Critique du jeu « Dead Island: Riptide »: « Let the zombies hit the floor ! »
Auteur: Daniel CarosellaTesté sur: Xbox 360
Aussi disponible sur: PlayStation 3, PC
Une suite…qui n’en est pas une
Dead Island : Riptide prend place après les événements du premier jeu et remet en scène les mêmes protagonistes. Alors que vous pensiez avoir fui pour de bon les horreurs de l’île paradisiaque où vous vous trouviez, voilà que vous êtes capturé sur un bateau militaire devant évidemment s’échouer sur une autre île où il fait bon vivre. Et comme vous pouvez aisément le deviner, cette nouvelle île est infestée de la même épidémie transformant les humains en morts-vivants meurtriers.
Côté scénario, c’est semblable par rapport à Dead Island et l’histoire n’est pas vraiment plus étoffée. Encore plus décevant, peu importe lequel des quatre héros que vous incarnerez, vous aurez droit aux mêmes événements. Alors qu’on aurait pu proposer la trame narrative sous quatre angles différents, on s’est plutôt contentés d’offrir la même et unique histoire, ce qui ampute du même coup le plaisir de recommencer le scénario avec un autre personnage et, par le fait, la rejouabilité du jeu. Techland ne s’est pas creusé la tête pour approfondir le scénario, ce qui en décevra plus d’un.
Du pareil au même par rapport à Dead Island
L’histoire n’est pas le seul élément ayant des similitudes avec Dead Island. En fait, Riptide n’est ni plus ni moins qu’un calque de son prédécesseur dans un nouvel environnement. Certes, on retrouve au passage de nouveaux types de zombies (dont les zombies aquatiques mis de l’avant dans le marketing du jeu), mais il s’agit du même style de jeu à la première personne avec les mêmes problèmes que le premier titre de la série.
Ainsi, on doit encore composer avec des armes s’effritant trop vite, des attaques rapprochées qui ne sont pas toujours précises et, surtout, des zombies devenant plus forts à mesure que l’on progresse nous-mêmes en niveaux. Oui, diverses armes et techniques vous permettront de découper plusieurs membres de chair putréfiée ou bien de massacrer plusieurs zombies à la fois, mais globalement, parce que les zombies grimpent en niveaux comme nous, l’impact de nos armes ne se fait pas autant ressentir que si les zombies ne devenaient pas eux aussi plus puissants au fil du jeu.
Par ailleurs, le jeu manque encore une fois de repères efficaces en ce sens que l’immense île du jeu peut être confuse. Il y a bien des points de repère présents sur la carte, mais le chemin pour atteindre un objectif n’est pas toujours clair, d’autant plus que les petits points traçant notre chemin sur la mini-carte n’apparaissent que lorsque nous sommes près de notre but. D’ailleurs, parlant de la mini-carte, cette dernière est plus ou moins utile en ce sens qu’on n’y retrouve que les symboles des endroits à atteindre sans présence de routes ou de quadrillés qui nous aideraient à nous orienter. Ah, j’oubliais presque les zones spéciales infestées de zombies, dont la complétion est impossible à voir. Contrairement à d’autres jeux à la première personne, même si vous libérez une zone spéciale de zombies en les massacrant, cela n’aura aucun impact sur le jeu puisque cet endroit apparaîtra toujours sur votre carte et que les zombies y étant reviendront si vous l’explorez de nouveau. Pas très pratique.
À tout cela, il faut ajouter beaucoup de bogues avec lesquels composer. Dead Island n’était pas seulement infesté de zombies, mais aussi de bogues et sa « suite » l’est autant. En outre, vous ferez face à des zombies vous attaquant à travers les murs, à des murs invisibles et à des endroits où vous resterez coincé. Par exemple, en début de partie, mon bateau est demeuré coincé entre des rochers et je n’ai eu d’autre choix que de redémarrer ma partie au dernier point de sauvegarde puisque malgré toutes mes manÅ“uvres, il ne bougeait pas d’un centimètre. Cela s’accompagne aussi de morts parfois subites alors que le jeu croit que vous êtes décédé alors que vous ne l’étiez pas ou encore de survivants auxquels vous viendrez en aide et qui mourront d’une seconde à l’autre alors que vous les avez sauvés…ou que la mission demandant à ce que vous leur portiez secours est pourtant terminée avec succès ! Vous pesterez aussi puisque le jeu ne cesse de re-sélectionner votre mission en cours lorsque vous sortez d’une zone de transition, vous orientant alors ailleurs sans avertissement. C’est à se demander s’il existe un département testant les produits chez Techland.
Autres similitudes : les aspects techniques
Sans grande surprise, le même engin que celui de Dead Island a été utilisé pour Riptide, ce qui signifie que le jeu n’est pas laid, mais qu’il comporte plusieurs limites. Les vastes décors sont plutôt bien rendus, surtout lorsqu’on parvient à des oasis au cÅ“ur de l’île qui donnent réellement l’impression de se retrouver dans un coin de paradis. Les modèles de zombies sont également intéressants, et ce malgré leur répétition. Par contre, côté modèles humains, c’est une autre histoire, les personnages étant carrés et ayant des mouvements faciaux dignes de robots. Certains bogues sont aussi présents, le plus étrange provenant de la météo. Plutôt que d’être graduels, les changements météorologiques sont instantanés, faisant en sorte qu’un déluge peut nous tomber dessus puis faire place au soleil d’un pas à un autre !
Au niveau sonore, c’est surtout la trame musicale du jeu qui m’a laissé perplexe. Autant elle peut ajouter une atmosphère lourde et se rattachant bien au jeu, autant elle peut être exécrable en d’autres moments. Par exemple, dans le camp de réfugiés Paradise, vous aurez droit à de la musique digne des années ’80 ! C’est bien pour un Far Cry 3 : Blood Dragon, mais pas pour un Dead Island : Riptide. Les acteurs ont quant à eux offerts une performance correcte, mais sans plus, notamment au niveau des protagonistes qui sont très stéréotypés. Malgré tout, rien n’est plus plaisant que d’entendre sa lame pénétrer à l’intérieur de la chair d’un zombie pour la découper !
Il y a pourtant du fun à y avoir !
Oui, Dead Island : Riptide est truffé de bogues et non, il ne se différencie pas tellement du premier titre de la franchise, mais pourtant, cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas amusant. Contrairement à ce que vous pourriez penser à ce stade de cette critique, je n’ai pas détesté le jeu et j’y ai même trouvé du plaisir une fois que j’ai réussi à accepter que le jeu contenait bien des défauts. En outre, découper des têtes, bras et jambes, faire exploser des zombies, écrabouiller des cervelles et même parcourir l’île afin de récupérer une panoplie d’objets est divertissant. Lorsqu’on a un surplus de rage, aller massacrer de la chair en décomposition au sein de Dead Island : Riptide peut être un très bon défouloir !
D’autre part, le jeu contient un bon nombre de missions, lui conférant une bonne durée de vie. Il est possible de compléter la campagne avec trois autres joueurs afin de s’entraider et de terminer les missions principales et secondaires proposées. De nombreux défis offrant leur dose d’expérience sont aussi mis de l’avant et tiendront les complétionnistes de ce monde bien occupés pendant un certain temps ! Qui plus est, vous aurez désormais accès à des missions d’équipe qui, en plus d’octroyer beaucoup d’expérience et des récompenses intéressantes, vous encourageront à récolter tous les objets que vous trouverez. En gros, ces missions vous demanderont de trouver certains items afin d’améliorer l’arsenal d’un personnage. Ce n’est rien de très compliqué, mais ça encourage davantage à ramasser tout ce qui traîne pour autre chose que l’amélioration de ses armes.
Je pensais que Techland avait appris des erreurs de Dead Island pour nous offrir un jeu de loin supérieur avec Dead Island : Riptide. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Je n’ai pas détesté mon expérience et j’y ai même pris goût, mais le jeu n’en demeure pas moins bogué, répétitif et peu différenciable par rapport à son prédécesseur. Il existe de bien meilleurs jeux de rôle à la première personne (Far Cry 3, Skyrim, etc.) pour que vous puissiez attendre avant de mettre la main sur ce second Dead Island. Le jeu mérite un coup d’Å“il, mais à 60$, c’est cher payé pour découper de la chair de zombies encore et encore et encore.
Points forts:
– Bon nombre de missions
– Découper du zombie est amusant !
– Beaucoup d’objets à trouver un peu partout
Points faibles:
– Le jeu est très répétitif
– Plusieurs bogues sont présents
– Les zombies montent en niveaux avec nous, ayant ainsi un impact sur notre puissance