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Bienvenue à Zombieland!

Auteur: Denis Pedneault
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Bienvenue à Zombieland!

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J’ai bien hâte de voir combien de gens apprécieront cet article car chaque fois que je m’attaque à une corde sensible je me bute soudainement à une réticence marquée. Si vous faites partie de ceux qui en reconnaîtront la valeur et la pertinence je vous invite à le partager et même à lire, si ce n’est pas déjà fait, mes articles pour un être qui se dit intelligent l’humain n’apprend pas très vite, le tabac encore et toujours, l’alcool mais pourquoi donc, les anabolisants un problème plus inquiétant qu’on le pense et drogues et anabolisants un peu d’honnêteté s’il-vous-plaît. Mais revenons au sujet du présent article…

En fait cette décision va totalement à l’encontre de la tendance que devrait prendre le pays à une époque où plus que jamais on prône la santé. Ce n’est pas sans raison si on ne cesse de légiférer sur le tabac et l’alcool et qu’on tente par tous les moyens d’éduquer le public sur leurs effets nocifs. Je trouve même qu’en prenant cette décision imprudente, le premier ministre montre deux choses. Premièrement il dévoile que sous ses allures d’homme confiant se cache une personne qui doute de ses capacités à montrer aux gens que c’est en lui qu’ils doivent avoir confiance. Il expose clairement son besoin de jouer sur les faiblesses de son public pour s’en attirer les faveurs et par conséquent le vote de confiance. Deuxièmement il prouve qu’il n’est pas encore assez mature pour savoir où placer ses priorités et guider son pays dans la bonne direction. Il y a des dossiers bien plus importants à régler en ce moment que de permettre au monde de se geler pour oublier leurs problèmes… à moins bien sûr que ce ne soit là le but de la stratégie et que cette décision cache en fait une ruse malhonnête destinée à détourner la population de ses réels problèmes… ou encore de faire de l’argent sur leur dos. Je ne peux qu’espérer que ce ne soit pas le cas.

Un leader prêche par l’exemple et gagne parce qu’il mène son groupe vers le chemin de la victoire. Pensez-vous que les films de Rocky auraient autant inspiré de gens si dès qu’il avait un petit problème il s’assoyait dans son divan pour fumer comme dans un film de Seth Macfarlane? Bien sûr que non. Rocky est un symbole de victoire et de persévérance parce qu’il tire son discours de ce qu’est la vie réellement lorsqu’on décide de l’affronter. Le point culminant de la série est d’ailleurs ce fameux moment dans le dernier film ou il doit dire à son fils, qui se plaint que la vie est dure :

« Je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. Ce qui compte c'est pas la force des coups que tu donnes, c'est le nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d'avancer. Ce que t'arrives à endurer tout en marchant la tête haute. C’est comme ça qu’on gagne! »

Bien sûr vous avez le droit d’abandonner et de ne pas vouloir être le champion de votre destin. Mettre votre santé et votre avenir en péril pour un simple moment d’évasion est une décision personnelle qui vous revient. Il en est autrement lorsqu’on parle d’un chef de file qui est censé montrer l’exemple et être aussi cohérent que conséquent dans ses décisions. Au lieu de montrer de la maturité et de la force de caractère, le premier ministre a plutôt décidé d’avoir l’air « cool » auprès d’une partie de la population et d’acheter ses louanges en essayant de se la mettre dans la poche (ou de s’en mettre dans les poches?). Peu importe, c’est aussi pathétique que ridicule.

Tout le monde vit des problèmes et peu importe à quel point vous pensez être mal, sachez que quelqu’un quelque part a encore plus mal que vous. C’est une des choses que mon travail m’a appris et qui m’a permis de cheminer et de pencher vers l’humilité. Chaque jour je dois aider et encourager des gens qui souffrent depuis des semaines, des mois, des années… et plus j’en vois et plus je me dis qu’on a le droit de trouver certains moments difficiles mais que nous avons toujours le choix d’avancer ou de se laisser abandonner. Chaque jour je vois des gens « qui en ont bavé » comme on dit mais qui ont décidé de s’en sortir sans passer par la drogue. Sachez donc que des gens qui vivent des événements pires que vous, non seulement il y en a mais de plus il y en a qui font aussi le choix de s’en sortir au lieu de geindre et de se tourner vers un artifice pour avoir l’impression que la vie est moins « merdique ». Et si vous pensez que vous avez des problèmes qui requièrent le droit de vous détruire, pensez donc un instant à tous ceux qui vivent en état de crise de l’autre côté de l’océan. Pensez-vous que la solution pour régler cette situation serait simplement de leur envoyer du « pot » pour qu’au moins ils se sentent moins mal quelques instants? J’espère que non… quoi que si vous avez répondu oui vous pourriez envisager de devenir premier ministre car, apparemment, ça passe!

Peu importe la voie que vous décidez d’emprunter, que vous fumiez ou que vous buviez, votre mauvaise habitude reste une échappatoire et ceux qui ont dû consulter en thérapie pour s’en débarrasser pourront vous le dire. Une dépendance demeure une dépendance et par conséquent un manque ou une blessure profonde que l’on tente de panser momentanément au lieu d’aller au cœur du problème pour stopper l’hémorragie.

J’aime faire des analogies pour exprimer… je pensais aux séries qui viennent de commencer et je me demandais comment la population réagirait si demain matin on apprenait que le capitaine du Canadien se drogue quotidiennement pour oublier la pression à laquelle il doit faire face. Je pense que ça ferait automatiquement la première page du Journal de Montréal et que le monde serait dégoûté. On entendrait des choses comme « franchement quelle honte pour un capitaine » ou « échangez-moi ça au plus sacrant ». Pourquoi? C’est pourtant aussi simple qu’évident; parce que les gens savent très bien que ce n’est pas un capitaine « stone » qui nous ramera une Coupe Stanley! Ils savent qu’au contraire c’est d’un chef fort qui prêche par l’exemple sur et en dehors de la patinoire qu’une équipe a besoin pour braver les obstacles qui se dresseront devant lui, coûte que coûte. Un joueur de soutien peut peut-être se permettre de se la couler douce de temps en temps mais c’est un luxe qu’un capitaine ne peut se permettre et même encore là il y a de forte chance que son contrat ne soit pas renouvelé la saison prochaine si lui aussi ne prend pas ses responsabilités au sérieux.

Je doute fort que Claude Julien s’allume un joint dans le salon de Marc Bergevin lorsque l’équipe est en difficultés. Je pense plutôt qu’ils se retroussent les manches et cherchent des solutions et le directeur général nous a d’ailleurs clairement montré l’été dernier que les joueurs n’ont pas une grande marge de manœuvre et que s’ils s’avèrent être une source de distraction il n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent. C’est exactement ce dont on est en droit de s’attendre d’un dirigeant; qu’il applique des règles et non qu’il distribue des passe-droits. Je crois que cette comparaison, en plus d’être très éloquente, en dit long et pourtant elle ne représente qu’une situation impliquant la saison d’un club de hockey alors que dans ce cas-ci on parle de l’avenir d’une nation toute entière!

Les gens n’ont pas l’air de réaliser que les effets secondaires ne se limitent pas aux vertiges, aux yeux rouges, aux pupilles dilatées, à la sécheresse de la bouche et à l’augmentation de l’appétit. Peu importe la façon dont vous la consommée, la marijuana affecte presque tous les organes de votre corps et particulièrement le système nerveux et le système immunitaire. Elle peut augmenter votre fréquence cardiaque jusqu'à deux fois sur une période de 3 heures et c'est d’ailleurs pourquoi certaines personnes peuvent faire une crise cardiaque juste après en avoir consommé. Évidemment la fumée irrite les poumons ce qui fait que les fumeurs réguliers sont plus susceptibles d'avoir une toux persistante et d'avoir des problèmes de santé liés aux poumons (rhumes persistants et autres infections pulmonaires). En plus d’avoir un système immunitaire plus vulnérable les consommateurs réguliers risquent aussi de développer une respiration superficielle (insuffisante). Saviez-vous aussi qu’en plus d’empester le monde autour de vous, cette drogue peut aussi accroître les saignements, réduire la tension artérielle et faire fluctuer la glycémie?

Les gens anxieux et médicamentés, qui soit dit en passant sont de plus en plus nombreux, sont aussi très susceptibles de faire des crises de panique. D’ailleurs les utilisateurs à long terme doivent s’attendre à progressivement expérimenter des symptômes liés aux absences (pensée aléatoire, distorsion du temps), à la paranoïa, l’anxiété, la dépression et la perte de mémoire (surtout à court terme). Comme vous vous en doutez sûrement déjà, le temps de réaction est aussi très affecté ce qui devient très dangereux, surtout si vous conduisez. En fait les risques d'accident de voiture doublent lorsque les gens ont fumé de la marijuana! En passant cette loi, le premier ministre vient du coup de permettre à toute la population de parcourir le Canada avec des facultés affaiblies pendant qu’ils croiseront des pancartes un peu partout disant « don’t drink and drive ». Ironique n’est-ce pas?

Il faut vraiment être naïf pour croire que le gouvernement, qui a déjà de la difficulté à contrôler le tabac et l’alcool, pourra contrôler une drogue de plus. Qu'arrive-t-il la majorité du temps lorsqu'on pense bien faire en donnant "un pouce" à quelqu'un? Et oui, il prend "un pied"! Même si on tente d’instaurer des limites elles seront inévitablement transgressées. Imposer un âge minimum, par exemple, ne changera en rien le fait que le jeune prendra quand même exemple sur les plus vieux et sera tenté de faire comme eux. Les dommages collatéraux auxquels feront face nos jeunes qui éprouvent déjà de plus en plus de difficultés (en plus d’être plus que jamais médicamentés) sont bien trop énormes pour ne pas être considérés. Il doit y avoir un effort plus concerté pour éduquer le public, et surtout les jeunes, sur les risques particulièrement graves pour la santé mentale que pose la consommation régulière de marijuana.

Celle-ci a spécialement des effets néfastes sur le cerveau de l'adolescent (qui est en plein développement). On reconnaît maintenant que les dommages causés par la consommation de marijuana chez les adolescents peuvent avoir des effets profonds et durables sur le cerveau. On parle entre autre du risque accru de développement de problèmes de santé mentale (ce n’est quand même pas rien!). En effet, l'exposition à la marijuana entre 13 et 24 ans contribue à la diminution de la couche protectrice du cerveau (doublure corticale) et cet «amincissement cortical» a des conséquences sur l'attention, la mémoire et la capacité de traiter le monde visuel. Même si aucun lien « direct » de causalité n’a encore été prouvé entre les deux, les études montrent tout de même une relation entre l’utilisation en bas âge et le développement de comportements schizophrènes et psychotiques chez certaines personnes (prédisposées de toute espérance).

Grâce au premier ministre, la population de demain sera donc de plus en plus perdue et de moins en moins attentive dans un pays qui sentira la moufette! Je ne sais pas si en plus de Star Wars notre jeune dirigeant est aussi un fan de Walking Dead mais préparez-vous car, parti comme c’est là, dans peu de temps nous serons entourés de zombies…

Si vous trouvez que j’exagère, j’aimerais terminer en vous posant une dernière question ; dans quelques années, voudrez-vous d’un chirurgien ou même d’un mécanicien qui tremble, ne vous écoute qu’à moitié et oublie des choses? Je vous le demande car c’est ce que vous risquez d’avoir devant vous non pas « dans une galaxie fort lointaine » mais ici-même et dans un avenir plus rapproché que vous ne pouvez le penser. Après avoir accueilli la génération « net », préparez-vous à souhaiter la bienvenue à la génération « perdue ».

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