L’enseignement de l’histoire nationale
La première personne se réjouissant que l’on parle de notre histoire, c’est moi. De l’histoire avec un grand H, j’en mange et je me plais à partager ma passion pour le sujet avec ceux qui me côtoient (j’espère que je ne suis pas trop fatigant avec ça…). Il est primordial que nos jeunes apprennent très tôt notre histoire, tout le monde le reconnaît. Bien que l’ajout d’un cours d’histoire du Québec contemporain fasse grincer des dents les planificateurs de cours au collégial et les étudiants qui se sentent surchargés, je trouve cependant justifié cet ajout. Le faible taux d’inscription (à peine 5 % des collégiens) aux cours d’histoire au cégep nous prouve qu’il y a lacune à cet endroit. Cette lacune est probablement révélatrice d’un autre problème, à savoir si la façon dont l’histoire est enseignée y est pour quelque chose dans ce manque d’intérêt de la part des étudiants. Mais ça, c’est un autre débat. Les jeunes qui arrivent au cégep commencent leur vie d’adulte et tout ce qu’on leur offre pour développer leur culture québécoise en ce moment se limite au cours de littérature québécoise comme cours obligatoire. C’est bien peu…
Le révisionnisme historique
Ce dont on doit se méfier, c’est cette tendance à vouloir sans cesse revoir, réviser le contenu de nos cours d’histoire au gré des gouvernements qui se succèdent et qui tentent de colorer le contenu des cours d’histoire nationale de l’idéologie du parti au pouvoir. Pour ceux qui, comme moi, ont fait leurs études en histoire ou qui en sont tout simplement des passionnés, le révisionnisme historique est décevant, pour ne pas dire insidieux. Cela est vrai pour le gouvernement péquiste comme pour le gouvernement Harper. On se rappellera la récupération politique exagérée que le gouvernement conservateur a faite avec les commémorations de la guerre de 1812 et de sa réécriture de l’histoire canadienne. Non pas que cette guerre ne mérite pas d’être commémorée, au contraire, mais le gouvernement Harper capitalise sur le bicentenaire de ce conflit pour des fins de propagande conservatrice. Cela a nui certainement à la vision que plein de gens se font de cet épisode de notre histoire. La même chose arrivera sans doute avec l’histoire du Québec si le gouvernement Marois révise les cours d’histoire en fonction de l’idéologie péquiste. Ceux qui en paieront le prix, c’est à coup sûr nous tous, qui ferons les frais d’un endoctrinement subtil sur le dos de notre propre histoire nationale. J’espère toutefois me tromper.
Changements souhaitables?
Lorsque je parle de l’évangile selon « Saint-PQ », je fais subtilement référence au fait que, au début de la chrétienté, il avait été également convenu de faire le ménage dans tous les évangiles existants afin de ne conserver que ceux qui correspondaient à la vision que l’on avait établie à ce moment et de ne garder que les quatre évangiles actuels. Comme on peut le constater, le Québec et le Canada n’ont rien inventé. Par contre, je crois qu’ajouter un cours d’histoire du Québec obligatoire au cégep demeure une chose souhaitable. Peut-être devrait-on s’attarder, pour l’enseignement de notre histoire, à des considérations plus pédagogiques qu’idéologiques? Je dis ça de même…
Liens :
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2013/09/02/002-malavoy-duchesne-renforcement-histoire-quebec.shtml
http://www.lapresse.ca/actualites/education/201309/02/01-4685341-lhistoire-nationale-du-primaire-au-cegep.php