Paru initialement en 1995, Belle comme la mort de Jean-Michel Beuriot et Philippe Richelle revient chez Casterman dans une nouvelle édition qui inclut une nouvelle mise en couleurs de Dominique Osuch.
Tout commence quand Hugo, un jeune étudiant espagnol, reçoit un appel d’une femme lui indiquant qu’elle a retrouvé son amie inconsciente à l’autre bout de l’Espagne. Il n’en faut pas plus au jeune homme pour s’y précipiter. Arrivé là-bas, il découvre que son amie a disparu. Il va alors tout faire pour tenter de la retrouver. Cependant il devra se hâter, car il n’est pas le seul à la rechercher.
En effet, un homme en complet crème semble être décidé à retrouver cette inconnue. Est-il un policier? Un détective secret? On n’en sait rien, sauf si ce n’est que ses méthodes d’enquêtes sont peu orthodoxes et que Hugo ne devrait pas se mettre au travers de son chemin…
En lisant Belle comme la mort, j’avais la curieuse impression de l’avoir déjà lu. Et pourtant! Quand l’album était sorti, j’étais un peu trop jeune pour lire ce genre d’oeuvre. Néanmoins, l’oeuvre me semblait étrangement familière et ce n’est pas parce qu’elle était prévisible. Bien au contraire!
Il faut dire que l’album possède une écriture limpide et claire qui parvient sans problème à chasser tout malentendu. Dès la première lecture, on comprend tous les tenants et les aboutissants du récit et on sait exactement où le scénariste veut nous mener. On ne doit pas retourner en arrière pour tenter de comprendre les gestes de tel ou tel personnages.
Ces derniers m’ont d’ailleurs semblé très crédibles et emplis d’humanité. Ils ont tous leurs petits secrets que nous découvrons tranquillement, à mesure que nous progressons dans l’histoire. Bref, dans cette bande dessinée, il n’y a pas de héros vertueux ou de policiers assoiffés de justice ; juste des gens ordinaires.
Il s’agit, bien sûr, d’une oeuvre de fiction. Par contre, cette écriture si simple et ces personnages si attachants donnent parfois l’impression que cette histoire est bel et bien arrivée. C’est ça qui fait que j’ai tellement aimé Belle comme la mort. Trop souvent, les auteurs se compliquent la vie en essayant de nous concocter l’histoire la plus originale du monde. En revanche, ils oublient que quand c’est trop complexe, on perd le lecteur et il lui est impossible de s’identifier aux personnages. C’est évidemment tout le contraire ici.
Il se dégage du dessin de Jean-Michel Beuriot une chaleur intense qui arrive sans problème à nous transporter l’autre côté de l’Atlantique dans le pays de la corrida. Le dessin est capable également d’être très « sonore ». Une partie du récit se déroule pas loin de la mer et on en vient presque à entendre les vagues se fracasser sur la plage.
Verdict
En lisant Belle comme la mort, j’avais l’impression d’être un navire qui était guidé par un phare des plus lumineux. Malgré les vagues, je savais toujours où je devais me rendre.
Belle comme la mort
Jean-Michel Beuriot et Philippe Richelle
96 pages
Casterman
Cote : 4,5 étoiles sur 5.