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Critique BD : Paci, tomes 1, 2 et 3

 

J’avais reçu, il y a quelques semaines, le troisième et dernier tome de Paci, la série de Vincent Perriot. Malheureusement, je n’avais jamais eu la chance de lire les deux premiers. Ces derniers jours, je me suis donc plongé dans ces deux premiers opus, avant de m’attaquer au dernier. Ça a été une expérience mémorable! 

Sortir de prison

Pacifique, alias Paci, est un ancien prisonnier qui vient tout juste de sortir de prison. L’ancien livreur de drogue souhaite maintenant mener une petite vie tranquille à l’écart des projecteurs. Malheureusement pour lui, son ancien patron est loin d’être d’accord avec son choix. Paci était le meilleur dans son domaine et il compte bien le réengager par tous les moyens. 

Dans Bacalan, le premier tome, nous retrouvons notre héros alors qu’il vient tout juste de sortir de prison. Il travaille dans un chantier de construction et fait sa petite affaire. Tous les soirs, il reconduit chez lui l’un de ses collègues de travail. Puis, un jour, la police débarque et soupçonne Paci d’être son complice dans une histoire de vol de pièces. Résultat : il perd son job, ce qui l’oblige à aller voir Ashram, son ancien employeur. Parallèlement, il va faire la rencontre de Miguy, une infirmière qui n’a jamais réussi à obtenir son diplôme.

Calais, le deuxième album, se concentre sur la carrière de criminel de Paci. Sauf qu’on se rend compte rapidement qu’il ne souhaite pas forcément aider ses anciens amis. Paci a un plan et il le concrétisera dans le troisième et ultime tome. 

Paci est une trilogie qui se lit en un tout. Le premier prend des airs d’introduction, alors que les deux derniers sont liés entre eux ; le troisième commençant là où le second s’était terminé.

Le nouveau Luther?

À plus d’un égard, le personnage de Paci m’a fait penser à celui de Luther dans la série éponyme de la BBC. C’est un homme fort, aux méthodes peu orthodoxes, mystérieux à souhait et craint de tous. Il impose chez le lecteur une crainte, mais aussi de l’admiration. Il croit profondément en ses convictions. C’est loin d’être le seul héros de bande dessinée à croire en sa mission, mais, pour une fois, ça ne nous semble pas artificiel. 

Ce qui plait également avec ce héros, c’est qu’on ne sait jamais totalement ce qu’il a dans la tête. Il n’y a pas un moment dans cette trilogie où l’on peut prévoir ce qu’il va faire. D’ailleurs, le scénario lui-même est tout sauf prévisible. Jusqu’à la toute fin où presque on ne sent aucun épuisement de la part de Vincent Perriot. Je crois que depuis le début de cette aventure il savait exactement où il voulait nous amener. En tout cas, ça parait parce qu’on n’a jamais l’impression d’être laissé à nous même. 

Les personnages secondaires, de leur côté, n’ont rien envier au héros. Miguy, qui nous accompagne durant toute l’aventure, est aussi complexe que Paci. C’est une femme écorchée par la vie, qui se cherche encore beaucoup et qui voit en son nouvel amoureux une bouée de sauvetage. Leur relation, qui évoluera pendant la trilogie, est à l’image de ce drôle de couple : peu conventionnelle et intense.

La vitesse est un élément très important dans les trois volumes. Il y a beaucoup de courses automobiles et le protagoniste carbure à l’adrénaline. Le dessin aux lignes sinueuses, « étirées » et irrégulières contribue d’ailleurs à renforcer cette sensation que tout va à vive allure. À ce niveau, la lecture de Paci provoque chez le lecteur presque la même sensation que s’il regardait une scène de course tirée de Fast and Furious.

La finale est à peu près le seul élément qui m’a déplu. Je ne l’avais pas vu venir, c’est vrai. Mais c’est ça, à mon sens, le problème. C’est comme si on avait tellement voulu nous surprendre qu’on avait mis en place un dénouement trop tiré par les cheveux. 

Verdict

Je vous préviens! Après avoir lu le premier tome de Paci vous voudriez lire le deuxième et le troisième tout de suite après! Paci est, en effet, un polar rafraichissant qui nous offre de découvrir, à sa manière, ce qu'aurait peut-être pu être Luther s’il n’avait pas été policier. 

 

Paci, t. 1 – Bacalan 

Vincent Perriot et Isabelle Merlet

80 pages

Dargaud

 

Cote : 4 étoiles sur 5.

 

Paci, t. 2 – Calais

Vincent Perriot et Isabelle Merlet

90 pages

Dargaud

 

Cote : 4,25 étoiles sur 5.

 

Paci, t. 3- Rwanda 

Vincent Perriot et Isabelle Merlet

88 pages 

Dargaud

 

Cote : 3,5 étoiles sur 5.

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