Le défi qui résidait dans la préparation d’avant-match de Michel Therrien était de s’assurer que sa troupe ne prenne pas la formation de la Floride à la légère, elle qui avait remporté ses deux derniers duels en fusillade face aux Red Wings et aux Capitals.
L’entraîneur du Tricolore n’a toutefois pas eu d’autre choix que de décréter une journée de congé hier, en raison de l’arrivée tardive à Montréal dans la nuit de samedi à dimanche, des conditions météorologiques et du match présenté en début de soirée.
Suite à la séance matinale de son club, le pilote des visiteurs, Peter Horachek a confirmé que Scott Gomez n’allait pas être en uniforme, lui qui effectuait un premier passage dans la métropole depuis le rachat de son contrat par le CH.
L’organisation a même indiqué que Gomez ne serait pas disponible pour parler aux médias!
Dans le cas de Jonathan Huberdeau, qui avait reçu un tir sur le pied lors du dernier match des siens, était également laissé de côté. Jesse Winchester prenait sa place dans l’alignement.
Tim Thomas étant blessé, c’est son auxiliaire, Scott Clemmensen, qui obtenait le départ, il faisait face à Peter Budaj, qui disputait son premier match de la saison au Centre Bell.
Une première décision discutable de la part de coach Therrien, puisque Price avait blanchi les Islanders la veille dans un match plutôt facile pour lui et qu’il aurait très bien pu défendre le filet pour une deuxième fois en 24 heures…
Première période
Le Canadien a bien débuté la rencontre, mais après quelques occasions de marquer gâchées, les Panthers ont mis la pédale au plancher pour prendre le contrôle du match.
Avec moins de trois minutes à faire à l’engagement initial, Peter Budaj a dû se signaler à deux reprises en quelques secondes pour garder les siens dans le match :
Le manque de cohésion chez les deux équipes était flagrant, avec un total de 22 lancers lors du premier vingt, huit pour Montréal, 14 pour la Floride, aucun filet n’a été marqué.
Deuxième période
Avant la fin de la première moitié du second tiers, les Panthers ont réussi à mettre la rencontre hors de portée du Tricolore.
Ryan White a été à l’origine du premier but, il a tenté de couvrir le porteur de la rondelle en oubliant Jesse Winchester dans l’enclave.
À peine trois minutes plus tard, Nick Bjugstad a pris Budaj en défaut du côté rapproché :
Il n’y a eu que dix tirs durant la période et le spectacle pour les partisans montréalais a été décevant, c’est le moins qu’on puisse dire!
Troisième période
Seul point positif et seul moment de réjouissance pour les spectateurs qui avaient bravé la tempête pour se rendre au temple de la téléphonie, le Canadien a mis fin à une séquence de 16 avantages numériques sans marquer!
Alex Galchenyuk, qui avait marqué les deux derniers buts des siens en temps règlementaire, a profité d’un troisième retour pour déjouer Scott Clemmensen.
Pour les 17 minutes restantes, les hommes de Therrien ont essayé de surprendre le gardien floridien pour créer l’égalité, sans succès.
Ils ont même bénéficié d’un double avantage numérique qui a davantage fait bien paraître Clemmensen que l’offensive montréalaise…
Même après avoir enlevé Peter Budaj en faveur d’un sixième attaquant, Montréal n’est pas parvenu à créer l’égalité.
Au terme de l’engagement, le CH avait dirigé un lancer de plus sur la cage floridienne (6) que Budaj a reçu (5). 18 maigres lancers pour Montréal en cours des soixante minutes…
Analyse
– L’attaque montréalaise a été très facile à contenir, même pour une des pires défensives de la LNH! La petite stature de la majorité des avants les empêchent de gagner leurs batailles à un contre un, principalement en zone offensive.
– Puisque George Parros avait été blessé samedi face aux Islanders, Ryan White le remplaçait hier. Et c’est l’ancien White qui s’est présenté, celui qui fait des erreurs et qui prend de mauvaises pénalités.
– Michel Therrien est-il dépassé par les évènements? C’est l’impression que ça donne ou bien il a comme consigne d’avantager ses vétérans afin de les mettre « dans la vitrine » pour aider Marc Bergevin à conclure une transaction!
– Mais comment expliquer qu’à 5 contre 3, après un temps d’arrêt, alors que le club se devait de marquer, coach Therrien a choisi de garder Galchenyuk au banc?
– Pourquoi Brandon Prust, qui a été l’un des plus efficaces et impliqués hier, a joué moins de sept minutes?
– Daniel Brière, qui est un spécialiste en avantage numérique, n’a pas frôlé la surface glacée en fin de 3e alors que le CH était désespérément à la recherche d‘un filet pour égaler la marque…
– Le club montréalais a encore une fois dominé au chapitre des mises en échec : 26 pour le Canadien et 19 pour les Panthers. Mais n’oubliez pas lorsqu’une équipe frappe, c’est souvent qu’elle n’est pas en possession du disque!
– Du positif? Grâce à sa passe sur le seul filet du match, P.K. Subban a maintenant 13 points en supériorité numérique. Il a rejoint Erik Karlsson et Keith Yandle en tête des marqueurs chez les défenseurs de la LNH.
– En point de presse après le match, Michel Therrien a évoqué la fatigue pour excuser les piètres performances de ses joueurs. Mais Eller (24 ans), Bournival (21) et Galchenyuk (19) n’ont été utilisés que pour 14, 11 et 16 minutes! À leur âge, avec seulement 35 matchs derrière eux au calendrier, je ne peux pas croire qu’ils ont déjà atteint le fond du réservoir!
– Pendant ce temps, les vétérans Gionta, Markov, Desharnais et Pacioretty passaient respectivement 16, 27, 20 et 22 minutes sur la glace…
– Selon Bruce Garrioch, du Ottawa Sun, Marc Bergevin aurait tenté d’échanger Brian Gionta dans les dernières semaines, sans succès… Ce n’est pas en le brulant soir après soir, lui qui n’a marqué qu’un filet à ses 21 derniers matchs, que l’organisation le fera bien paraître aux yeux des autres clubs!
– L’avenir de l’équipe passera par Price, Galchenyuk, Gallagher, Eller, Subban, et peut-être Paciorrety. Les autres sont soit trop vieux, trop petits ou pas assez bons. Les excuses de fatigue de coach Therrien démontrent pour la première fois que l’entraîneur commence à être à bout de solutions et de combinaisons pour tenter de faire produire des athlètes qui n’ont pas, ou plus, ce qu’il faut pour compétitionner avec les meilleurs au monde.
C’est triste, mais c’est la réalité!
La fin pour Parros?
Les craintes au sujet de George Parros ont été confirmées après la rencontre par l’entraîneur. L’homme fort a subi une autre commotion cérébrale. Il devra sérieusement penser à son avenir, et pas seulement dans le hockey!
La décision de mettre un terme à sa carrière revient au joueur, mais les équipes de la LNH ont des responsabilités à prendre dans des dossiers comme ceux-ci.
Si une organisation juge pour des raisons de sécurité un joueur n’est plus apte à jouer, elle a toujours le choix de mettre un terme à sa saison. On l’a vu à Montréal avec Georges Laraque et plus récemment à Vancouver avec Manny Malhotra.
Et dans le cas de Parros, ce n’est pas comme si on parlait d’un marqueur de 30 buts, il s’agit d’un dur à cuire qui peine à tenir debout sur ses patins lorsqu’il s’engage dans un combat et qui n’intimide plus personne dans la LNH…
Dans les prochaines heures
Pour être conséquent avec ses paroles, l’entraîneur a donné un autre congé à ses joueurs aujourd’hui.
Ils feront plutôt leur traditionnelle visite des hôpitaux pour enfants, ce qui donne généralement un nouveau souffle à l’équipe dans les jours qui suivent, souhaitons que ce soit le cas!
Ils seront de retour sur la glace de Brossard demain matin pour se préparer à l’affrontement contre les Coyotes au Centre Bell en soirée.