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Critique BD : Un loup est un loup

Un loup est un loup est un roman de Michel Folco publié en 1995. Pierre Makyo (scénario) et Federico Nardo (dessin) ont décidé, comme c’est le cas à l’occasion dans le 9e art, d’adapter ce livre en bande dessinée. Alors, qu’est-ce que ça donne? Réponse ici même! 

D’entrée de jeu, je dois vous avouer que je n’ai pas lu le roman de Folco. Je ne serai donc pas en mesure de vous dire s’il y a ou non des différences du point de vue scénaristique. Mon expérience me dit cependant que vous trouverez probablement quelques différences, comme dans tous les types d’adaptations. 

Un loup est un loup raconte donc l’histoire de quintuplés – quatre garçons et une fille – nés dans la France du 18e siècle. Charlemagne, le dernier sorti du ventre de sa mère, semble se démarquer du lot. C’est lui le meneur des cinq. Mais on aura sûrement la chance d’en savoir davantage dans la suite.

Car ce premier épisode met d’abord en scène Clovis Tricotin, le père de cette « petite tribu ». Le sabotier du village a malheureusement le défaut de se mettre les pieds dans les plats. Peu de temps après la naissance de ses enfants, il va devoir se battre en duel avec un maitre d’armes qu’il aurait soi-disant offensé! 

Il reste que même si Clovis est le véritable personnage principal de Un loup est un loup, les auteurs nous ont réservé quelques scènes avec les quintuplés (que nous aurons la chance de voir grandir un peu dans ce tome). Et déjà, on peut constater qu’ils ne sont pas comme tout le monde. Ils ont développé leur propre langage et semblent éprouver une rage immense envers n’importe quel inconnu. À preuve, lors de leur première journée d’école, ils sautent tous sur leur professeur qui a tenté de les punir. Bref, on a déjà hâte de voir ce que nous réserve le deuxième épisode, alors qu’ils auront probablement encore vieilli.

Une bande dessinée historique

Si vous aimez les bandes dessinées historiques, vous en aurez pour votre argent. Difficile, en effet, de trouver un album se déroulant à cette époque aussi authentique que Un loup est un loup. Le dessin convaincant de Nardo y est évidemment pour quelque chose, mais je pense que c’est surtout la mise en scène et le contexte qui permet véritablement de donner de la crédibilité à l’oeuvre.

D’abord, les personnages s’expriment en ancien français. Ainsi, vous risquez d’avoir de la difficulté à comprendre certaines bulles et certains dialogues. Mais ce n’est pas tout. En tournant les pages, on a vraiment l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps. Aucun compromis n’a été fait pour « moderniser » la chose. On prend les personnages comme ils sont et tant pis si on ne comprend pas tous leurs gestes et actions!

Par contre, il ne faudrait pas croire que Un loup est un loup n’est qu’un « vulgaire » documentaire. Le récit est prenant et on prend beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de Clovis et de ses drôles d’enfants. Clovis est à l’opposé de bien des héros de bandes dessinées (il est faible et ne sait pas se battre). Toutefois, c’est justement ça qui fait que nous l’aimons autant!

Verdict 

Je ne vous cacherai pas que Un loup est un loup est peut-être moins accessible que la majorité des bandes dessinées se déroulant en France au 18e siècle. En revanche, en ce qui a trait à l’authenticité, peu d’oeuvres lui arrivent à la cheville. Bref, voilà un album à mettre dans votre bibliothèque si vous êtes amateur de bandes dessinées d'époques.

Un loup est un loup 

Pierre Makyo (scénario) et Federico Nardo (dessin) 

64 pages

Glénat 

Cote : 4,5 étoiles sur 5.

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