Testé sur : PC
Aussi disponible sur : Xbox 360, PS3
Bienvenue dans les tréfonds des tunnels
Pour vous mettre dans le bain, Metro 2033 est, à l’origine, un roman écrit par Dmitry Glukhovsky, racontant les péripéties d’Artyom, un jeune homme vivant dans les métros de Moscou à la suite d’une apocalypse nucléaire. Les Moscovites se sont donc réfugiés dans les vastes tunnels souterrains, transformant les métros en véritables petites villes avec leurs propres idéologies. Les hommes se sont donc habitués à vivre en réclusion, bien loin de la surface radioactive maintenant habitée de monstres et de créatures nées des cendres radioactives.
Le premier jeu, Metro 2033, reprenait donc le scénario du livre original, quoique largement modifié afin d’accommoder le style de jeu d’action à la première personne avec une bonne dose d’horreur et un aspect de survie. Last Light débarque en tant que suite directe du premier jeu, suivant aussi la voie du second livre, Metro 2034.
Après avoir mené à bien sa mission dans le premier jeu en ayant éradiqué la soi-disant menace des Dark Ones, Artyom s’est vu promu en tant que Ranger, au mérite de ses capacités au combat et de sa découverte de la station D6. Cette station est en réalité une sorte de bunker gouvernemental dans lequel de nombreuses armes et missiles avaient été entreposés avant l’apocalypse nucléaire. Ayant maintenant trouvé sa place aux côtés de ses compatriotes Rangers, Artyom demeure néanmoins bourré de remords et d’incertitudes face à l’éradication des Dark Ones. Et s’ils n’étaient pas les monstres qu’on les blâmait d’être?
Bien rapidement, Artyom se verra offrir une mission par son supérieur, celle d’exterminer le dernier Dark One, un jeune pas plus grand que la taille d’un enfant, ayant été aperçu en surface. Évidemment, les choses tourneront bien vite au désastre, surtout après la rencontre avec une station Nazie et une autre communiste. Contre votre gré, vous serez catapulté dans une course contre la montre, devant braver les innombrables dangers du métro de Moscou.
Une atmosphère terriblement efficace
Metro: Last Light est un jeu de tir à la première personne, mais aussi un jeu d’horreur et de survie. Vous devrez apprendre à tout conserver : lumière, munitions, trousses de premiers soins et même l’air de votre masque à gaz. En effet, puisque la surface est irradiée depuis des années, il vous sera absolument impossible d’y mettre les pieds sans avoir un masque collé au visage.
C’est donc par le biais d’une histoire assez intéressante et bien cousue que vous parcourrez les ruines du métro ainsi que ses nombreuses stations. Certaines vous accueilleront à bras ouverts et vous permettront d’observer le quotidien de ses habitants. Vous traverserez littéralement un monde sale, renfermé et claustrophobe, mais habité et entièrement adopté par des gens qui n’ont jamais rien connu d’autre.
Des enfants s’amuseront dans un coin, ricanant, des vendeurs tenteront de vendre leurs maigres possessions, tandis qu’une bande de vieux bonshommes prendront une infusion de champignons autour d’une table. Vous verrez des cochons en captivité ainsi que des tentatives d’agriculture sous des lampes aux rayons ultraviolets. Une station communiste offrira même un spectacle dans un théâtre artisanal, où vous pourrez prendre siège et l’observer si le cÅ“ur vous en dit. Des dames de charme vous offriront également leurs services, pourvu que vous soyez prêts à vous départir de quelques balles qui font office de monnaie d’échange.
L’une de ces stations, nommée Venise, est partiellement inondée et ses habitants la traversent sur des radeaux, pêchant ses quelques poissons en espérant ne pas tomber sur les crevettes. Non pas l’inoffensif crustacé, mais bien sûr les créatures recouvertes d’une lourde carapace et qui auront la fâcheuse habitude de vous faire chavirer de votre embarcation afin de vous dévorer vivant.
Le jeu alterne donc entre ses phases plus lentes, durant lesquelles vous progresserez en observant le quotidien des gens du métro, avant de basculer entièrement lorsque vous mettrez le pied en terrain hostile. Quitter les portes barricadées d’une station vous mettra directement en terre inhospitalière, s’étirant à travers les tunnels sans fin et plongés dans la noirceur du métro moscovite. Si ce n’est pas contre des brigands qui veulent votre peau, ce sera contre les monstruosités du monde radioactif. Les tunnels du métro sont souvent infestés par de nombreuses toiles des araignées mutantes qui obstrueront votre chemin. Leurs cousines, dix fois plus grandes, tenteront de vous contourner et de vous prendre à revers, et seront uniquement repoussées par la lumière de votre lampe. Une fois brûlées, elles révéleront leur ventre sensible, que vous pourrez atteindre d’une balle bien placée.
Des créatures ressemblant à d’énormes chiens mutés se feront aussi entendre, leurs griffes cliquetant dans l’obscurité du métro, prêtes à vous attaquer en meute. Dans le métro, un instant d’inattention vous sera fatal. Monter en surface vous transportera d’ailleurs dans un monde totalement différent, à la fois extraterrestre et familier. Les branches des arbres sont tordues dans tous les sens, des insectes plus gros que nature tout droit sortis de vos pires cauchemars vaqueront à leurs occupations, tandis que d’immenses démons ailés se percheront sur les ruines des bâtiments avoisinants. Vous l’aurez compris, le monde de Metro: Last Light est à la fois absolument terrifiant, mais aussi étrangement enchanteur et à couper le souffle.
Un système de jeu maîtrisé
Metro: Last Light demandera au joueur une prise en main maîtrisée de son matériel. Dans les ténèbres, vous devrez manuellement recharger votre batterie afin d’alimenter votre lampe de poche et vos lunettes de visée nocturne. En surface, vous devrez garder un Å“il sur votre montre, indiquant constamment combien de temps il vous reste avant de devoir manuellement changer votre filtre à air. En plus de votre lourde respiration raisonnant dans votre masque, vous devrez continuellement nettoyer celui-ci du sang, de la boue et de la pluie qui obstrueront votre vue.
Vous vous retrouverez donc en pleine nuit, votre vision réduite par votre masque à gaz dont la vitre est grandement obstruée de saleté, tentant de recharger votre arme à feu pour vous défendre d’une meute de mutants assoiffés de sang. En hauteur, un démon ailé rôde, prêt à vous agripper de ses griffes et à vous lâcher une vingtaine de mètres plus loin. Les rugissements et grognements inhospitaliers entendus au loin vous prendront aux tripes, tandis que vous tenterez simplement de passer inaperçu et de regagner la sécurité du métro. Vous l’aurez compris, mieux vaut être familier avec son équipement et prêt à tout.
Puisque les balles militarisées font maintenant office de monnaie d’échange dans le métro, chaque coup tiré de vos armes à feu trouera vos poches. Par chance, vous trouverez plus couramment des munitions rafistolées, quoique bien moins puissantes, et qui vous permettront quand même de tenir tête aux hordes de mutants rôdant à la surface. Risquerez-vous d’utiliser vos précieuses balles militaires, qui sont absolument dévastatrices, ou utiliserez-vous vos balles rafistolées? Le choix deviendra bien vite évident lorsque vous serez encerclé et dépourvu de tout espoir.
Les armes à feu sont d’ailleurs absolument excellentes, vous donnant une terrifiante impression de puissance sur vos adversaires, sans non plus vous transformer en superguerrier. Variant entre les armes venant d’avant l’apocalypse et d’autres ayant été créées avec la ferraille du métro, vous aurez un choix considérable pour construire votre petit arsenal. En troquant avec les vendeurs sans scrupule du métro, vous pourrez dénicher un fusil à pompe rafistolé avec un barillet permettant de tirer six coups ainsi qu’une carabine pneumatique à la fois silencieuse et meurtrière, mais qui nécessitera d’être pompée manuellement au préalable. Chacune de ces armes peut être améliorée et certaines littéralement transformées afin de les rendre encore plus meurtrières.
Lors des échanges de tirs avec vos ennemis, les éléments du décor se détruiront sous vos balles, les poutres s’égraineront, les boîtes et plaques de tôle seront percées et les vitres éclateront en mille morceaux. Si vous préférez être plus discrets, vous pourrez littéralement vous infiltrer derrière vos ennemis, éteignant et brisant les sources de lumière afin de passer absolument incognito. J’ai eu autant de plaisir à canarder mes adversaires qu’à m’infiltrer silencieusement, assommant certains d’entre eux et égorgeant les autres.
Le système d’infiltration est d’ailleurs très réussi, vous permettant de savoir si vous êtes visibles ou non à l’aide d’un témoin lumineux situé sur votre montre. Ce dernier s’allumera si vous êtes visible et s’éteindra une fois que vous serez tapi dans une zone ombragée. Accroupi, vous pourrez aisément prendre vos adversaires à revers, les éliminant les uns après les autres avant d’ouvrir le feu sur les malchanceux qui se trouveront au bout de votre fusil à pompe rafistolé. Si vous préférez canarder et n’aimez pas l’infiltration, sachez que vos ressources ne sont pas illimitées et que vos possibilités d’échange avec les nombreux commerçants du métro seront nettement diminuées. Il vaudra donc mieux viser avec précaution et piller les cadavres sur votre chemin.
Il vous sera aussi possible de prêter main-forte aux habitants du métro, ce qui aidera à atteindre la meilleure fin du jeu. Il vous faudra sauver une femme d’un viol à temps, sauver une famille abusée par des brigands, offrir de vos précieuses minutions aux mendiants, écouter les conversations secondaires jusqu’au bout et plus encore. Vos bonnes actions seront couronnées d’un petit flash lumineux ainsi que d’une confirmation auditive assez difficile à décrire, mais vous comprendrez lorsque vous l’expérimenterez.
Une fin du monde magnifique
Metro: Last Light est probablement l’un des plus beaux jeux que vous aurez eu la chance d’observer. Lorsqu’on sort du métro et qu’on observe un panorama extérieur, avec ses nuages masquant les timides percées de soleil avant de se transformer en une véritable tempête électrique, on en reste bouche bée. S’il aurait été possible de croire que les tunnels souterrains créent une certaine monotonie, il faut s’en détromper. Les multiples stations et leurs tunnels ont été richement décorés et les développeurs de 4A Games ont trouvé le moyen de les rendre presque aussi diversifiés que les différents quartiers de la série BioShock. Avec ses jeux de lumière sublimes, ses décors variés et détaillés, le jeu est une véritable perle. Seul bémol, même si les visages sont particulièrement bien réussis, la synchronisation des lèvres avec le dialogue est souvent bâclée.
Quant au côté sonore, tout reste de haute qualité, y compris les bruitages, musiques et surtout les bruits ambiants du monde extérieur. Je dois aussi admettre que les rugissements des monstres vous feront dresser le poil de la nuque tellement ils sont terrorisants. Il faudra simplement s’habituer au fort accent russe des acteurs vocaux, qui n’hésiteront pas à lâcher quelques mots dans leur langue natale. Puisque de nombreux détails de l’histoire et du background du jeu seront véhiculés par le biais de dialogues optionnels entre les habitants du métro, jouer avec des sous-titres est donc fortement conseillé.
Verdict
Metro: Last Light n’a rien à envier aux mégas succès comme BioShock: Infinite. Incroyablement beau et immersif, le titre de 4A Games est un jeu à la fois sublime et intelligent, pour les joueurs prêts à s’investir dans un monde à la fois terrifiant et majestueux. Si vous voulez vous perdre dans l’un des univers postapocalyptiques les plus convaincants jamais conçus dans le monde du jeu vidéo, n’hésitez surtout pas.
Points forts :
– Système de combat simplement excellent
– Graphisme renversant
– Ambiance terrifiante
– Très varié
– Histoire intéressante
Points faibles :
– On aurait voulu plus de dix heures de jeu.
– Synchronisation des lèvres et des voix imprécise
Note : 9 sur 10