C’est vraiment un phénomène persistant et alarmant chez les hommes : la difficulté d’admettre le besoin d’aide. Chaque jour, des drames familiaux et conjugaux sont rapportés dans les médias. À quel moment les hommes doivent-ils consulter avant qu’une catastrophe se produise? Réponse : quand ils constatent que ça ne va pas, que ça ne tourne pas rond dans leur tête, qu’ils ont des réactions totalement disproportionnées.
Mais les hommes continuent de croire qu’ils n’ont pas besoin d’aide, alors qu’il est vraiment temps d’aller consulter un psychologue. Ces hommes croient toujours que ce sont les autres qui vont de travers et qui provoquent leur colère, leur violence et leur rage.
J’ai été profondément bouleversé devant les actes inhumains du Dr Guy Turcotte. Il y a 8 500 psychologues au Québec, sans compter les milliers de psychiatres et d’intervenants psychosociaux. Il est médecin, et malheureusement, il n’a pas songé un seul instant à demander de l’aide avant de commettre l’irréparable. Il a tout gardé pour lui… son orgueil, avec son narcissisme et sa conviction que c’était en fait lui la victime…
Il est vrai que ces drames ne sont pas représentatifs de la majorité, mais ils représentent le pôle extrême de la situation déplorable des hommes qui n’osent pas demander de l’aide et s’entêtent à croire qu’ils peuvent faire face à toutes les situations.
Il n’y a pas de honte à reconnaître que vous n’êtes pas toujours à la hauteur et que vous avez parfois beaucoup de difficulté à gérer votre vie, vos relations. Le fait de nier ce besoin d’aide vous rend vulnérable et parfois dangereux, tant pour vous-même que pour les autres.
Laissez un peu de côté cet orgueil, ce sentiment faux et illusoire de toute-puissance. On a tous besoin d’aide, c’est-à -dire de guides, de conseillers, de « sages », de gens plus lucides ayant un regard extérieur pour nous aider à voir plus clair et à reconnaître ce qui ne fonctionne pas en nous.
Être capable de demander de l’aide est absolument nécessaire dans la vie et il n’y a pas de honte à le faire. C’est plutôt le signe d’une force intérieure et le signe que l’on veut vraiment devenir une meilleure personne.