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Critique BD : Les Cinq de Cambridge

 

Connaissez-vous Les Cinq de Cambridge? Il s’agissait d’un groupe d’anciens étudiants de Cambridge qui espionnaient l’Occident pour le compte de l’URSS. Ils avaient fraternisé à la fin des années 1920, alors qu’ils étudiaient dans la prestigieuse université britannique. Olivier Neuray et Valérie Lemaire nous proposent d’ailleurs de revivre cette épopée dans Trinity, le premier tome de Les Cinq de Cambridge, paru récemment chez Casterman. 

L’histoire commence en 1979, alors que deux jeunes hommes rendent visite à Anthony Blunt, l’un des membres les plus éminents des Cinq de Cambridge et dont la double-identité a été révélée récemment dans les journaux. Il accepte de raconter son histoire. 

Le lecteur est alors projeté près d’un demi-siècle en arrière, soit en 1931. Anthony va entre autres raconter les circonstances de sa rencontre avec Kim Philby, le membre le plus charismatique de ce cercle très restreint. 

Ce premier tome de trois se charge surtout de placer les pions sur l’échiquier. Et on peut dire qu’il y en a beaucoup! Néanmoins, tout porte à croire que les auteurs ont une vision claire des événements qu’ils souhaitent nous raconter, si bien que l’on sait toujours où l’on s’en va. À aucun moment, nous n’avons l’impression d’être ensevelis sur une tonne d’informations inutiles qui ne nous servira à rien, bien que Trinity soit quand même assez bavard comme bande dessinée. 

En effet, l’album comprend beaucoup de bulles. Ne vous attendez pas à lire des phylactères d’un mot ou deux. Ne vous attendez pas non plus à retrouver des cases vides. Elles sont quasi inexistantes, ce qui classe Trinity du côté des oeuvres très substantielles. 

Évidemment, je n’étais pas là dans les années 30, mais chaque protagoniste m’a semblé bien nuancé et surtout pas du tout stéréotypé. On prend par ailleurs un grand plaisir à découvrir leur histoire, car on se rend compte que c’était un peu, dans le fond, des hommes ordinaires qui ont décidé d’accomplir l’impensable. Ils sont à mille lieues des agents secrets que l’on voit dans les films d’espionnage.

Je ne pense pas que vous allez être étonné en apprenant que ce premier opus comporte bien peu de scènes d’action. Honnêtement, j’aurais bien aimé en rencontrer un peu plus. Ça aurait permis d’alléger le propos. Je présume que l’on va tomber dans ce domaine dans les deux prochains épisodes!

Graphiquement, cette bande dessinée est une vraie perle. Olivier Neuray et Valérie Lemaire n’ont pas lésiné sur les moyens pour nous offrir des personnages, mais, surtout, des décors crédibles. Leur souci du détail est impressionnant. La minuscule brique a bénéficié du même travail de précision que les yeux, les rides et les cheveux des personnages. Cela a été rendu possible grâce à un trait assuré et élégant. Bref, on se croirait dans un film d’espionnage, tant le dessin est fouillé!

Verdict 

Au final, si vous vous passionnez pour l’histoire de l’espionnage, vous aurez du plaisir à lire ce premier tome de Les Cinq de Cambridge. Même si du côté de l’action, ça n’a rien à avoir avec un James Bond, ce premier essai donne envie de lire la suite, surtout quand on sait que ces personnages ont véritablement existé. 

 

Les cinq de Cambridge  – Trinity 

Olivier Neuray et Valérie Lemaire

48 pages

Casterman

 

Cote : 3,75 étoiles sur 5

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