Afin d’établir si le CH joue au maximum de ses capacités, commençons par le commencement, c’est-à-dire devant le filet. Nul doute que Carey Price a été excellent lors des matchs nos 2 et 3, où il n’a alloué qu’un maigre total de 3 buts à ses adversaires. Par contre, sa performance lors du tout premier match a laissé à désirer. Cependant, sa fiche montre trois victoires en autant de matchs, un pourcentage d’efficacité de 0,914, ainsi qu’une moyenne de buts alloués de 2,12. Finalement, j’aurais de la difficulté à dire que Price ne joue pas son meilleur hockey en carrière actuellement, comme il l’a fait durant toute la saison régulière.
Transportons-nous en défense, où tout semble se dérouler aussi bien. P.K. Subban a retrouvé le niveau qu’il avait entre la pause de Noël et les Jeux olympiques, la paire composée d’Alexei Emelin et Andrei Markov ne commet que très peu d’erreurs défensives et les défenseurs de soutien font également très bien leur boulot depuis trois matchs, bien que le premier aura été un peu plus laborieux; ils se sont tout de même bien rattrapés avec leurs prestations lors des deux derniers duels. Sans compter que ces six défenseurs ont aussi contribué offensivement en récoltant 8 points. Bref, si on écarte la première rencontre de la série, il m’apparaît évident que la défensive du Tricolore joue au maximum de ses capacités.
À l’attaque, la même histoire se répète, mais cette fois-ci, c’est encore mieux puisqu’elle n’a rien à se reprocher en ce qui a trait à la production offensive, étant donné ses 12 buts en trois rencontres, pour une moyenne de 4 par match, alors que normalement, on se satisfait de 3 buts par match! Selon moi, le Canadien n’a pas assez de talent à l’offensive pour marquer plus de 3 buts par match en moyenne sur une longue période; c’est donc dire que l’équipe dépasse les attentes actuellement.
Si on réussit à remplir le filet à une telle fréquence, c’est que tous les trios contribuent. La première unité offensive pilotée par David Desharnais continue sur la même lignée que lors du dernier quart de la saison régulière. Dans le cas de Tomas Plekanec et ses ailiers, tout se passe à merveille, eux qui ont été à l’origine de 4 buts depuis le début de cette série. Du côté de Lars Eller, Rene Bourque et Brian Gionta, c’est là que la surprise a été la plus frappante. On dirait que ces trois joueurs sont complètement nouveaux. Cela doit être parce qu’ils sont beaucoup plus opportunistes qu’en saison régulière, où ils rataient la majorité du temps leurs occasions. Dans le cas du quatrième trio, il réussit à passer la plupart de son temps en zone adverse et il a aussi été l’auteur de la victoire du Tricolore au premier match de la série, avec le but de Dale Weise en prolongation.
Si j’ai mentionné une « quasi-perfection » dans mon titre, c’est parce qu’il y a un bémol. Et il se trouve dans les unités spéciales, où le CH montre des chiffres plutôt indésirables. En avantage numérique, par exemple, l’efficacité de la Sainte-Flanelle n’est que de 9,1 % lors des présentes séries éliminatoires. C’est largement insuffisant. Dans le cas du désavantage numérique, c’est aussi désastreux, sinon plus… L’efficacité de l’équipe n’est que de 66,6 %! Elle cède donc un but tous les trois désavantages d’un homme. C’est énorme!
Avec l’arbitrage des séries éliminatoires, il n’y a que très peu de pénalités d’appelées, ce qui fait qu’il est impératif de concrétiser sur ses chances en avantage numérique et de ne pas accorder de buts avec le désavantage d’un homme.
En conclusion, le CH joue au maximum de ses capacités, sauf sur les unités spéciales, actuellement. S’il parvient à corriger cette facette de son jeu, je ne serais pas surpris que Michel Therrien réussisse à amener son équipe jusqu’en finale d’association et peut-être même jusqu’à la coupe Stanley, qui sait?
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