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Critique BD : «Cendrillon» ou comment réinventer un conte de fées

Il est bon de préciser d’abord que Cendrillon n’a pas été écrit par Bill Willingham. L’auteur américain a seulement agi à titre de consultant. La tâche est plutôt revenue à Chris Roberson. Pour l’occasion, il a été assisté par Shawn McManus, un dessinateur connu pour avoir travaillé sur toutes sortes de comics

Sans grande surprise, le personnage principal de Cendrillon est… Cendrillon! Mais si vous avez lu les autres albums, vous savez qu’il ne s’agit pas de la belle et pauvre jeune femme qui se fait martyriser par sa belle-mère et ses belles-soeurs. Non. Il s’agit ici d’une véritable tueuse qui manie beaucoup mieux les armes à feu que le balai et les autres articles ménagers. 

L’album est divisé en deux histoires contenant chacun plusieurs chapitres. Dans la première, l’espionne, qui travaille pour Fableville, aura comme mission de retrouver des objets magiques. Sa mission la mènera aux quatre coins de la planète et elle devra travailler avec Aladin. Dans le second récit, l’héroïne aura pour objectif d’arrêter une fois pour toutes sa vieille ennemie Dorothy Gale du Magicien d'Oz

Loin des clichés, mais attachante

Cendrillon, même si elle s’éloigne fortement de la vision qu’un lecteur type a d’elle, demeure attachante. Le scénariste a eu la bonne idée, pour nous offrir un protagoniste profond et crédible, de commencer tous les débuts de chapitre de la même façon, c’est-à-dire de nous présenter un flashback de Cendrillon. 

Mais attention! On ne retourne pas à l’époque de Charles Perrault. On vise plutôt l’URSS de la Guerre froide ou encore le Paris de la Deuxième Guerre mondiale. Ces retours en arrière, qui mettent souvent en scène des missions précédentes de la belle blonde, nous montrent clairement qu’elle n’est pas le genre de femme que l'on veut mettre en colère. 

Comme c’est le cas avec Fables, les deux histoires nous mettent en contact avec des objets magiques ainsi que des personnages et des créatures que l’on a pu rencontrer dans les contes que nos parents nous lisaient avant d'aller au lit quand nous étions enfants. 

Chris Roberson n’est peut-être pas aussi doué que Bill Willingham pour nous dépeindre ce drôle de monde, mais il a quand même de bons talents de narrateur. Après tout, ça ne doit pas être facile et sûrement très stressant de travailler dans l’ombre d’un maitre comme Willingham!

Du côté du dessin, il n’y a pas de grandes surprises ici. D’autres comics sont plus jolis visuellement, comme Saga ou East of West.  C'est vrai. La tentation « d’embellir » visuellement l’album a sûrement été forte, mais je suis content de voir que Shawn McManus a su garder l’essence de la série.

Verdict

Je pense que si vous êtes un amateur de Fables, vous devez mettre la main sur Cendrillon. Ce n’est peut-être pas la meilleure histoire que vous aurez lue de cette saga. Par contre, elle est dotée de plusieurs belles qualités, comme le fait de mettre en scène un personnage charismatique, fort, drôle et attachant. De l’autre côté, si vous n’avez jamais lu un album de la série de Willingham, Cendrillon pourrait efficacement vous servir d’introduction. Après cela, vous aurez juste envie de dévorer les autres tomes de Fables!

Cendrillon

Chris Roberson et Shawn McManus

Urban Comics

288 pages

Cote : 4 étoiles sur 5.

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