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Critique de « Saints Row IV »: Un jeu éclaté qui s’assume totalement !

Testé sur: Xbox 360
Aussi disponible sur: PlayStation 3, PC

Monsieur (ou madame) le président contre les extra-terrestres

Simplement par sa mise en scène, on sait que Saints Row IV n’est pas un jeu se prenant au sérieux. Voyez-vous, le chef des Saints est devenu si populaire qu’il a été élu président. Devant sa gestion chaotique des États-Unis, votre personnage tient une conférence de presse étant subitement interrompue par des extra-terrestres débarqués sur la Terre. Plutôt que de vous assassiner, ils vous confinent dans un monde virtuel où, évidemment, vous n’êtes pas le bienvenu. Débute alors votre quête afin de sortir de cette simulation et, éventuellement, éliminer cette menace venue d’ailleurs.

Est-ce assez surréaliste comme scénario pour vous ? Si on passe facilement par-dessus l’histoire du jeu, il n’en demeure pas moins qu’on accroche à Saints Row IV en raison du fait que Volition a sciemment développé un jeu déjanté. Parce que le studio a volontairement conçu un produit complètement fou, on y accroche et on rit à de multiples reprises.

En outre, les parodies ne manquent pas, d’une scène d’introduction parodiant Armageddon jusqu’à des clins à La Matrice, aux séries des années ’60 et au jeu Star Fox 64 en passant par la dissémination d’ennemis sur des chansons telles que What Is Love et Don’t Want to Miss A Thing. Et à tout cela, vous devez ajouter la présence d’éléments de modification permettant de construire un personnage très musclé avec une toute petite voix, des armes qui feront danser vos ennemis sur du rap ou du dubstep, d’un robot capable de vous donner du plaisir charnel, d’un puissant bâton à tentacule importé du Japon (parce que oui, les Japonais, ça aime les tentacules, on le sait !), etc. Si vous ne riez pas aux éclats, vous allez à tout le moins sourire au sein de Saints Row IV, c’est garanti !

Un monde ouvert aux activités déjà vues

Saints Row IV poursuit la tradition des jeux de la série et propose un nouveau monde ouvert sous la forme de la ville virtuelle de Steelport. Bien que vous pourrez en sortir lorsque vous libérerez votre personnage afin de retourner dans la réalité et d’accepter des missions de vos comparses, la majorité de l’action se tiendra dans la dimension virtuelle du jeu. Au sein de celle-ci, vous aurez l’occasion de compléter des missions ainsi qu’une multitude d’activités, de vols de voitures à des courses en passant par le piratage de magasins et la destruction du plus d’éléments possible avec un tank, un robot géant ou un véhicule extra-terrestre.

Même si Saints Row IV est fourni et que tout compléter prend facilement plus de 20 heures, il n’en demeure pas moins que plusieurs de ses éléments sont directement importés de Saints Row: The Third. Outre le style de jeu identique et le même engin visuel, vous aurez droit à plusieurs activités qui étaient déjà offertes dans Saints Row: The Third. Par exemple, les vols de véhicules, les prises de quartiers, les courses et les activités où vous devez répandre le chaos sont identiques à celles du troisième Saints Row. Dès lors, on a l’impression que beaucoup de contenu a été recyclé pour ce quatrième jeu de la série.

Qu’à cela ne tienne, on a quand même du plaisir à compléter ces tâches dans la ville virtuelle de Steelport. À défaut d’être originales, une majorité d’activités sont divertissantes. Je pense notamment au nouveau jeu cruel du Dr. Genki où nous devons envoyer des objets spéciaux, des véhicules et des personnes dans des cercles différents ou encore aux bogues du système que nous devrons parfois éliminer pour accomplir une tâche. Par exemple, j’ai dû canarder des bols de toilettes, des points d’interrogation et même des personnages déformés par l’instabilité du système, ce qui fut très drôle ! D’ailleurs, parlant d’instabilité, plus vous terminerez d’activités et contrôlerez la réalité virtuelle, plus vous verrez d’effets démontrant ses failles comme des pixels qui apparaîtront à l’écran faisant penser à un ordinateur en train de boguer.

Des pouvoirs un peu trop puissants

La série Saints Row a toujours mis l’accent sur les armes et les véhicules, lui donnant des airs de Grand Theft Auto. Or, Saints Row IV a beaucoup plus de similitudes avec des jeux comme Prototype ou Crackdown puisqu’on y propose des pouvoirs spéciaux. Votre personnage ne sera plus qu’un simple humain, mais vraiment une sorte de super-héros pouvant courir plus vite qu’une balle de fusil, lancer du feu et de la glace, attraper des objets et personnages par télékinésie, provoquer des tremblements de terre à l’aide de ses pieds et même sauter plus haut que des édifices de plusieurs étages. D’ailleurs, pour effectuer de grands sauts, le jeu m’a fortement rappelé Neo dans La Matrice II alors qu’il se prépare pour un envol. Petit bémol cependant: pour améliorer vos pouvoirs, vous devrez récolter des fragments de données du nom de Clusters. Or, combien pensez-vous qu’il y en a dans le jeu ? 500 ? 800 ? 1 000 ? Non, 1 250 ! Tous les trouver devient, à un certain moment, un fardeau plutôt qu’un plaisir.

Les pouvoirs de votre personnage sont réellement au cÅ“ur de l’expérience de Saints Row IV et cela ajoute une merveilleuse dimension à la série. Courir extrêmement vite, sauter très haut, brûler et faire exploser ses ennemis ou bien les geler pour les briser, ce n’est pas seulement amusant, c’est tout bonnement exaltant. De plus, cela ajoute à la folie de l’ensemble et permet de compenser certaines faiblesses d’autres jeux à monde ouvert, dont le temps nécessaire pour parcourir le monde proposé.

Néanmoins, la présence des pouvoirs provoque également l’une des faiblesses du jeu. En effet, à mesure que vous améliorerez votre personnage et ses pouvoirs spéciaux, il deviendra tellement puissant que toute résistance à son endroit sera risible. Vous deviendrez si fort que le jeu ne présentera plus de défi, du moins au niveau des missions principales. Par ailleurs, les pouvoirs sont si puissants qu’ils rendent caduque l’utilisation des armes à feu et des véhicules. Qui a besoin d’une mitraillette lorsqu’on peut brûler ses ennemis et d’une voiture lorsque le jeu nous dit lui-même que le pouvoir de la vitesse nous permettra d’aller plus vite qu’un bolide ? Même avant la fin, je n’utilisais plus mes armes et ne comptait plus sur les véhicules pour me déplacer, rendant leur présence accessoire plutôt qu’utile.

Verdict

Saints Row IV n’est pas un jeu à l’abri des problèmes. En plus d’activités recyclées ou inintéressantes et de pouvoirs un peu trop puissants, le jeu contient plusieurs bogues (dont certains qui vous feront recommencer des missions) et roule sur un engin montrant des signes d’âge. En revanche, ça n’en demeure pas moins une expérience éclatée et très divertissante pour quiconque désire simplement avoir du plaisir. Contrairement à un Grand Theft Auto, Saints Row IV assume qu’il est débile et même débilitant. C’est ce qui fait sa grande force et pourquoi vous devriez y jouer, du moins si c’est une bonne dose de plaisir quasi-juvénile que vous recherchez.

Ce que vous aimerez :

– Les nombreuses parodies intégrées au jeu
– L’utilisation des pouvoirs
– L’univers éclaté et très amusant

Ce que vous n’aimerez pas :

– Le recyclage de plusieurs activités
– Les bogues dans l’aventure
– La surpuissance des pouvoirs rendant les armes et véhicules inutiles et le jeu trop facile

Note : 8 sur 10

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