenant qu’agréable. Même s’il y a une certaine ligne directrice, j’ai beaucoup apprécié de pouvoir m’aventurer dans le jeu à mon rythme et comme je le voulais plutôt que de devoir attendre de compléter des donjons. J’ose espérer que ces idées seront reprises dans de futurs titres de la série !
Si vous pensez que cela fait en sorte que la qualité des donjons est amoindrie, détrompez-vous. En fait, même si j’ai trouvé les donjons plus courts qu’au sein d’autres jeux Zelda, ils sont d’une qualité remarquable, proposant des casse-tête de qualité et d’une difficulté juste. De plus, même si on n’a plus à trouver un objet de notre inventaire dans chaque donjon, chaque antre que vous explorerez exigera que vous utilisiez principalement un objet de votre sac comme dans les autres Zelda. Comme quoi on a brisé un standard sans trop s’éloigner de la ligne classique de la franchise !
Nouvelle technique, une panoplie de secrets à découvrir !
Si Yuga transforme ses ennemis en peintures, ce n’est pas pour rien. En fait, il s’agit du reflet de LA grande nouveauté du jeu, soit le pouvoir permettant à Link de s’imbriquer dans les murs pour les longer. Nintendo a pleinement exploité la nouvelle faculté de son héros en ce sens que plusieurs casse-tête requièrent que l’on plonge dans les murs pour les longer. De plus, non seulement trouverez-vous des rubis et des cœurs dans les murs, mais vous découvrirez de nombreux secrets et pourrez passer à côté de plusieurs obstacles grâce à cette technique. En de multiples occasions, vous devrez penser autrement que dans les autres Zelda afin d’atteindre un coffre ou pour récolter un quart de cœur. Vous aurez envie d’utiliser cette capacité à fond et de longer tout ce que vous pourrez afin de découvrir tous les secrets de l’aventure, croyez-moi !
Une ambiance revue, corrigée et très agréable
Bien entendu, le style visuel de A Link to the Past a été rehaussé pour A Link Between Worlds et c’est ce que vous remarquerez dès vos premiers instants dans le jeu. Malgré quelques cinématiques plutôt fades, j’ai beaucoup apprécié la touche visuelle du jeu avec ses personnages 3D ronds et ses effets graphiques de grande qualité. On retrouve la même ambiance que A Link to the Past, mais remise à neuf grâce à de somptueuses couleurs et une ambiance visuelle générale de qualité où Nintendo n’a pas lésiné sur les détails. Tout cela est accompagné d’une excellente trame sonore reprenant certes plusieurs thèmes de la série Zelda, mais comportant quand même de nouvelles pistes de grande qualité. Parmi mes préférées, il y a celle du monde de Lorule, à la fois sinistre et mélodieuse !
D’autre part, Nintendo a voulu tirer profit de la 3D en faisant sauter Link en hauteur et non uniquement de gauche à droite ou de bas en haut. Vous remarquerez cela à plusieurs reprises, notamment dans le donjon du Mont de la Mort où vous retrouverez plusieurs ressorts. Question de démontrer cet effet comme il se doit, Nintendo a davantage placé la caméra directement au-dessus de la tête de Link plutôt que légèrement à la diagonale. Or, cela fait en sorte que certains problèmes de caméra nuisent à notre vision globale des environnements. Qui plus est, il arrive que lorsqu'il est sous un plafond, Link disparaisse de notre champ de vision. Il n’y a même pas de contours pour nous indiquer où il se trouve ! Ce n’est pas très problématique, mais à quelques reprises, ce peut être désagréable.
Verdict
The Legend of Zelda : A Link Between Worlds est tout simplement ce qu’on attend d’une suite d’un classique. Malgré une touche épique légèrement moins présente et quelques petits désagréments ici et là, c’est un excellent jeu et, plus encore, un incontournable pour tout propriétaire d’une Nintendo 3DS. Le jeu est bourré de secrets, comporte un mode multijoueur utilisant la fonction StreetPass de manière intéressante et inclut des nouveautés qui pourraient bien instaurer de nouveaux standards pour la franchise Zelda, ce qui n’est pas rien. Du travail de très grande qualité de la part de Nintendo pour une très grande franchise qui ne s’essouffle pas malgré son âge !
Ce que vous aimerez :
– La liberté d’action proposée
– Le style classique de A Link to the Past ré-imaginé de façon aussi brillante
– Les nombreux secrets et tâches à découvrir
Ce que vous n’aimerez pas :
– Le copier-coller parfois trop prononcé avec A Link to the Past
– Les quelques problèmes de caméra
Note : 9,5 sur 10