BD : Nos critiques de l’oeuvre qui a inspiré la série télé « Arrow » et d’une adaptation d’un roman d’un géant de la science-fiction
Auteur: Philippe MichaudGreen Arrow – Machine à tuer
L’une des séries télé les plus populaires est sans aucun doute Arrow. Je la regarde, pour ma part, religieusement toutes les semaines à ZTÉLÉ. Évidemment, je ne vous apprends rien en vous disant qu’elle est basée sur le comics Green Arrow de DC Comics. Il y a quelques mois, je vous avais parlé de Green Arrow – Année Un d'Andy Diggle et Jock, qui s’attardait surtout sur le naufrage d'Oliver Queen sur cette fameuse île qui le transforma à jamais. C'est maintenant au tour de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino de nous proposer leur vision du super-héros à la capuche dans Green Arrow 01 – Machine à tuer.
Immédiatement conquis
La première planche a de quoi capter notre attention. On retrouve Green Arrow seul dans le désert. Il est visiblement mal en point. Il semble avoir tout perdu sauf la vie, mais ça ne saurait tarder…
La seconde planche nous montre Ollie dans les bureaux de Queen Industries, trois semaines plus tôt. Il n’a pas l’air content. Alors qu’il discute avec Emerson, l’homme qui s’occupe de l’entreprise de son père en attendant qu’il prenne la relève, celui-ci lui fait des déclarations fracassantes. D’abord, il a perdu son entreprise. Mais la révélation la plus importante viendrait de son héritage. Son père ne serait pas l’homme qu’il pensait! Malheureusement, le pauvre Emerson ne pourra pas en dire plus; une flèche lui enlève la vie. Ollie étant le principal suspect, il doit fuir.
Comme si ce n’était pas assez, il apprend que ses deux plus proches collaborateurs auraient été tués au même instant dans un attentat visant un immeuble tout près. Il doit enfiler de nouveau son costume vert et découvrir qui lui en veut.
Un peu plus fidèle
Si vous regardez religieusement la série télé, vous trouverez sans aucun doute plus de similitudes avec cet album qu’avec celui écrit par Andy Diggle et Jock, en tout cas, surtout du point de vue de la mise en scène et de la narration qui, par leur nervosité, nous laissent peu de temps pour souffler.
Si on s’attarde un peu plus à l’univers de cette nouvelle série, on découvrira plusieurs différences entre les deux. Les protagonistes et les antagonistes ne sont pas tout à fait les mêmes. Certains petits détails ont aussi été changés. Par exemple, l’action ne se déroule pas à Starling City, mais plutôt à Seattle. La quête du héros est aussi un peu différente. Il y a encore la quête de vengeance (un classique du monde des super-héros), mais la quête de la vérité (découvrir qui est réellement son père) est aussi très présente et surtout bien présentée.
Personnellement, les différences minimes ou un peu plus majeures ne m’ont pas du tout dérangé. En fait, j’ai même pris beaucoup de plaisir à comparer les deux! À mon avis, il aurait été décevant de lire un simple copier-coller de la série. J’espère toutefois que les scénaristes de la série télé vont s’inspirer de plusieurs aspects de cet album pour la prochaine saison! Ce serait génial!
Du point de vue des illustrations, Machine à tuer propose un style plus « comics » et conventionnel que Année Un. Il m’a cependant semblé que les personnages avaient parfois un peu trop d’ombre sur leur visage. Mais bon! Ce n’est ici qu’un petit détail qui ne vous dérangera peut-être même pas.
Verdict
Si vous êtes un fan de la série télé, vous aimerez probablement Green Arrow – Machine à tuer. Il est certes différent sur plusieurs plans, mais conserve l’essence qui fait de cette série l’une des meilleures du genre des dernières années. Et si vous n’avez jamais regardé cette série, cet album pourra vous donner envie de le faire, croyez-moi!
Green Arrow – Machine à tuer
Cote : 4,25 étoiles sur 5
La peur géante
Quatrième roman de Stefan Wul, La peur géante, se distingue un peu du reste de son oeuvre. L’ouvrage, écrit en 1957, se passe non pas sur une planète lointaine, mais sur la Terre et à une époque connue, soit en 2157. La maison d’édition Ankama a décidé d’adapter en bande dessinée plusieurs romans de l’écrivain mort en 2003, et La peur géante fait partie du lot. Le premier tome, signé Denis Lapière (scénario) et Mathieu Reynès (dessin) est paru dans la belle province depuis quelque temps déjà. Voici un retour sur celui-ci.
Bruno Daix est nageur pour l’A.U.E.M. Présentement en vacances à In Salah, la capitale du Sahara, l’athlète se la coule douce. Ses vacances sont toutefois écourtées lorsqu’un événement inattendu se produit. La structure moléculaire de l’eau a été modifiée, l’empêchant de geler. Résultat : Les glaciers et les pôles fondent à une vitesse énorme, provoquant des catastrophes aux quatre coins du globe comme des tsunamis et des inondations.
Rapidement, il va se rendre compte que ce « phénomène » est causé non pas par mère Nature, mais par une force possiblement extraterrestre. La Terre est attaquée! Avec l’aide de son ami Pol Nazaire, un lutteur professionnel, et de la paléoanthropologue Kou-Sien Tchei, qu’il vient de sauver de la force dévastatrice des eaux, il va tenter d’y voir plus clair.
Très moderne
La première chose que j’ai constatée après ma lecture de cette BD est sa grande modernité. Jamais on n’a l’impression qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman écrit il y a plus d’un demi-siècle. C’est même surprenant étant donné que la science-fiction vieillit très mal!
Bon. Je n’ai pas eu la chance de lire le roman, mais d’après ce que j’ai lu ici et là, certains aspects ont été modifiés. Je ne suis toutefois pas en mesure de vous dire, malheureusement, si c’est pour le mieux.
Je peux cependant affirmer que les illustrations de Mathieu Reynès occupent une place centrale dans la « modernisation » de La peur géante. La BD ne nous présente pas beaucoup de gadgets. En revanche, ceux utilisés ne nous semblent pas du tout dépassés. Je pense notamment au petit gadget qui suit Bruno partout et qui joue le rôle de téléphone et de carte de crédit. Le futur du téléphone intelligent?
J’ai apprécié également l’esthétique des véhicules volants qui se rapproche beaucoup de ceux du long métrage Le Cinquième élément. Bien qu’ayant un look plutôt classique, ils collent bien au récit. Des véhicules à l'allure trop éclatée auraient, à mon humble avis, dénaturalisé l’histoire.
En fait, du point de vue graphique, le seul reproche que j’aurais à faire est le look du héros. J’ai eu beaucoup de difficulté à m’habituer à sa longue barbe blonde. C’est un avis strictement personnel, mais je préfère les héros, disons-le, à la barbe plus courte!
Pour en revenir à l’histoire, ce premier tome, comme c’est souvent le cas, ne nous apprend pas grand-chose sur les protagonistes ni sur leur passé. L’aspect psychologique occupe une place assez modeste. Espérons que cet aspect sera plus élaboré dans le second épisode!
Il reste que ce premier tome de La peur géante s’en sort mieux, à mon avis, que le premier album de Niourk. L’histoire, même si elle en est encore à ses débuts, m’a davantage interpellé. On fait référence aux effets des changements climatiques, un sujet qui risque, hélas, d’être encore d’actualité dans les prochaines années.
Verdict
Il s’agit d’un bon départ pour cette nouvelle adaptation de l’un des romans de Stefan Wul. Le scénario, pas du tout démodé, est intéressant et nous donne envie de lire le second tome. Reste à voir s’il saura combler les quelques petites failles de ce premier épisode.
La peur géante
Denis Lapière (scénario) et Mathieu Reynès (dessin)
Cote : 3,75 étoiles sur 5