Il y a de ces nouvelles séries avec lesquelles on tombe immédiatement amoureux. En une année, on les compte peut-être sur les doigts d’une ou de deux mains. Ça a été notamment le cas avec Le Rédempteur, la nouvelle saga de Stephen Desberg et Miguel Lalor.
Il faut dire qu’avec des bédéistes de ce calibre – l’un est le scénariste de I.R.$. et l’autre est le dessinateur de Le dernier templier – les attentes étaient très hautes. Ils n’avaient pas le choix de nous offrir quelque chose de sensationnel. Et devinez quoi? Ils se sont surpassés!
Dans Le Rédempteur nous suivons donc Jean Ravelle, le président milliardaire de la Ravel Corporation. Au lieu de rester tranquillement assis à son bureau à compter son argent, le trentenaire préfère, en secret, chasser les criminels, tel un super-héros. Dernièrement, Jean s’est attaqué à un groupe d’individus qui aurait causé la mort de centaines d’enfants. Il entend bien savoir qui est derrière tout ça.
Parallèlement, il va devoir tenter de déjouer les plans de sa femme Han, l’héritière de l’une des plus puissantes familles chinoises. La femme, qui est aussi belle que redoutable, souhaite ni plus ni moins la mort de son mari pour s’emparer de son entreprise.
Ainsi, Jean devra jouer sur deux fronts : trouver les tueurs d’enfants et empêcher sa femme de l’assassiner. Un programme chargé!
Le goût de poursuivre
Avec une narration aussi fluide et prenante, il est difficile de ne pas embarquer, dès les premières cases, dans Le Rédempteur. Tout de suite, le héros nous fait pénétrer dans son univers et nous donne envie d’écouter ce qu’il a à nous raconter.
Il nous présente les personnes qui gravitent autour de lui avec clarté et efficacité. Par contre, il ne se contente pas juste de nous énumérer ses amis et ses ennemis comme s’il devait écrire un rapport. Pour chacun d’eux, il y va d’un petit commentaire personnel qui nous indique immédiatement à quoi l’on doit s’attendre. Pour ma part, j'ai adoré ce procédé!
Pour certains de ses personnages, Desberg s’est beaucoup inspiré des vieux films d’espionnage, tout en trouvant le moyen de sortir des stéréotypes. Tout comme Jean, la plupart des personnages secondaires nous marquent dès leur premier contact. Il y a notamment le cas de cet ancien avocat qui s’est recyclé en justicier. Alors que dans la plupart des BD, il faut plusieurs tomes avant de commencer à apprécier certains personnages secondaires, ici, ça se fait presque instantanément. On voit qu'on a vraiment affaire à des pros qui ne sont pas à leur premier album.
Le Rédempteur comporte également plusieurs scènes de poursuite et d’action qui font accélérer notre rythme cardiaque. Cela m’amène à parler des magnifiques illustrations de Lalor. Je ne l’ai jamais vu au travail, hélas, mais il me semble être un dessinateur perfectionniste. Pour notre plus grand plaisir, il ne se facilite jamais la vie et n’hésite pas à dessiner, avec le plus grand détail et une finesse exemplaire, des scènes de foules incroyables en plein milieu des plus grandes villes du monde.
Verdict
Le Rédempteur est une nouvelle série qu’il faudra suivre absolument dans les prochaines années. J’ai déjà hâte de mettre la main sur le deuxième tome!
Le Rédempteur – Tome 1
Dargaud
Cote : 4,5 étoiles sur 5.