Un double piège
Le colonel Jones, une pilote de l’armée américaine, a comme mission de faire visiter l’Afghanistan en hélicoptère à un sénateur. Tout semble bien aller jusqu'à tant que son équipe tombe dans un guet-apens. Elle essaie de sauver le sénateur, mais c’est peine perdue. Le VIP est capturé avec le reste de l’équipage par des talibans. Ils sont amenés dans le fond d’une grotte et ne seront libérés qu’après le versement d’une somme de plusieurs millions de dollars.
Étant donné que les États-Unis ont comme politique de ne pas négocier avec les terroristes, ils font appel à une ONG qui pourra discrètement verser la rançon. XIII est contacté par le général Carrington qui lui demande son aide. La seconde d’après, notre héros, qui s’était réfugié en France, saute dans un avion pour aller aider le bon vieux général.
Bien porter son nom
Ce 21e tome n’aurait pas pu avoir un meilleur titre. Vous vous en doutez, je ne vais rien vous révéler pour ne pas vous gâcher la surprise. Tout ce que je peux dire, c’est que la finale ne déçoit pas et que le revirement de situation est inattendu. On nous apprend au dernier moment qui est l’appât, le prédateur et surtout la proie. Si l’identité du premier protagoniste était facile à deviner, il était presque impossible de connaître à l’avance l’identité des deux autres.
Encore une fois, ce nouvel album se déroule sur plusieurs fronts. Le lecteur est appelé à visiter plusieurs régions du monde, dont la côte est américaine et l’Afghanistan. Youri Jigounov a d’ailleurs travaillé avec beaucoup de minutie pour nous présenter des lieux crédibles.
Que l’on soit dans une petite ville côtière américaine ou au fin fond des montagnes afghanes, on sent que rien n’a été laissé au hasard. Tout y est : les costumes, les véhicules et les décors. Chaque petit détail a sa place et ne nous apparaît pas stéréotypé. Bref, c’est du grand art.
La lecture des premières pages peut être un peu bouleversante pour les lecteurs qui ne sont pas habitués au rythme particulier de la série. Croyez-moi, ça bouge du début à la fin! Mais une fois que l’on embarque dans le bateau, on ne veut plus le quitter!
Yves Sente, qui a également été choisi pour « repartir » la fameuse série Thorgal, aime signer des bandes dessinées avec de nombreux personnages et il nous le prouve une fois de plus ici. Ce 21e album contient beaucoup de visages connus (certains se contentent de faire une apparition spontanée dans une seule case), mais également quelques nouvelles têtes. La plupart n’ont cependant qu’un rôle de second plan. En effet, ce sont surtout les personnages bien connus des fans qui ont le rôle le plus important.
Il reste que si vous n’avez pas suivi la série – du moins les derniers numéros – avec assiduité, vous risquez d’être perdu et de reculer souvent dans les pages. L’Appât comporte à ce propos plusieurs références à d’anciens volumes. Inutile de dire que si vous ne les avez pas lus, vous n’allez pas tout comprendre les subtilités du scénario.
N’oublions pas que cet album, comme le reste de la série XIII, a été bâti sous forme de thriller et qu’il est primordial d’avoir en main toutes les cartes pour bien saisir tous les enjeux.
Verdict
Bref, on ne s’ennuie pas une seconde dans XIII : L’Appât. Malgré un rythme soutenu du début à la fin, aucune concession n’a été faite sur les détails. Un ouvrage qui se dévore certes rapidement, mais que l’on prendra plaisir à relire pour admirer ici et là les petites choses que l’on a pu manquer lors de notre première lecture.
Cote : 4 étoiles sur 5