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Critique BD: Aliénor Mandragore – Merlin est mort, vive Merlin!

On ne compte plus les histoires mettant en vedette le célèbre Merlin. On a vu le druide dans des opéras, au cinéma et à la télévision. La bande dessinée s’est également intéressée au fabuleux personnage. Par exemple, de 1999 à 2003, on a pu lire chez Dargaud la série Merlin de Joann Sfar et José-Luis Munuera. Ce qui est intéressant avec l’enchanteur, c’est que les histoires qui le mettent en scène peuvent être sérieuses ou humoristiques. Cette semaine, j’ai lu un album de Séverine Gauthier et Thomas Labourot chez Rue de Sèvres qui proposait une vision définitivement plus comique du personnage : Aliénor Mandragore – Merlin est mort, vive Merlin!

En ce moment, vous vous demandez peut-être qui est Aliénor. Il s’agit de nulle autre que de la fille de Merlin! Eh oui! Le sage a eu une fille et disons qu’elle en déplace de l’air! Têtue, espiègle et indisciplinée, la fillette est tout le contraire de son père.

Comme tous les lundis, elle doit accompagner son papa dans la forêt pour étudier les champignons et leurs différentes propriétés. Elle n’écoute que d’une oreille les leçons du vieux et aimerait franchement être ailleurs. Puis, elle aperçoit, au bout d’une espèce de grotte, une étrange racine. 

Son professeur la met immédiatement en garde : c’est une mandragore! Elle ne doit absolument pas y toucher. En effet, le cri de cette plante est réputé pour tuer la première personne qui l’entend. Malgré ses avertissements, elle sort de terre cette mandragore, ce qui a pour effet de provoquer la mort immédiate de son père. Oups!

Cependant, celui-ci n’a pas dit son dernier mot. Il n’est pas prêt à quitter notre monde! Aliénor va alors devoir trouver un moyen de le ressusciter. Dans son aventure, elle rencontrera la fée Morgane, Lancelot du Lac et Viviane, la dame du lac.

Je me rappelle encore que cet album m’a laissé une forte impression. Lorsque je l’ai ouvert pour la première fois et que j’ai exploré la première planche, je me suis exclamé : « Wow! C’est magnifique! » Et je n’ai pas été déçu par la suite. 

Thomas Labourot restitue à merveille la forêt de Brocéliande. En jouant avec les couleurs et les angles, il lui donne un caractère tantôt mystérieux, tantôt féérique. On a tous notre idée de cette fameuse forêt, mais je crois que pour ce qui est de la bande dessinée, l’illustrateur français a une vision très fidèle de ce que devrait être ce lieu. 

Si le dessin est empreint de réalisme, les personnages, eux, sont plutôt caricaturaux. Expressifs à souhait, ils ne se gênent pas pour avoir des réactions disproportionnées. On sait immédiatement quand ils sont surpris, contents, tristes, etc. 

Cet heureux mélange entre les environnements très travaillés et les personnages plus « légers » permet à l’oeuvre de s’adresser à un large groupe de lecteurs. Autant les jeunes que les vieux prendront du plaisir à lire cette bande dessinée. 

D’ailleurs, le scénario est très grand public, sans pour autant être trop « bébé » ou, à l’inverse, trop complexe pour les plus petits. Certaines blagues (l’album possède quelques gags loufoques) seront, par exemple, interprétées d’une autre façon chez les adultes. 

Verdict

Envie de voir Merlin d’un oeil nouveau? Alors, procurez-vous Aliénor Mandragore – Merlin est mort, vive Merlin! Une oeuvre rafraichissante, superbement illustrée et qui plaira à tous les types de lecteurs ou presque!

Aliénor Mandragore – Merlin est mort, vive Merlin!

Séverine Gauthier et Thomas Labourot 

62 pages

Rue de Sèvres 

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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