Si vous lisez à l’occasion ma chronique BD, vous savez sans aucun doute que je ne traite pas souvent de manga. Par contre, il arrive que certains albums japonais suscitent mon intérêt. C’est notamment le cas de Kuro – Un coeur de chat de Sugisaku, une série que j’avais découverte lors du dernier Festival de BD de Montréal, alors que des gens remettaient des collants et des extraits du premier tome aux festivaliers. Après le salon, je m’étais empressé de lire le premier tome. J’avais adoré. Puis, récemment, j’ai vu que le deuxième volume était paru. Je ne pouvais pas me permettre de le laisser passer!
Tout comme dans le premier tome, on suit Kuro, un chat noir qui a été recueilli avec sa petite soeur Chinko par un jeune adulte japonais baptisé Hige (qui est en fait le frère ainé de l’auteur). Alors que dans le premier épisode, on assiste aux premiers mois de vie de cet animal, le deuxième opus se consacre à son adolescence. Kuro s’affirme de plus en plus. On pourrait même dire qu’il traverse une crise d’adolescence!
Comme toujours, Kuro nous offre ses réflexions très « félines » sur le monde qui l'entoure. Elles nous font souvent penser, en fait, à des réflexions qu’aurait un enfant de huit ans ou moins, mais avec encore plus de candeur. Inutile de dire qu'elles nous fait rire plus d’une fois!
Il reste néanmoins que Kuro n’est pas toujours très gentil, spécialement avec son maitre, l’un des seuls humains de l’album. Il a bien de la difficulté à comprendre ce qu’il fait et n’hésite pas à se défouler sur lui quand quelque chose ne va pas bien dans sa pauvre vie de chat. Une fois de plus, ça donne des scènes bien rigolotes!
Même si ce deuxième album propose une lecture plutôt légère, il nous surprend à quelques reprises avec des séquences plus dures, dont certaines sont même assez émouvantes. Je pense notamment au cas de ce chaton mort… C’est comme si l’auteur s’amusait à enlever de temps en temps nos lunettes roses pour nous rappeler la brutalité de la vie.
C’est vrai que dans l'ensemble Kuro – Un coeur de chat reste romancé et décidément plus beau que la vraie vie. En revanche, ces quelques moments lugubres permettent d’offrir un portrait un peu plus nuancé et moins bucolique de la vie d’un chat, tout en permettant au manga d’être plus mature.
Avec leurs yeux disproportionnés, les chats dessinés par Sugisaku sont très mignons. Je suis tombé amoureux d’eux dès que j’ai vu la couverture! Étonnamment, malgré l’absence de couleurs (comme beaucoup de manga, celui-ci est en noir et blanc), et le nombre assez élevé de protagonistes, on arrive à bien distinguer tous les chats, ce qui est remarquable.
Malgré un dessin plus « enfantin », il ne faut cependant pas se leurrer. On est loin d’être en présence d’un ouvrage pour jeunes lecteurs. Je ne dis pas que c’est un album adulte, mais disons que les enfants de moins de 12 ans pourraient être perturbés par quelques passages. Je viens de l'évoquer.
Verdict
Personnellement, lorsque j’habitais chez ma mère, nous avions des chats, qu'elle avait recueillis et qui sortaient souvent, et je me suis toujours demandé ce qu'ils pouvaient bien faire dans une journée. Je pense que Sugisaku a bien résumé le genre d’activités auxquelles ils pouvaient s’adonner!
Kuro – Un coeur de chat 2
Sugisaku
160 pages
Kana
Cote : 4 étoiles sur 5.