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Critique de bande dessinée : « Roland et le jeu tome 1 »

Le scénario de Roland et le jeu demande au lecteur de se concentrer un peu plus qu’à la normale; pas parce que l’oeuvre est mal écrite, mais plutôt parce qu’elle fait appel à notre imagination. À l’instar du film Inception, cet album bouleverse fondamentalement nos connaissances sur la physique et sur notre monde.

En effet, dans le monde de cette bande dessinée, il existe plusieurs dimensions (appelées « niveaux ») s’étalant sur un univers multiple et semblant infinies. Marcel, un habitant du niveau 6, semble s’être décidé à créer des interférences dans d’autres niveaux, dont le niveau 3, notre « monde ». Malheureusement, c’est interdit.

Le Comité Six, un trio d’individus à la tête de Réalité six, demande à Roland de régler ce problème. En fait, il devra aller dans les autres réalités pour tenter de stopper Marcel. L’homme va alors se promener à travers le temps pour tenter de raisonner Roland. Il visitera notamment le Moyen Âge et une époque un peu plus moderne.

Sortir de sa zone de confort

J’avoue que les premières pages ont été assez ardues. Mon esprit cartésien a eu de la difficulté à classer et à catégoriser cet univers original. Même si j’étais sorti de ma zone de confort de lecteur habitué à un peu plus de « prévisibilité », j’ai fini par embarquer dans l’histoire.

Je ne dirai pas à la fin que j’ai tout compris loin de là. En revanche, je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que j’ai passé un très bon moment. Ma lecture de ce premier tome m’a amené à me poser beaucoup de questions, comme à l’époque du cégep où je lisais des ouvrages philosophiques. Pour être honnête, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas creusé autant la cervelle, et ça m’a fait du bien!

Évidemment, du point de vue graphique, on est à mille lieues des standards. L’auteur prend vraiment une grande liberté artistique (il peut se le permettre compte tenu de l’histoire qu’il tente de raconter). Il ne s’impose aucun cadre. À preuve, il peut laisser la moitié d’une planche blanche et sans case, et ce, sans choquer le lecteur le moins du monde.

Son dessin rappelant parfois l’expressionnisme est très réussi. Certaines cases font réellement penser à des tableaux que l’on pourrait voir exposer dans des musées.

Verdict

Ce premier tome de Roland et le jeu demande peut-être un peu plus d’implication de la part du lecteur, mais une fois que l’on se laisse prendre au jeu, il est difficile de sortir de cet univers. Bref, un album qui s’adresse à ceux qui sont en quête de fantaisie, d’imagination et de non-conformisme.

Roland et le jeu, Tome 1La société du brouillard
Luis Durán
218 pages
Diabolo

Cote : 4 étoiles sur 5

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