Critique du jeu « Sly Cooper: Thieves in Time » – Quand le vol rime avec humour !
Auteur: Daniel CarosellaTesté sur: PlayStation 3
Aussi disponible sur: PlayStation VITA
Note: L’achat d’une version vous donnera automatiquement accès à l’autre
Un voyage dans le temps rempli d’humour !
Sly Cooper : Thieves in Time met en scène Sly et toute sa bande alors qu’ils tentent de dérober un précieux trésor dans un musée. Le vol étant évidemment réussi, le gang de voleurs est consterné lorsqu’il s’aperçoit que des pages de la bible des voleurs, le Thievius Raccoonus, s’effacent sans explication. Dès lors, la tortue paraplégique Bentley propose à Sly et son acolyte Murray de voyager dans le temps grâce à une machine qu’il a inventée afin de découvrir ce qui ne va pas dans le passé de Sly.
Le scénario de ce quatrième jeu de la franchise Sly Cooper est présenté sous la forme d’un dessin animé et de dialogues qui vous feront à tout le moins sourire. Personnellement, j’ai eu beaucoup de plaisir à suivre les péripéties du trio de voleurs à travers le temps grâce à l’humour omniprésent ainsi qu’à la magnifique conception des personnages du jeu. Ceux-ci sont très attachants, qu’il s’agisse de Sly un peu trop confiant, de l’hippopotame un peu stupide Murray ou bien de l’un des ancêtres du voleur. D’ailleurs, j’ai eu un faible pour son aïeul de la préhistoire, dont le cerveau est inversement proportionnel à sa taille. Bref, attendez-vous à beaucoup d’humour dans ce voyage dans le temps unique !
Le paradoxe de la diversité et de la répétition
La structure de Sly Cooper : Thieves in Time est plutôt classique. À travers des environnements où se retrouvent divers objets à collectionner et trésors à voler, vous devrez entreprendre une série de missions en personnifiant plusieurs personnages, dont Sly et ses ancêtres. Chaque personnage possède une habileté lui étant propre et diversifiant par le même coup l’aventure dans sa globalité. Par exemple, Bob (l’ancêtre préhistorique) pourra grimper sur des surfaces glacées, Sly pourra utiliser un parachute, Bentley aura la faculté de pirater des systèmes informatiques et de faire exploser des structures à l’aide de grenades et Tennesse (l’ancêtre du Far West) pourra utiliser sa serpe comme un fusil et tirer un peu partout.
En plus des aptitudes de chaque personnage, le jeu remet en scène divers costumes que peut revêtir Sly. En fait, dans chaque chapitre du jeu, vous trouverez un costume qui ajoutera une faculté unique à Sly. Par exemple, le costume de prisonnier du Far West permettra à Sly de fracasser certaines surfaces ou de pousser des blocs avec un gros boulet tandis que le costume de tigre trouvé dans la préhistoire lui permettra de sauter sur de grandes distances à certains points précis dans les niveaux. La diversité est donc un autre des points forts de ce quatrième Sly Cooper, et ce même si un sentiment de répétition se fait graduellement sentir au fil de l’aventure.
En effet, il peut être paradoxal de parler de diversité tout en relevant la répétition de l’aventure proposée, mais c’est pourtant ce à quoi on est confrontés en jouant au jeu. Oui, il y a beaucoup de mini-jeux et oui, les multiples personnages modifient l’expérience de différentes façons, mais force est d’admettre que les niveaux sont conçus de la même façon. Qui plus est, les mêmes types d’ennemis sont présents dans chaque niveau, à savoir qu’il y a toujours deux sortes d’ennemis pouvant être facilement vaincus avec une technique et un plus gros type d’ennemi coriace à éliminer. Les objets à découvrir et à amasser, qui sont quand même nombreux, reviennent aussi au fil des niveaux hormis les trésors, qui se distinguent selon l’époque à laquelle on se trouve. Or, encore là , on doit toujours les subtiliser dans les poches de nos adversaires ou bien les ramener à toute vitesse à notre refuge lorsqu’on les trouve dans la nature. À la longue, c’est redondant.
Une intelligence artificielle digne d’un âne
Au chapitre des bémols, on doit aussi souligner la bêtise de l’intelligence artificielle. Les ennemis sont encore moins éveillés que les torches ou lampes qu’ils trimballent afin d’éclairer leurs pas de sorte que les voler est très facile. En effet, ils empruntent toujours les mêmes chemins et ils ne vous verront pas à moins que vous soyez dans leur aura de lumière ou en plein devant leurs yeux. À une occasion, j’ai carrément atterri à côté d’un ennemi, mais puisque je n’étais pas dans son axe de vision, il m’a tout simplement ignoré. Cela tend à rendre le jeu encore plus facile qu’il ne l’est à la base. Effectivement, Thieves in Time est loin d’être un jeu difficile puisqu’il nous laisse beaucoup de chances. En outre, il n’y a pas de limite de vies et même lorsqu’on meurt, tous les trésors et pièces amassés ne sont pas perdus. Cela fait en sorte qu’on peut aisément acheter tous les bonis ainsi que toutes les améliorations pour nos personnages, amenuisant davantage la difficulté de l’aventure.
Rendu moyen, mais dialogues à la hauteur !
Graphiquement, même si j’ai beaucoup apprécié les cinématiques humoristiques du jeu, Sly Cooper : Thieves in Time n’est pas un jeu repoussant les limites de la PlayStation 3, loin de là même. Tout comme pour les autres jeux de la série, les développeurs ont utilisé un style de bande dessinée qui sied bien au jeu si ce n’est qu’il est exploité à travers un engin peu impressionnant. Les personnages manquent de détails et la finition de leurs modèles laisse à désirer tant certaines de leurs formes sont carrées. Qui plus est, les décors sont plutôt simplistes, et ce même si on peut observer de beaux effets de feu et de particules à certains endroits. À noter aussi la présence de ralentissements, surtout dans le niveau de la préhistoire.
Côté sonore, fort heureusement, la performance des acteurs est splendide sauf peut-être pour Bentley, dont la voix semblant indiquer que le comédien était sur le point d’entrer en hyperventilation à chaque fin de phrase devient lassante. Pour le reste, chapeau, tous les dialogues sont intéressants à écouter et rajoutent une autre couche au glaçage humoristique du jeu. La musique est quant à elle correcte, mais limitée en ce sens qu’il y a peu de pièces sonores dans le jeu. Je peux me tromper, mais il me semble n’avoir entendu qu’une seule piste par niveau, tendant à rendre l’écoute de la musique moins agréable à la longue.
En somme, j’ai bien aimé Sly Cooper : Thieves in Time en ce sens que j’y ai retrouvé certains éléments des jeux de plates-formes 3D qui me manquent aujourd’hui. Parcourir des niveaux pour le simple plaisir de chercher des objets à amasser est l’un des grands plaisirs de ce quatrième Sly Cooper et vous devez envisager ce jeu comme tel sans quoi, vous risquez de demeurer sur votre faim. L’aventure n’est pas très longue (environ 8 heures), mais se trouve bien allongée lorsqu’on veut tout découvrir. Pour 40$, c’est un bon divertissement rendant, au passage, le vol d’objets on ne peut plus hilarant !
Points forts :
– Beaucoup d’objets à amasser
– L’humour du scénario
– Le retour à un bon jeu de plates-formes 3D comme on les aime
Points faibles :
– Il faut aimer récolter des objets pour le simple plaisir de la chose afin de pleinement apprécier le jeu
– La stupidité de l’intelligence artificielle
– L’aventure devient redondante au fil des niveaux
Note : 8 sur 10