Par exemple, quand il rencontre Martin Juneau du Pastaga, ce dernier lui révèle qu’il ne se sert pas d’huile d’olive dans sa cuisson, mais plutôt d’huile de pépins de raisin et qu’il privilégie les produits du Québec. Ce sont ces petits détails qui lui permettent de se démarquer de la masse.
L’auteur ne mange pas juste dans les grands restaurants. Ses chroniques l’amènent à la pâtisserie Rhubarbe, au Pied bleu et à la célèbre brasserie Magnan, maintenant fermée. Par contre, peu importe le type d’établissement visité, il réussit toujours à nous donner l’eau à la bouche.
Entre les reportages, Carnets de bouffe propose également des anecdotes culinaires savoureuses. Au menu : la visite de François Mitterrand au Québec, le siège de Paris de 1870 et les dessous de la préparation du cochon.
Dans une société où tout va trop vite, Cyril Doisneau nous (re)donne le goût des bons plats et de la bonne bouffe. Le hot dog servi par la pataterie du coin devient soudainement bien moins appétissant… En fait, après avoir lu l’album, on n’a qu’une seule envie : partir en road trip pour découvrir chacune de ces petites perles gourmandes.
Le dessin m’a semblé de son côté plus abouti que celui de 31 jours de tournage, bien qu’on demeure toujours dans le style « croqué sur le vif ». Malgré cela, les représentations de plats réussissent toujours à nous ouvrir l’appétit, même celles qui ne sont faites que de quelques traits. Je ne vous raconte pas combien j’avais faim après ma lecture!
De plus, pour briser la monotonie, Cyril Doisneau adapte son style en fonction des restaurants qu’il visite. Le trait de sa chronique sur le Pastaga est par exemple beaucoup plus précis que celui de son reportage sur le Magnan. En même temps, il y a une certaine homogénéité entre les chapitres. On n'a pas l'impression que 10 dessinateurs différents ont collaboré à cette bande dessinée.
Verdict
La Pastèque
Cote : 3,75 étoiles sur 5