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Green Day rejette la maturité : « ¡Uno! » pour ados
Lancé dans la controverse d’un incident impliquant le chanteur Billie Joe Armstrong au festival iHeartRadio, ¡UNO!, le nouvel album de Green Day, fait son entrée d’une bien drôle de façon avec des commentaires plutôt rudes à l’endroit de son chanteur (il avait peut-être raison d’être fâché après avoir vu son temps de scène amputé de 20 min sans avertissement…) et de la direction musicale empruntée sur l’album. Fait intéressant à noter, ce disque constitue la première partie d’une trilogie qui sera complétée dans les prochains mois.

Régression?
D’entrée de jeu, les attentes étaient élevées envers cette parution, considérant l’immense succès remporté par les deux précédents albums (American Idiot en 2004 et 21st Century Breakdown en 2009) et la qualité des deux. Ces derniers avaient non seulement réconcilié les fans déçus depuis plusieurs années, mais aussi redonné à Green Day une notoriété, en plus de les remettre sur la voie du succès populaire en gagnant un nouveau public. Ces disques concepts étaient audacieux, brillants et accessibles. American Idiot, vendu à plus de 14 millions d’exemplaires, avait permis à Green Day de remporter l’album de l’année aux American Music Awards de 2005, l’album international de l’année aux BRIT Awards ainsi qu’aux Juno Awards, l’album rock de l’année aux Grammy Awards et j’en passe. Quant à 21st Century Breakdown, il s’était tout de même vendu à plus de 4 millions d’exemplaires, en plus d’être numéro un dans plusieurs pays, donnant aussi au groupe le Grammy de l’album rock de l’année lors de la 52e édition des Grammy Awards. Donc oui, la pression était énorme sur les épaules du trio.

Cependant, plutôt que de tenter de recréer ces succès, d’essayer de pousser la recette un peu plus loin, Green Day a choisi de revenir à un style plus simple, moins sophistiqué, des chansons faciles à trois accords, aux textes désengagés; bref, parfait pour faire la fête un vendredi soir entre ados ou adultes qui refusent aussi d’accepter la quarantaine. Naïf, parfois yéyé dans les mélodies, ce disque ne présente rien de bien bien rebelle ou contestataire. C’est du feel good. Point. Avec l’évolution musicale récente du groupe, je ne crois pas que c’est ce à quoi on s’attendait… Dookie avait fait le travail dans le genre il y a plus de vingt ans. Mais à l’époque, c’était senti.

Bon ou pas?
J’ai probablement en moi ce côté ado qui aime bien… car au-delà de la déception lorsqu’on compare, c’est loin d’être mauvais, si on ne veut pas se casser la tête et juste avoir du bon temps. C’est un album beaucoup plus limité, beaucoup moins profond. Mais encore là, il y a un certain audace à arriver avec ce genre de disque. Billie Joe et cie savent bien qu’ils n’arrivent pas avec le produit attendu. Toutefois, ils ont quand même réussi à nous surprendre, et je ne serais pas surpris que le deuxième de la trilogie soit aussi pas mal différent.

En fait, ce qui est dommage, c’est que leur public a grandi, et que ce public aurait probablement aimé voir plus de maturité (ce qui ne signifie pas pour autant perdre sa fougue) dans la lignée de ce qui avait été proposé au cours de la dernière décennie. Et tant qu’à y être, allons maintenant louer le nouveau American Pie (lol!). Je vous propose d’écouter le morceau qui a retenu mon attention : Stay The Night.

Bonne écoute!
Note : 7,5 sur 10

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