Pourtant, quatre attaquants clés de la formation du Tricolore passent souvent sous le radar. Sans grand hasard, ce sont tous des avants qui ne sont pas des buteurs, mais qui, match après match, réussissent à établir leur marque, même s’ils ne s’inscrivent pas au pointage. C’est leur différentiel qui en subit les heureuses conséquences.
Commençons par David Desharnais qui, largement critiqué en début de saison à cause de son manque de production offensive, a repris du poil de la bête. En début de saison, je faisais partie de ceux qui croyaient que Lars Eller était maintenant rendu supérieur au petit centre québécois. À tort, évidemment. Aujourd’hui, le no 51 pilote l’unité la plus prolifique du CH, Pacioretty, Vanek et lui-même ayant récolté un total de 94 points en 134 matchs avec l’uniforme du Tricolore en 2013-2014. Même si c’est rarement lui qui est sous les projecteurs, David Desharnais est celui qui a le mérite de faire produire un but chaque deux matchs à Max Pacioretty, tout en étant celui qui a permis à Thomas Vanek de marquer ses trois premiers buts avec le Canadien mardi dernier face à l’Avalanche.
Ensuite, un autre mal-aimé des partisans de la formation montréalaise en début de saison a su redresser la barre; il s’agit de Travis Moen. N’analysons pas sa production offensive, mais plutôt son différentiel pour se rendre compte à quel point il est important pour son équipe. En effet, l’ailier gauche de 31 ans est l'un des rares joueurs du Canadien à afficher un différentiel positif. Dans son cas, il est de +2, même s’il évolue sur le désavantage numérique! Cette statistique nous prouve que Moen réalise ce qu’on demande de chaque quatrième trio, c’est-à-dire d’accorder moins de buts qu’il n’en marque.
Un autre attaquant qui évolue sur la quatrième unité offensive, Brandon Prust, est un héros obscur au succès du Tricolore. Personnellement, ce sont les insuccès de la formation de Michel Therrien dans l’Ouest américain il y a une semaine qui m’ont fait remarquer que l’absence du no 8, surtout contre des clubs robustes, coûtait cher.
Le dernier attaquant que j’ai ciblé est Brendan Gallagher. Même si celui-ci a profité du fait que l’aile droite du Tricolore était la plus faible pour se tailler un poste sur le premier trio de l’équipe en compagnie de David Desharnais et de Max Pacioretty, n’en reste qu’il a indéniablement eu un impact beaucoup plus grand que son coéquipier sensiblement du même âge, Alex Galchenyuk, jusqu’à maintenant. Ce que j’admire chez Gallagher, c’est son implication dans toutes les facettes du jeu. Il n’a pas les plus grandes habiletés de l’équipe en possession de la rondelle et pour compenser, il va se positionner devant le filet. Sans lui, je ne sais pas si le premier trio de l’équipe serait resté aussi longtemps intact…
J’espère que ce texte vous aura permis de voir d’un autre œil certains joueurs mal-aimés et certains autres sous-estimés, car ces quatre attaquants ont tous quelque chose de grand à amener à l’organisation des Canadiens.