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Critique du jeu « Metal Gear Rising: Revengeance » : terriblement efficace!

Testé sur : PS3
Aussi disponible sur : Xbox 360

Un ninja cybernétique, un sabre et des membres

Étant incapables de concevoir un jeu d’action mettant en scène le ninja cybernétique à la fois aimé et détesté de la célèbre série Metal Gear Solid, Hideo Kojima et son équipe ont pensé mettre un terme au projet. Fort heureusement, quelqu’un a eu la brillante idée de contacter Platinum Games, l’excellent studio nippon qui nous a livré des petits chefs-d’Å“uvre comme Bayonetta et Vanquish.
 
Étant connu pour être un réel maître dans l’art du jeu d’action cinglant et époustouflant, Platinum Games s’est donc mis au travail sur le projet fortement scénarisé et dirigé par Kojima Productions. Si certains pouvaient être inquiets par rapport à la qualité du titre, sachez que le jeu livré par Platinum Games est un réel délice pour les doigts et les yeux.
 
Quatre ans après la défaite des Patriotes (un groupe élitiste de philosophes gouvernant le monde), le jeu nous met dans la peau… ou plutôt dans le corps cybernétique de Raiden, un personnage au riche et lourd passé qui s’est retrouvé engagé par une firme de mercenaires afin de servir de garde du corps au premier ministre africain. Après une journée de routine, ce dernier se fait brutalement assassiner par une société militaire privée appelée Desperado Enforcement LLC.
 
Après avoir été lourdement blessé et démembré par l’un des membres de cette société, le samurai cyborg répondant au nom de Samuel Rodriguez, Raiden assiste, impuissant, à la fuite du samurai. Maintenant doté d’un nouveau corps, Raiden et sa société de mercenaires se voient offrir le contrat de prévenir l’invasion de la capitale de la République d’Abkhazie, attaquée par nulle autre que la société militaire Desperado. C’est donc avec un brin de vengeance personnelle que Raiden accepte le contrat et part aux trousses de la société militaire privée. Vous devrez donc affronter les divers membres de la société Desperado, qui font office de boss, d’une manière identique aux autres jeux de Metal Gear Solid.
 
On pourrait difficilement faire des reproches au scénario, quoique l’histoire reste simple, car en réalité, elle est truffée de points forts. Le talent de Kojima Productions pour créer une histoire et des dialogues crédibles nous frappent à plein nez, si bien que si on fait l’erreur de ne pas être attentif, on perdra vite le fil de l’actualité. On se retrouve donc dans un scénario tout à fait simple en résumé, mais tellement détaillé et poussé qu’on ne peut que l’applaudir. Il est clair et net que nous jouons à un jeu de la série des Metal Gear et fortement rédigé par Kojima Productions. Tout comme dans un bon Metal Gear qui se respecte, Raiden possède une radio et plusieurs contacts, avec lesquels il pourra discuter de nombreux sujets en rapport avec le moment. J’ai d’ailleurs adoré discuter avec les diverses relations de la firme de Raiden, Maverick Security Consulting, qui offrent de nombreux détails juteux et croustillants. En fait, la plupart des échanges avec le Doktor allemand, qui a créé le corps de Raiden, sont souvent hilarants. Le sens de l’humour des scénaristes de Kojima Productions est au rendez-vous, tout comme dans les Metal Gear précédents.
 
Si Raiden avait reçu un accueil très peu chaleureux en se présentant comme une mauvaise surprise dans Metal Gear Solid 2, je dois admettre avoir grandement aimé en apprendre plus sur le personnage et ses motivations. Ayant un background bien plus riche que l’absent Solid Snake, Raiden s’avère être un excellent personnage de jeu d’action. Par le biais des diverses conversations avec son équipe ou avec les boss, le protagoniste nous est lentement dévoilé comme un être complexe et profondément troublé.
 
Un système de combat simplement excellent
 
C’est donc en étant armé de sa lame à haute fréquence, permettant à Raiden de découper n’importe quoi comme s’il tranchait du beurre chaud, que ce dernier partira aux trousses des assassins du premier ministre africain. Sur votre chemin, vous rencontrerez de nombreux mercenaires cybernétiques ainsi que des drones et robots automatisés. Vous devrez affronter ceux-ci en étant équipé de votre vitesse et de votre sabre. Les combos et coups livrés par Raiden sont vraiment réussis et offrent une sensation de puissance immédiate. Bien que vous ne pourrez pas bloquer les coups, il vous faudra plutôt parer les attaques de vos adversaires en faisant preuve d’un bon synchronisme. Si j’ai initialement trouvé assez bizarre le manque d’un bouton d’esquive et pour se protéger, je me suis rapidement habitué aux parades. Puisque les ennemis démontrent leur intention d’attaquer, il est relativement simple de parer tous les coups tel un véritable maître épéiste.
 
Vous pourrez aussi, après avoir vaincu les divers boss du jeu, récupérer leurs armes. Vous aurez donc un bâton constitué de plusieurs bras robotiques qui se déplie en un fouet, un saï ainsi qu’une paire de lourdes lames pouvant se joindre en un énorme ciseau. Malheureusement, mis à part le bâton qui s’avère fortement utile, les autres armes ne possèdent presque pas d’attaques et s’avèrent absolument accessoires et même inutiles. J’ai d’ailleurs trouvé assez inexplicable le manque de combos et d’attaques pour ces armes, puisque dans un jeu d’action de ce genre, ce sont les armes qui offrent un semblant de diversité.
 
Si le système de combat s’avère assez traditionnel, avec les coups légers et puissants, c’est la mécanique dénommée Blade Mode qui amènera un vent de renouveau. Initialement introduit dans le très moyen jeu d’action de la licence Afro Samurai, le Blade Mode vous permettra de ralentir le temps et de diriger la lame du protagoniste afin de trancher chirurgicalement votre ennemi ou encore de trancher des projectiles comme des roquettes et des grenades avant leur explosion. Puisque le nouveau corps de Raiden nécessite une constante recharge d’électrolytes et consomme beaucoup d’énergie, vous devrez récupérer l’énergie de vos adversaires, et ce, en arrachant manuellement les juteux organes renfermant les fameux électrolytes. C’est donc en tranchant vos adversaires à un endroit stratégique que vous pourrez extraire, d’une ferme poigne, l’organe renfermant les électrolytes. Il suffira ensuite d’écraser l’organe comme un vulgaire fruit afin que l’énergie soit directement assimilée dans votre main. Pour plus d’information au sujet de cette délicate méthode, il vous suffira de contacter le Doktor, qui se fera une joie de vous expliquer son fonctionnement.
 
Afin de diversifier son système de jeu, Revengeance offre au joueur de nombreux objets qu’il pourra utiliser par le biais d’un inventaire quasiment identique à celui des précédents Metal Gear. En effet, vous pourrez utiliser quelques grenades aux divers effets ainsi que deux types de lance-roquettes. Bien que le combat pur et dur soit mis en avant-scène, il vous sera possible de vous infiltrer par le biais… d’une boîte en carton et d’un baril industriel. Si vous ne comprenez pas ce clin d’Å“il ultime, c’est que vous n’êtes vraiment pas au courant de la série Metal Gear Solid. Plusieurs éléments vous aideront d’ailleurs à vous infiltrer, même une petite danseuse holographique qui risquera de détourner bien des gardes de leurs patrouilles.
 
En vous infiltrant, vous pourrez éliminer vos ennemis d’un coup mortel déclenché par une attaque contextuelle. Puisque les ennemis possèdent les mêmes phases d’alerte trouvées dans MGS, vous faire repérer fera apparaître des renforts. Mais bon, ce n’est vraiment pas grave, puisque le combat est merveilleusement bien réussi. Vous l’aurez compris, les phases d’infiltration sont absolument optionnelles et en réalité, vous risquerez probablement de sauter directement dans la mêlée tellement le jeu est d’un fun absolu.
 
Le jeu offre de nombreuses séquences absolument incroyables et hautes en adrénaline qui démontreront les capacités surhumaines du protagoniste cybernétique. Courir le long d’un immeuble et sautiller d’un missile à l’autre afin de bondir sur un hélicoptère pour le découper en morceau s’avère comme étant relativement simple pour le ninja cybernétique. Les fans de l’excellent Vanquish reconnaîtront sans doute les racines de ces séquences. Raiden possède aussi une habileté dénommée le Ninja Run, lui permettant de courir et de bondir automatiquement par-dessus les divers obstacles qui se trouvent sur son chemin. Très utile, cette habileté rend une agilité et une rapidité particulières au personnage, qui n’aura aucune difficulté à réduire la distance avec ses adversaires.
 
Les combats avec les divers boss du jeu s’avèrent réellement réussis, offrant des chorégraphies de combat absolument délicieuses à jouer autant qu’à observer. Il vous faudra cependant faire preuve de ténacité, car certains d’entre eux s’avèrent être de réels adversaires. D’ailleurs, de nombreux clins d’Å“il aux précédents Metal Gear Solid sont établis dans ces affrontements. Gardez l’Å“il bien ouvert!
 
Tout au long des niveaux, vous pourrez découvrir des petits ordinateurs qui vous permettront de déverrouiller diverses missions virtuelles, durant lesquelles vous devrez accomplir divers objectifs. Ces missions, assez variées, sont un clin d’Å“il aux VR Missions vues et mentionnées dans les précédents titres. Vous pourrez aussi, dans certains cas, couper la main gauche de vos ennemis, celle-ci renfermant des données cruciales et faisant office d’objets à collectionner.
 
Finalement, vous pourrez améliorer le corps cybernétique de Raiden, en passant par sa jauge de vie, ses batteries d’électrolytes ainsi que ses armes, et ce, par le biais de points de combat acquis en dégommant du méchant et en étant le plus efficace et meurtrier possible.

Techniquement bien conçu

Bien qu’initialement présenté sur l’engin graphique de Metal Gear Solid, le FoxEngine, Revengeance tourne malheureusement sur l’engin de Platinum Games. Bien moins détaillé et poussé que l’engin de ses grands frères, l’engin de Revengeance offre néanmoins des personnages réussis, particulièrement Raiden et son corps cybernétique, ainsi qu’une fluidité quasiment inébranlable. Quoique les environnements sont généralement réussis, Platinum Games démontre, tout comme pour Vanquish, un manque de couleur assez flagrant. Préparez-vous à voir du gris et des couleurs ternes.
 
Cependant, les effets visuels sont généralement très convaincants. Il suffit de découper un pauvre soldat en soixante-dix petits morceaux de viande mouillés pour comprendre combien le tout peut être franchement réussi. Il en va de même pour les robots que vous décimerez sous votre lame, leur carcasse se fendant avec aise sous une pluie d’étincelles. Certes, le jeu lui-même n’éblouira pas, mais sa fluidité et ses effets charmeront n’importe quel joueur.
 
Avec ses dialogues merveilleusement bien conçus et ses acteurs vocaux offrant une performance sans reproches, l’aspect audio de Revengeance surprend. Surtout ses musiques lors des duels contre les boss, qui débuteront tranquillement avant de s’accentuer exactement au moment où l’action devient grandiose.

Verdict

Metal Gear Rising: Revengeance est un jeu absolument réussi. Nerveux, solide et poussé, le titre produit par l’excellente coopération entre Platinum Games et Kojima Productions est un titre facilement recommandable pour tous les amateurs de jeu d’action. Le jeu n’est cependant pas très long, mais il possède de nombreux éléments à déverrouiller ainsi que plusieurs modes de difficulté, assurant la possibilité d’y rejouer sans problème. Si j’avais été inquiet à l’idée de Revengeance, l’ayant initialement perçu comme le décevant Dirge of Cerberus, c’est-à-dire un spin-of mou et accessoire, eh bien, j’avais tort. J’ai été surpris et ravi. Nous avons là le meilleur jeu de Platinum Games.

Points forts :
– Système de combat simple, mais très peaufiné et complexe
– Découpage des ennemis incroyablement jouissif jusqu’à la dernière minute de jeu
– Scénario tout droit sorti d’un véritable Metal Gear Solid
Boss de fin de niveaux réussis
– Missions virtuelles à déverrouiller assez intéressantes

Points faibles :
– Un peu court, frôlant à peine les 6 heures de jeu
– Combat redondant contre le dernier boss 
– Peu de variété autre que de découper nos cibles

Note : 8,5 sur 10

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