Avec 23 h 72, les Éditions Pow Pow publient leur première bande dessinée en couleur. Il s’agit également de la première oeuvre de Blonk.
L’histoire de 23 h 72 sort des sentiers battus. Le contraire m’aurait étonné, je vous avoue. Pow Pow est connu pour ne pas faire les choses comme les autres et elle le prouve une fois de plus ici avec brio.
Le personnage principal s’appelle Jean-Christophe, ou JC pour les intimes. Malheureusement, JC n’est pas vraiment en forme. Il est mort! Pour une raison qu’il ignore, il revient à la vie comme zombie (il préfère que l’on emploie le terme « mort-vivant »).
En se « réveillant », l’une des premières choses qu’il fait, c’est allé retrouver sa blonde. Malheureusement, après neuf mois, elle est en couple avec un autre homme. JC, anéanti, décide alors d’aller voir son meilleur ami Stef, le propriétaire d’une librairie de BD. Immédiatement, il l’invite à venir habiter chez lui. Ça ne semble toutefois pas faire l’affaire de Marie, la conjointe de ce dernier.
Être ami avec un zombie
Bien sûr, 23 h 72 commence avec un non-sens : un zombie qui se ballade librement en ville sans attirer la panique. La prémisse est surprenante. En même temps, cependant, elle arrive à captiver notre attention, surtout qu’elle est très exploitée par l’auteur.
Au début, on est vraiment dans l’humour et le loufoque, mais plus on progresse dans notre lecture et plus on penche vers des émotions plus fortes. En tout cas, quand on regarde les premières planches, on ne se douterait jamais que l’album va finir ainsi. Brillant!
Le passage à la couleur est agréable et facilite notre lecture, mais n’est pas essentiel pour une bonne compréhension. Blonk a fait d’ailleurs preuve d’originalité en choisissant la palette de couleurs de ses illustrations. C’est ici moins recherché que la dernière bande dessinée européenne, mais ça ne demeure pas moins très joli. En jouant avec seulement quelques couleurs, il réussit à mettre en place un merveilleux contraste entre les personnages et leurs environnements. Ce n’est pas tout. La couleur n’a pas qu’un but purement esthétique puisqu’elle joue sur l’émotion des personnages et sur l’atmosphère du récit. On sait instantanément quand quelqu'un est contrarié ou encore quand il y a du mystère ou une certaine tension.
Verdict
Pour une première oeuvre, Blonk s’en tire admirablement. 23 h 72 regroupe tout ce qu’il y a pour plaire à un grand lectorat. Il y a de l’humour et du drame, le personnage principal est attachant et le scénario est bien écrit et facile à suivre. Son style accessible nous met immédiatement en confiance, si bien que l’on éprouve un grand plaisir à se balader dans cet album. Bref, voilà un artiste qu’il faudra surveiller de près durant les prochaines années.
Éditions Pow Pow
Cote : 4 étoiles sur 5.