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Critique du jeu « Army of Two: The Devil’s Cartel »: un jeu de tir quelconque

Testé sur: Xbox 360
Aussi disponible sur: PlayStation 3

Un nouveau duo peu attachant

Au revoir, Salem et Rios et bonjour, Alpha et Bravo ! Army of Two : The Devil’s Cartel met en scène les deux nouvelles recrues de l’unité spéciale T.W.O. portant les noms très originaux (…) d’Alpha et Bravo. Suite à une mission s’étant très mal déroulée, le duo va confronter un puissant cartel de drogue mexicain dans le but de l’éliminer une fois pour toutes. C’est tout ? C’est tout. On n’élabore que très peu l’histoire au-delà de cette prémisse et le scénario contient beaucoup de clichés déjà vus dans les histoires du même acabit, de la femme désirant se venger du patron du cartel jusqu’au gouvernement corrompu en passant par un ancien allié ayant retourné sa chemise.

Or, ce qui m’a le plus déçu au niveau du scénario de The Devil’s Cartel est l’absence de profondeur dans la relation d’Alpha et Bravo. Contrairement à Salem et Rios, les recrues n’ont rien de particulièrement attachant et ne remplacent jamais les souvenirs que nous gardons des personnages originaux de la franchise Army of Two. Leurs dialogues tombent à plat et leur personnalité respective ne les rend ni plus sympathiques ni plus attrayants. Qu’à cela ne tienne, Rios et Salem occupent toujours un rôle important au sein de The Devil’s Cartel et l’intrigue s’améliore au fil du jeu, notamment vers la toute fin. Il est tout de même dommage qu’EA Montréal n’ait pu repartir une solide complicité avec les deux héros qu’elle a mis de l’avant dans ce troisième Army of Two.

Un jeu de tir simple et quelconque

Le but du jeu est très simple : détruire le cartel mexicain que vous confrontez. Pour cela, il vous faudra simplement abattre tout ce qui bougera, ni plus ni moins. Oubliez la furtivité, la récolte d’informations ou la complétion d’objectifs qui pourraient nuire au cartel sans que l’on doive nécessairement provoquer une pluie de balles, il n’y a rien de tout cela au sein de The Devil’s Cartel. Tout est centré sur les fusillades et bien franchement, c’est le plus gros défaut du jeu. Le manque de subtilité, d’approfondissement et de stratégies font de The Devil’s Cartel un jeu non seulement répétitif, mais également quelconque. Rien au sein de ce titre ne lui permet de se démarquer des autres jeux de tir à la troisième personne. Pire encore, il représente une régression par rapport à ses prédécesseurs, et ce à plusieurs niveaux.

Où sont donc les objectifs secondaires, les armes à dénicher dans les niveaux, les pièces d’armes à découvrir, les contrats à remplir qui nous permettraient d’empocher plus d’argent ou encore les éléments de moralité ou encore affectant la relation entre Alpha et Bravo ? L’absence totale de ces aspects m’a grandement déçu au sein de The Devil’s Cartel puisqu’ils ont été proposés par le passé dans la franchise. C’est en ce sens que le jeu représente une régression par rapport aux autres volets puisque tout se résume à tirer, trouver un abri, tirer, trouver un abri, tirer, etc. Les niveaux sont dépourvus de profondeur ou encore d’un quelconque élément encourageant leur exploration, ce qui est très dommage.

Par ailleurs, les stratégies que vous utiliserez au sein du jeu seront très limitées. Pour une raison que j’ignore et à l’instar du reste du jeu, EA Montréal a grandement dilué ce qui faisait la beauté d’Army of Two de sorte qu’il n’y a plus de stratégies complexes ou bien d’éléments tactiques importants à considérer pour compléter une mission. Il suffit simplement de trouver un abri et de tirer sans utiliser davantage sa cervelle. Même le système d’Aggro, qui permet à son allié ou à nous-même d’attirer l’attention de l’ennemi pour nous permettre de le contourner, n’a plus autant d’impact ni d’importance qu’auparavant. Il y a certes quelques éléments interactifs et quelques moments où vous devrez décider comment vous poursuivrez une mission, mais ces aspects et choix sont minimes dans un jeu où les actions coopératives devraient tout simplement être plus développées et mieux intégrées.

Intelligence artificielle alliée ? Ha ha ha !

D’autre part, il faut composer avec plusieurs bogues tout au long du jeu, surtout si l’on y joue en solo. Je vous le dis tout de suite, tout comme dans les deux premiers jeux de la série, si vous pouvez y jouer avec quelqu’un, vous n’aurez pas à composer avec certaines frustrations dues à l’intelligence artificielle alliée. Il m’est souvent arrivé de ne pas comprendre certaines décisions de mon partenaire qui fonçait tête baissée sur l’ennemi ou bien qui ne suivait pas mes directives. De plus, l’intelligence artificielle de votre partenaire a tendance à rester bloquée au point où, à certains points, j’ai dû redémarrer ma partie au dernier point de contrôle sauvegardé puisque mon acolyte ne me suivait tout simplement pas. C’est très frustrant par moments. Oh, à noter que l’intelligence ennemie n’est pas bien bien plus éveillée elle non plus.

Un système d’achat automatisé

Le jeu permet aussi d’acheter des tatouages, des masques (un classique de la série) et des armes supplémentaires. D’ailleurs, vous pourrez modifier ces dernières à l’aide de pièces que vous débloquerez. Encore une fois, le système est plutôt simple : en abattant des ennemis, vous recevrez de l’argent. Selon la façon dont vous les éliminerez, vous recevrez davantage de billets, les assauts coopératifs et les sauvetages rapportant généralement plus de monnaie. À divers points au sein des missions, l’argent que vous aurez amassé durant une séquence sera comptabilisé et cela vous permettra de grimper en niveau afin de débloquer des items. Le tout est très automatisé, ce qui est quelque peu dommage. De plus, on ne sent pas vraiment l’impact des armes et de leurs modifications au niveau de leur puissance. Personnellement, j’ai bien changé mon arsenal afin de m’équiper d’autres armes que celles offertes au tout début, mais à une seule reprise. On peut donc très bien compléter le jeu sans devoir passer par son armurerie à plusieurs reprises, diminuant du même coup son importance et notre intérêt à vouloir tout débloquer.

Oui, il y a du plaisir à y avoir !

Army of Two : The Devil’s Cartel peut sembler être un jeu abominable et pourtant, ce n’est pas le cas. En fait, malgré sa simplicité ainsi que sa redondance, il peut même être plaisant à certains moments tout simplement parce qu’il s’agit d’un défouloir. Si vous l’abordez comme cela, alors vous y trouverez du plaisir, probablement même assez pour le terminer. Je dois avouer avoir eu du plaisir à canarder sans relâche les membres du cartel mexicain, et ce même si le nombre d’ennemis que l’on affronte est ridiculement élevé et en aucun temps réaliste. Qui plus est, à force d’abattre des adversaires, vous remplirez une jauge d’Overkill. Une fois cette compétence déclenchée, vous deviendrez temporairement invincible et aurez une quantité infinie de munitions afin de répandre davantage de chaos. Là encore, il y a du plaisir à avoir ! Simple, certes, mais indéniablement présent !

Techniquement d’une autre époque

Au niveau technique, on dirait un jeu sous-financé, tout simplement. Les environnements sont plutôt fades malgré quelques séquences où tout explose autour de nous. Les effets pyrotechniques n’ont rien de bien enlevant et la fluidité globale n’est pas exemplaire non plus, le jeu roulant davantage à 30 images par seconde qu’à 60 images par seconde. Les modèles d’ennemis sont quant à eux extrêmement répétitifs de telle sorte qu’on a constamment l’impression d’affronter les mêmes soldats. Le jeu est également truffé de problèmes visuels, surtout au niveau du visage des personnages. En outre, les scènes où l’on entend les personnages parler sans voir leurs lèvres bouger ne sont pas rares. Oh, je vous suggère fortement d’installer le pack HD du jeu (1,5 Go) sans quoi, vous aurez à composer avec des textures provenant d’une autre époque !

Les performances des acteurs ne m’ont pas non plus jeté par terre puisque la majorité manquent de conviction et sont donc peu crédibles, surtout en français. Notre personnage (puisqu’on n’a pas le choix d’incarner Alpha ou Bravo dans le jeu) est très monotone, à l’instar d’autres héros comme Rios, le maire d’une ville du Mexique que l’on doit secourir ou bien la jeune femme qui vous accompagnera dans votre périple. C’est un peu moins pire pour notre allié ainsi que pour Salem, mais on est loin de certains titres parus récemment. Du reste, les bruits provoqués par les fusils sont de bonne qualité et la musique, bien que répétitive, est de bonne facture, se couplant bien avec l’action proposée et nous plongeant davantage dans le bain des fusillades mises de l’avant.

Verdict

Une ligne d’un texte d’un autre média concernant Army of Two : The Devil’s Cartel résume très bien mon opinion au sujet de ce jeu : ce n’est pas particulièrement mauvais, mais ce n’est pas particulièrement bon non plus. J’ai eu du plaisir dans certaines séquences du jeu, mais sa simplicité ainsi que ses différents problèmes supplantent la montée d’adrénaline qu’il nous procure à divers endroits. Encore pire, au cours des 8 à 10 heures que j’ai dû investir pour compléter la campagne, j’ai eu l’impression de me retrouver devant un jeu qui aurait dû paraître avant le tout premier Army of Two. Si jamais ce titre vous intéresse, je vous conseille fortement une location ou bien d’attendre qu’il baisse de prix puisqu’il ne s’agit pas d’une expérience valant une soixantaine de dollars. Quoi qu’il en soit, il est dommage que la franchise Army of Two doive vraisemblablement nous dire ses adieux sur cette note.

Points forts:
– Plusieurs scènes d’action intenses
– Plusieurs éléments à acheter

Points faibles:
– Répétitif et dénué de profondeur
– Techniquement peu attrayant
– Intelligence artificielle pauvre

Note: 6,5 sur 10

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