La vérité, c'est que le langage corporel d'une femme peut être facilement lu, compris, analysé et calculé. Lorsqu'une femme est intéressée par vous, elle émettra un nombre défini de signaux que vous pouvez déceler si vous êtes assez attentif, et ainsi savoir à l'avance si vous la ramènerez chez vous ce soir, ou si vous vous retrouverez avec les couilles bleues encore une fois. Cependant, il y a un petit problème…
ON S'EN FOUT.
Attendez, je vais me répéter pour que ceux qui ne savent pas très bien lire puissent comprendre :
ON S'EN FOUT COMPLÈTEMENT!
Et encore, je reste poli, parce que je ne peux pas me mettre à sacrer comme un porc indécent sur Internet, mais sachez que je le ferais.
Comprenez bien que pendant que monsieur le peureux, l'incertain, le faible, le mou, le petit chien, l'intellectuel vierge et sensible passe toute sa soirée à essayer de comprendre ce que la femme devant lui a en tête et tente par tous les moyens de se rassurer personnellement sur sa réussite nuptiale, en suant à grosses gouttes, eh bien à une autre table, un vrai homme a déjà séduit sa conquête. Pourquoi? Parce qu'être capable de déceler les signaux d'attraction chez une femme n'est PAS de la force, c'est de la faiblesse. De la peur. C'est l'anxiété, la peur de ne pas réussir à la séduire qui vous pousse à vouloir vous rassurer en voyant des signes d'attraction. Vous en voulez un, un signe d'attraction, les gars?
Elle est là.
Eh oui, elle aurait pu refuser votre proposition pour un rendez-vous, mais elle ne l'a pas fait. Elle a dit oui. Elle est donc déjà intéressée. Votre travail maintenant n'est plus de définir si elle est intéressée ou pas. Votre travail, ce n'est pas de jouer les apprentis mentalistes pour vous sentir mieux dans votre incertitude. Votre travail, c'est de ne pas transformer cet intérêt initial en dégoût, en ennui ou en mépris. Et comment fait-on cela? En sortant de votre tête et en étant présent, disponible, confiant et à l'écoute. Je ne le répéterai jamais assez. On ne vous le répétera jamais assez; la confiance, c'est la clef.
Et un homme confiant ne cherche pas à analyser son langage corporel. Un homme confiant n'a pas BESOIN de cette bouée de sauvetage inutile, aussi faussée que les médias québécois. Parce que, peut-être qu'elle ne se gratte pas la tête parce qu'elle veut que vous lui sautiez dans les culottes. Peut-être qu'elle se gratte la tête parce que ça pique. Peut-être qu'elle s'est cogné la tête chez elle et que ça lui fait encore un peu mal. Peut-être qu'elle a un cil dans l'oeil et qu'elle cligne plus souvent pour le faire partir. Peut-être qu'elle a les lèvres sèches et que c'est pour ça qu'elle se les lèche souvent. Ce n'est pas une invitation.
Un homme confiant ne cherche pas à se rassurer. Un homme confiant la regarde droit dans les yeux quand elle parle et quand il lui parle. Il ne regarde pas ses mains bouger, ses jambes changer de position ou son cou lorsqu'elle se gratte. Il dit ce qu'il pense en se foutant des conséquences. Il assume ses pensées, ses opinions et ses valeurs. Il la regarde avec la certitude qu'elle le veut, qu'il a déjà gagné.
Tenez pour acquis qu'elle est intéressée. Tenez pour acquis qu'elle ne pense qu'à une chose, c'est de vous embrasser comme une folle. Tenez pour acquis que c'est déjà gagné, et ça le sera. C'est aussi simple que cela, vraiment.
Si je vous pointais une femme et que je vous disais qu'elle m'a dit elle-même qu'elle était folle de vous, qu'elle voulait absolument vous rencontrer et porter vos bébés, seriez-vous anxieux lors du rendez-vous? Non. Vous sauriez d'avance que vous avez gagné et donc, vous ne passeriez pas la totalité de la soirée dans votre foutue tête à vous demander si vous devriez dire telle ou telle chose, si vous devriez faire telle ou telle chose, si vous l'avez assez touchée, si elle est intéressée, si elle veut partir ou rester et blablabla. Vous seriez confiant, vous la regarderiez vraiment, vous l'écouteriez vraiment, avec confiance et vous lui parleriez sans cet horrible ton de peur et d'incertitude dans votre voix. C'est cet état d'esprit qui marche. Créez-le. Dites-vous que, si elle est assise là, devant vous, ce n'est pas parce qu'il n'y avait rien à la télévision. C'est parce qu'elle est intéressée. Vous avez déjà gagné.
Je sais ce que c'est, j'étais là, moi aussi, à essayer de décrypter son langage corporel, à essayer de prévoir la soirée, à essayer de lire dans ses pensées par sa façon de croiser ou de décroiser ses jambes. J'étais devenu une véritable encyclopédie, je connaissais presque tous les signaux qu'on peut lire dans les livres, je pouvais déterminer si une femme était intéressée par moi dès le moment où elle buvait sa première gorgée de café. Mais, étonnamment, ça ne marchait pas. Ça ne marchait pas parce que je n'étais pas présent. J'étais dans ma tête. Toujours dans cette foutue prison à écouter la voix du diable, qui me répétait : « Devrais-je vraiment dire ceci? Devrais-je vraiment faire cela? Oh! elle se lèche les lèvres, elle est sûrement intéressée. Oh! elle joue dans ses cheveux, elle est sûrement intéressée. » Toutes ces choses insensées qu'on se dit dans notre tête, ce discours interminable, toutes ces incertitudes qui prennent le dessus quand on est devant une femme. Mais à un moment, il faut se demander si c'est vraiment important tout ça. À un moment, il faut arrêter de vouloir des bouées de secours et juste se lancer. Arrêter de vouloir savoir si le rendez-vous va bien à l'avance et simplement le vivre. Écouter son cœur et ses tripes, et dire « ta gueule » à notre tête. Ce n'est pas une partie d'échecs qu'on a devant nous, les gars, c'est une humaine, en chair et en os. Il faut arrêter de vouloir faire le bon coup pour prendre la reine et juste vivre le moment. Et tout à coup, ça marche. Tout à coup, on comprend qu'on se prend la tête pour rien et que toutes ces conneries sont complètement inutiles. De la masturbation intellectuelle. De la peur camouflée en outil.
On s'en fout de son langage corporel. Vous êtes un vrai homme, confiant. Vous n'avez pas besoin qu'on vous rassure comme un bébé qui a peur du monstre du placard. Ne regardez pas ses gestes, regardez-la, elle.