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Critique de bande dessinée : « Dessins » de Pascal Girard

Comme son nom l’indique, Dessins regroupe, à l’instar d’un carnet de croquis, différents dessins réalisés par l’auteur. Ici, aucune histoire ni bulle, tout est laissé à l’interprétation du lecteur.

Personnellement, j’aime toujours mettre la main sur des oeuvres de ce genre. Le fait qu’il n’y ait aucune bulle nous permet vraiment de nous concentrer sur les illustrations (ce que nous permet moins une bande dessinée ordinaire). Même s’il n’y a pas, à proprement parler, de chapitres, Pascal Girard a plus ou moins regroupé ses dessins par thèmes très variés et qui n’ont aucun lien entre eux. Les dessins ont tous été réalisés à Montréal de 2013 à 2014.

Sans en faire une liste exhaustive, ses sujets parlent de la marche, de la mode des selfies, des ordinateurs portables (et de l’isolation qu’ils causent), de la température (et des tempêtes d’hiver au Québec), de la musique (plus spécifiquement la musique classique) et de la nature.

Dessins est le genre de livre que l’on peut lire en 2 minutes ou en 2 heures. En fait, tout cela dépend de votre réceptivité et de votre imagination. Je m’excuse de la comparaison un peu facile, mais comme des nuages, chacun peut inventer sa propre interprétation.

Pourquoi une jeune femme se promène-t-elle en short en pleine tempête de neige? Pourquoi un clarinettiste manipule-t-il son téléphone intelligent en plein concert? Pourquoi une femme, qui a visiblement trop chaud, enlève-t-elle son chandail dans un restaurant alors qu’elle n’a rien en dessous? Ce n’est que la pointe de l’iceberg de questions que je me suis posées durant ma lecture. En fait, il est presque impossible de regarder une illustration sans se poser des questions.

Contrairement à Croquis de Québec de Guy Delisle, paru également aux Éditions Pow Pow, Dessins met davantage l’accent sur les personnages que sur les décors. On a droit à quelques décors ou ébauches très convaincants, mais la force de cet album, c’est ses personnages. Il ne s’éloigne donc pas trop du style de La Collectionneuse qui mettait aussi les environnements au second plan.

J’avoue avoir été rivé pendant plusieurs longues minutes sur des dessins à me demander comment le dessinateur pouvait réaliser des personnages aussi superbes, tout en y mettant le moins de traits possible. Le minimalisme à son meilleur!

Verdict

Si vous vous intéressez à l’aspect graphique de la bande dessinée québécoise, je vous suggère fortement Dessins.  Même si elle ne comporte aucun phylactère ou texte explicatif, Pascal Girard réussit, sans trop de difficulté, à nous faire voyager ailleurs. Ferez-vous partie du voyage?

Dessins
Pascal Girard
116 pages
Éditions Pow Pow

Cote : 4 étoiles sur 5.

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