En 1996, quand j’ai fait mes premiers pas en photojournalisme, j’avais 36 ans. À cette époque, les appareils photo numériques n’étaient pas monnaie courante. Je me rappelle du tout premier utilisé au journal, un Nikon E2/E2s (mis en marché en 1994 et créé en codéveloppement avec Fuji photo film Co); une grosse bête avec des pièces provenant d’un char d’assaut muni d’un capteur de 1.3 MP.
Les ingénieurs venaient de faire un grand pas dans le monde de la photo numérique. Nous étions des pionniers. Par chance que la plupart d’entre nous avions déjà déclenché un Hasselblad. Le capteur de l’appareil photo ne capture pas tout à fait la lumière comme une pellicule. Les données transmises par le capteur doivent être traitées par un processeur de traitement (Expeed chez Nikon par exemple) qui applique les couleurs aux données. C’est donc une étape importante dans le « développement » de l’image. C’est souvent à cette étape que les constructeurs décident de donner une tonalité aux photos. Voilà donc pourquoi il y a tant de variantes de couleurs d’un modèle à l’autre.
Les autres traitements effectués par le processeur sont, en gros, la gestion du bruit, la balance des blancs et tout ça en JPEG. Bon, bon, les puristes, si vous voulez tout régler vous-même, vous pouvez enregistrer en RAW. Les capteurs numériques sont sujets aux parasites quand ils proposent une trop grande densité de pixels. Plus un capteur comporte de photoéléments (pixels ou photosites), plus il est sujet à ces parasites qu’on appelle le bruit. La taille la plus populaire des capteurs d’un appareil reflex courant est le format APS-C, soit 23,4 x 15,7 mm. Les reflex ayant un capteur APS-C peuvent être utilisés avec des objectifs classiques pour 24 x 36 (format d’un frame sur une pellicule), mais comme ils n’exploitent que la partie centrale de l’image, il faut leur appliquer un facteur de correction de l’ordre de 1,5 chez Nikon et 1,6 chez Canon. Cela signifie qu’un objectif de 50 mm de focale équivaut approximativement à un 75 mm. Le capteur 24 x 36 est, à mon avis, THE CAPTEUR. Les résultats obtenus sont souvent d’une douceur qui nous rappelle le bon vieux film, tandis que les APS-C manquent (toujours à mon avis) de souplesse. La définition est excellente, mais la plage dynamique manque à l’appel. Pour le moment, seuls quelques appareils avec un capteur plein format sont disponibles. Pourquoi? Coût de fabrication élevé = coût de l’appareil photo élevé. Laissons nos amis japonais se relever du passage du tsunami et selon moi, une « vague » de nouveautés d’appareils avec capteurs 24 x 36 plus abordables sera disponible dans les années à venir. Enfin, je l’espère…
Voilà !